Depuis quelques mois, nous savons tous que la vente de CBD avec un taux de THC inférieur à 0,2% est autorisée en Europe. En décembre dernier, la France a interdit la vente de fleurs de CBD, mais face à la mobilisation générale des consommateurs et des vendeurs, le Conseil d’État a suspendu cette loi ; Les fleurs de CBD sont donc redevenues légales dans notre pays ! La légalisation du CBD et plus généralement des produits à base de cannabis est au cœur des débats politiques depuis de nombreuses années. Les partis de gauche lui semblent assez favorables, tandis que ceux de droite s’y opposent plus fermement.
Un avis manquant sur la question, celui des psychiatres

Outre le débat politique sur le cannabis, il manquait un avis important sur le sujet : celui des psychiatres. Or, cette instance médicale est la plus prompte à recevoir les patients qui consomment du cannabis, leur avis est donc essentiel. Une vaste enquête menée par un psychiatre de Lyon montre que 77 % des psychiatres interrogés sont favorables à la légalisation du cannabis à des fins médicales, rapporte le site lyoncapitale. Sur le même sujet : Les vétérinaires s’intéressent aussi au cannabis médical.fr. Léa Leclerc, psychiatre addictologue et responsable des unités d’addictologie du Groupe Hospitalier HCL Sud, au sein du Service de l’Université des Addictions à Lyon, mène actuellement une enquête sur la question. 400 collègues ont déjà été interrogés, et parmi eux, 77% sont favorables à la légalisation du cannabis à des fins médicales… Et 53% sont à des fins récréatives.
Pourquoi sont-ils si favorables à la légalisation du cannabis ?

Selon Léa Leclerc, les raisons avancées par ses collègues sont différentes. Pour certains, le système actuel basé sur la répression empêche les professionnels de faire de la prévention. Cela implique donc une consommation anarchique alors que les Français sont les premiers consommateurs de cannabis en Europe. Sans être psychiatre, nous savons que tout ce qui est interdit est évité.
Les médecins évoquent donc le fait que les mineurs sont plus exposés à une consommation régulière que si elle était encadrée. Ils craignent donc l’amplification des problèmes neurologiques du fait de leur consommation et des impacts sur leur santé et leur place dans la société. La consommation non réglementée de cannabis est aussi, pour ces psychiatres, responsable de nombreux décrochages scolaires et accidents de la route chez les jeunes conducteurs.
Une enquête déjà récompensée

Alors que l’enquête est en cours, la psychiatre Léa Leclerc a déjà reçu le Prix de la meilleure communication orale à L’Encéphale, premier congrès francophone de psychiatrie, qui a réuni, du 19 au 21 janvier, plus de 4.000 psychiatres à Paris. . Dans cette étude, elle poursuit en expliquant que 8 psychiatres sur 10 reçoivent plusieurs usagers de cannabis chaque semaine. Il cherche désormais à établir un lien entre consommation de cannabis et troubles psychiatriques, souvent soignés avec des psychotropes légaux !
Certes, la consommation peut entraîner des troubles psychiatriques, mais aucune flambée de ces troubles n’a été observée dans les pays ayant légalisé le cannabis. Pour l’instant, on cherche encore à savoir si les « fumeurs de cannabis » atteints de troubles psychiatriques consomment pour s’améliorer. Ou si la consommation de cannabis non encadré a causé les troubles qu’ils présentent. 77% des spécialistes psychiatres, favorables à la légalisation du cannabis à des fins médicales ! En ce début d’élection présidentielle, la question pourrait bientôt revenir sur le tapis !