A Paris, les urgences dans les hôpitaux sont déjà saturées, la déprogrammation a commencé

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Hier, 188 patients gisaient sur des brancards dans les services d’urgences de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, en attente d’hospitalisation.

La neuvième vague de Covid vient à peine de commencer, la grippe n’est pas encore arrivée, et pourtant les hôpitaux parisiens sont déjà débordés. Nicolas Revel, le nouveau directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, et le professeur Rémi Salomon, président de la Commission des Etablissements des Médecins, sorte de parlement des médecins, ont sonné lundi, les 21 départements des principaux établissements parisiens qui L’Express a pu se renseigner.

Alors que les établissements pédiatriques sont déjà saturés d’enfants atteints de bronchiolite, les deux responsables de l’hôpital affirment lundi matin que « le nombre de brancards a atteint un pic sans précédent (188) dans les services de SMU pour adultes ». Autrement dit, 188 patients ont été pris en charge dans les couloirs des urgences… Des difficultés qui ont débuté il y a quelques jours et qui sont liées à la fois à « un besoin d’hospitalisation plus important, notamment pour les plus de 75 ans » et « des difficultés à trouver des solutions connectées à l’aval » étaient des solutions (…) dans le contexte général de capacité décroissante ».

Cellules de crise et déprogrammations

Les causes de ces difficultés sont bien connues : un nombre sans doute exagéré de fermetures de lits ces dernières années, couplé à une crise du recrutement des infirmiers, infirmiers et aides-soignants, les obligeant à fermer de plus en plus de lits. Face à cette situation, une cellule de crise s’est organisée en milieu de journée lundi pour faire le point sur les capacités des différents sites et les mesures déjà prises. Sur le même sujet : Dialyse chez l’homme : il existe des solutions. Le directeur de l’AH-HP exhorte les responsables hospitaliers à initier le plan « hôpital en tension », ultime étape avant le plan blanc, et à tenir régulièrement des réunions de crise.

À Lire  Point sur la prise en charge des patients aux urgences de l'hôpital Lariboisière AP-HP 4 septembre 2022

Devant le nombre de patients encore en attente d’hospitalisation en fin de journée, Nicolas Revel et Rémi Salomon appellent à une déprogrammation médicale pour pouvoir faire face au flux de patients. « Nous sommes conscients de la difficulté de cet exercice et des tensions qu’il peut créer dans le corps médical dans un contexte où l’offre de soins est chroniquement réduite », conseillent-ils aux équipes. Si la régie régionale de santé a été prévenue de ces difficultés, des transferts vers d’autres hôpitaux de la région (hors AP-HP) semblent difficilement envisageables, car nombre d’entre eux voient aussi que leurs services d’urgence sont déjà tendus.

Ce regain de tension intervient alors que le ministre de la Santé François Braun a annoncé lundi une prolongation de 543 millions d’euros de l’hôpital pour 2022, qui s’ajoute « aux 570 millions d’euros déjà annoncés pour lutter contre l’épidémie de bronchiolite ». Ces mesures d’urgence permettront-elles aux hôpitaux d’embaucher rapidement le personnel nécessaire pour rouvrir les lits et éviter l’aggravation des difficultés ? Pour avoir. Ce matin sur Twitter, le professeur Rémi Salomon a appelé les personnes à risque à se faire vacciner contre la grippe et le Covid, à porter un masque et à s’aérer pour réduire la transmission de ces virus. « Si vous pouvez éviter d’aller aux urgences ces jours-ci… », a-t-il conclu son message. On comprend mieux pourquoi.

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