A Saint-Malo, cette famille passe Noël dans une roulotte, pas…

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Un homme, sa femme et leur fille de 17 ans vivent dans des camps depuis deux ans faute de logement. Ils sont au port des Bas Sablons, à Saint-Malo, depuis le 11 novembre.

Deux caravanes, un cône, une 4L transformée en remorque, une voiture stationnée depuis le 11 novembre, en contrebas du port des Bas-Sablons, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Curieux convoi qui se distingue des autres navires. Ses habitants nous ouvrent leurs portes : « Nous n’avons rien à cacher », assure Eric Le Dréau.

Depuis deux ans dans les campings

Lui, sa femme Isabelle et leur fille Kezia, 17 ans, y ont atterri, faute, disent-ils, de trouver un camp dans la région. Sur le même sujet : Les écoliers de Bouillon préparent leur voyage en Dominique.

« Nous sommes au camp de la Cité d’Alet depuis septembre, mais il a fermé pour l’hiver. Après avoir appelé une trentaine de places en vain, nous sommes descendus au port où nous sommes restés seuls. Nous pouvons utiliser les douches, les toilettes, la machine à laver du port », explique Eric Le Dréau, 57 ans, qui a commencé le périple avec sa femme et sa fille il y a deux ans depuis la région de Redon.

Les gens sont sympas, la police vient nous voir de temps en temps et la communauté Samu nous apporte de la soupe.

Ils ont été expulsés, disent-ils, « dans une maison insalubre ». Nous avions perdu au tribunal. Nous n’avons pas pu récupérer nos affaires, nous avions juste l’ancienne Clio. »

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De la caravane au lycée

De là, la famille va de camp en camp, dans la région de Saint-Malo où pendant des années Isabelle et Eric Le Dréau sont venus en vacances à Saint-Benoît-des-Ondes. Sur le même sujet : Valldemossa, le village le plus charmant de l’île de Majorque. Ils se sont habitués à cette vie difficile.

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Même Kezia, malgré son jeune âge, est une jeune fille courageuse qui est envoyée par ses parents au Lycée Maupertuis – elle fait le CAP à son aide – et s’entraîne au rugby au XV Corsaire de Saint-Malo.

« Je préfère vivre dans une roulotte que vivre dans une maison où les murs risquent de s’effondrer », lance-t-il fatalement, une lampe frontale agrippée à son casque.

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Pas d’électricité

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Nous n’avons ni électricité ni chauffage, nos lumières fonctionnent avec des piles. Nous avions quatre ensembles de vêtements et trois couvertures pour nous garder au chaud lorsque la température a chuté de plusieurs degrés en dessous de zéro dans la caravane.

Une caravane de quelques mètres carrés que la famille a récemment achetée. Un passant est mort après trois rafales de vent.

« Nous avons été obligés de fuir dans notre camionnette. Nous finissons de le retirer et nous retirerons celui qui est endommagé. La CAF nous a prêté 4 000 € pour en acheter un », raconte Eric Le Dréau.

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« On n’a pas de problème d’argent »

Qui a dit : « Nous n’avons pas de problème financier. Nous avons des allocations d’invalidité. Mais, bien sûr, nous aimerions vivre dans de meilleures conditions. Avoir une maison permanente ou un terrain avec eau et électricité où vous pouvez mettre une maison portable. »

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Des demandes ont été faites mais le père avoue que « on s’est trompé dans le passé, ça ferme ».

20 000 € de camping

Il a calculé que l’hébergement du camp leur avait donné 20 000 € jusqu’en juillet dernier. « Un mois coûte environ 1 400 €. »

Très malade – « J’ai été dans le coma pendant six jours, j’utilise souvent un fauteuil roulant » – Eric Le Dréau n’a pas travaillé pendant 20 ans après avoir exercé divers métiers mais aussi marché par choix, dans une autre vie.

Il est fan de pêche, fan des skippers de la Route du Rhum et de Johnny Hallyday, comme en témoignent la bague et le collier à son effigie, parfois il tue le temps en réalisant des modèles avec Kezia pendant que sa femme « se remettait du tricot » .

Ces derniers passeront le réveillon avec leurs deux jeunes filles, situé à une heure et demie de Saint-Malo. Mais ces trois-là sont unis (1). Kézia, qui aimerait devenir éducatrice professionnelle d’enfants, reste en contact avec ses parents. Elle et son père fêteront Noël dans cette roulotte qu’ils n’ont pas oublié de fleurir pour l’occasion. A moins qu’un bon conte de fées ne leur apporte des réponses ?

(1) L’association malouine pour le développement social (Amids) leur avait offert une semaine d’hébergement à l’hôtel, expliquent-ils. Ils ont refusé d’être ensemble parce que l’un d’eux devait rester à la caravane pour le surveiller.

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