Le maire socialiste a annoncé un référendum pour maintenir ces véhicules sur la route. Une manière de reprendre l’initiative psychologique et politique, et de préparer la suite de son mandat.
Anne Hidalgo a pris tout le monde au dépourvu et l’a sans doute surprise aussi. Samedi 14 janvier, dans une interview réalisée par des lecteurs du Parisien, la maire (Parti socialiste, PS) de Paris a annoncé la tenue d’un référendum le 2 avril sur l’avenir des trottinettes électriques indépendantes dans la ville. dont l’utilisation est difficile à réglementer. Les modalités d’organisation, hormis la date fixée, restent floues. Même ses alliés écologistes ont été choqués par ce manque de préparation.
Mais c’est presque la première fois que le conseil municipal prend ce genre d’initiative – un référendum sur le plan climat, en 2018, est resté inconnu. Chez la majorité, on s’inquiète de la désaffection des citoyens, même si, selon Mme Hidalgo, le sujet choisi n’est pas très anecdotique, mais « très clivant ». Un sujet où tous les Parisiens débattent, selon une enquête commandée par ses soins.
Sur le principe, Rémi Féraud, sénateur socialiste de Paris, s’étonne : « Réglementer le vote, je ne vois pas comment on peut le combattre. On ne peut pas tout reprocher à Anne Hidalgo et inversement : la pratique autoritaire du pouvoir et son désir de demander l’avis des Parisiens.Le président du groupe des socialistes au Conseil de Paris a joué un peu de faux sens, il savait que « Hidalgo bashing » ne perdait jamais une occasion de tourner.
« Une politique à l’aveugle »
Outre les trois opérateurs de trottinettes (Lime, Dott et Tier) disposant d’un parc total de 15 000 véhicules, et dont les contrats ne pourront être renouvelés à l’issue de la concertation, l’opposition municipale est très énervée. On s’interroge sur l’intérêt du vote. « Et le prochain référendum sera sur les nids de poule ? Nelly Garnier, conseillère de Paris Les Républicains, a à peine souri. Ce qui conviendra aura, enfin, une réflexion et une vision globale dans la régulation de la mobilité à Paris. Ceci pourrez vous intéresser : Le scooter électrique de Bugatti gagne en autonomie et en rapidité. On se débarrassera des scooters, puis on se rendra compte que le problème, ce sont les scooters… C’est une politique aveugle. Anne Hidalgo a appelé les Parisiens à voter pour les émeutes qu’elle a elle-même organisées. »
La critique porte également sur les véritables méthodes et motivations du maire. « Elle essaie d’assainir son image de femme qui décide par elle-même, mais elle ne fait que communiquer, affirme Catherine Ibled, conseillère (Indépendants et Progressistes, gouvernement majoritaire) de Paris. Cela cache sa responsabilité dans le non-entretien de la route qui aggrave la situation. Elle peut appeler le maire du quartier de Bordeaux [Pierre Hurmic] ou Alain Anziani, le président de la métropole [Bordeaux], qui se sont donné les moyens de réussir ensemble la gestion des mobilités douces. sujet, mais pas le principal, coûtera quand même de l’argent aux contribuables. »
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