5 ans et 55 000 $ de frais : Elle craint de ne jamais obtenir justice après un procès avec son assureur

Written By Sara Rosso

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Un homme de 80 ans qui a passé cinq ans à essayer de faire payer à sa compagnie d’assurance la valeur d’un immeuble endommagé craint de ne jamais obtenir justice de son vivant.

En plus d’engranger 55 000 $ en frais d’avocats et d’experts, il voit son procès reporté à fin 2023, faute de juge, après avoir été ajourné deux fois depuis le printemps.

« Je veux juste un verdict, quel qu’il soit. J’ai préparé ma sortie, mais je ne veux pas laisser ce trouble à ma propriété », s’inquiète Jean-Marie Piché, un habitant de Baie-d’Urfé, dont l’état de santé est incertain.

Propriétaire d’un immeuble de cinq logements à La Tuque, M. Piché avait souscrit une assurance auprès de la compagnie ontarienne A.M. Fredericks Underwriting Management, qui a pris effet le 13 décembre 2017 pour une durée d’un an. Le 18 décembre, un bris de plomberie au troisième étage a causé d’importants dégâts d’eau.

Après avoir mandaté un expert en sinistres qui a fortement recommandé la démolition du bâtiment et estimé le coût de la reconstruction à env. 1 million de dollars, Piché annonce son intention de ne pas reconstruire et demande une indemnisation à la compagnie d’assurance contre les pertes en cas de sinistre. , pour la valeur réelle de son immeuble, soit 200 000 $.

Sur les conseils de son avocat de l’époque, il y eut d’autres expertises. En particulier, l’analyse microbiologique a montré un risque élevé de réapparition de moisissures, même après rénovation.

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La compagnie d’assurance a toujours refusé de payer et une poursuite a été déposée devant la Cour supérieure en janvier 2019.

Une date de procès a été fixée au mois d’avril 2022, mais alors que l’avocat de la compagnie d’assurance souffrait du COVID-19, une nouvelle date a été fixée au 22 septembre.

Quelques jours auparavant, la juge coordonnatrice, Marie-Claude Armstrong, avait informé l’avocat de Piché que faute de juges, le dossier devait être ajourné.

Le retrait d’un nouveau procès a conduit à proposer une nouvelle date anticipée, mais avec un préavis de 24 heures pour procéder, il s’est avéré impossible de mobiliser à nouveau les avocats et les témoins dans l’affaire.

Finalement, le procès déposé par M. Piché aura lieu le 23 novembre 2023… si tout va bien.

– Le district de Montréal est particulièrement sollicité. On voit que le personnel est en difficulté, mais il manque de moyens. Et j’ai rarement vu un procès reporté dans des situations extrêmes comme ça, a réagi l’avocat Gabriel Chaloult Lavoie, ajoutant que la situation est particulière en raison de l’âge de son client.

Accablé par le temps et le coût, et désireux d’éviter une autre facture d’avocat pour sa réclamation, M. Piché a écrit au juge Armstrong lui-même le 19 octobre pour tenter d’obtenir une date de procès plus tôt. On lui a dit que les demandes au tribunal ne devaient pas être envoyées par courrier électronique.

Des avocats et des experts lui ont facturé des frais de préparation pour les procès reportés. Le premier avocat au dossier a pris sa retraite depuis le début de l’affaire, le second est parti travailler pour une entreprise privée, et à chaque changement la facture s’alourdit : 40 000 $ pour les avocats, 15 000 $ pour les experts. Et parce que tout traîne en longueur, l’un des experts a aujourd’hui démissionné.

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« Je pensais avoir un dossier solide, mais si je ne peux pas aller au tribunal, à quoi ça sert ? demande M. Piché.

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