Au passage, la Fondation Rad soumet à la FNAIM la 1ère édition de « l’Observatoire des Agents Immobiliers Commerciaux » et formule 8 recommandations par rapport à cette population croissante.
Sur recommandation du rapport sur les mutations du travail et de l’emploi de Laurent Grandguillaume remis le 8 avril 2021 à la FNAIM, la Fédération et la Fondation « Travailler autrement » ont lancé l’Observatoire des nouvelles formes d’emploi et des mutations du travail au sein de la FNAIM.
Jean-Yves Ottmann, sociologue du travail et de l’organisation, auteur du rapport, a présenté le 7 juillet à Jean-Marc Torrollion la première édition de « L’Observatoire des agents immobiliers commerciaux » qui dresse un état des lieux des réalités très diverses qui exercent sous ce statut florissant.
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Une population diversifiée, quinquagénaire et évoluant hors des métropoles

Les « petits » vendeurs, qui reçoivent 10 mandats par an, dont moins de 5 sont vendus, représentent 12,3% de l’échantillon. Les « modérés » (31% des répondants) ont de meilleures performances que les précédents : en général, 5 à 15 de leurs mandats seront vendus chaque année. Sur le même sujet : La plomberie, un vrai métier d’avenir ?. Les « habitués » (46,5% des répondants) décrochent souvent entre 10 et 20 missions par an, dont ils vendent la plupart. Enfin, la « dynamique » n’est représentée que par 10,2 % des répondants.
Ils se caractérisent par une activité économique plus importante que les autres catégories avec des dizaines de mandats obtenus chaque année et plus de 20 vendus… C’est aussi une catégorie qui regroupe des professionnels spécialisés dans l’immobilier de grande valeur, supérieur à 600 000 euros.
Par ailleurs, un petit nombre d’agents commerciaux exercent leurs activités dans la métropole (22,3%) ou sa périphérie (13,9%). La plupart vivent en milieu rural ou dans une ville moyenne ou petite.
« Cette situation s’explique par la diffusion historique du statut d’agent commercial indépendant : les agences des grandes villes utilisaient plus de salariés », explique Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier.
Enfin, on note une homogénéité dans l’âge moyen des agents commerciaux : 46,64 ans (« modéré »), 48,01 ans (« modéré »), 49,37 ans (« dynamique ») et 54,22 ans (« petits vendeurs »).
Le statut de micro/auto-entrepreneur plébiscité
Un peu plus de 75 % des agents commerciaux ont opté pour le statut de micro entreprise/auto entrepreneur, principalement en raison de sa simplicité (70 % des micro/auto entrepreneurs). Les autres statuts se répartissent entre indépendant/nom propre (17,2%), EIRL/autre forme d’entreprise (8,4%) et, très minoritaire, transfert de salaire (0,3%). Sur le même sujet : Quelle est la rémunération dans le bulletin de salaire des profils IT ?.
Cette prédominance dans le choix des micro-entreprises peut représenter un problème en termes de protection sociale des travailleurs.
« Compte tenu du plafond de rotation limité par ce statut, on retrouve ici une proportion de personnes en dessous du seuil de pauvreté plus élevée que parmi l’ensemble des salariés, des problèmes de non prise en charge des arrêts maladie et des frais de santé et, à terme, des futurs retraités extrêmement précaires, sans retraite et sans possibilité de capitaliser au cours de leur vie », note Jean-Marc Torrollion.
Un tiers des agents commerciaux ont une autre activité

Un tiers (32,5 %) des agents commerciaux déclarent une autre activité ; mais ce dernier est souvent secondaire. Ceci pourrez vous intéresser : Comment démarrer son business dans le CBD ?. En effet, parmi les personnes qui cumulent deux activités, la moitié (50,7%) considèrent l’agent commercial comme leur principale activité, et pour 38,7% c’est leur principale source de revenus.
De bonnes relations avec les mandants

La grande majorité des clients sont des agences indépendantes (82,7%). Cette prédominance explique probablement la proximité et les nombreuses interactions entre les commerciaux et leurs commettants : 79,6 % d’entre eux sont en contact quotidien ou quasi quotidien avec ces derniers. Près de 76% pensent avoir une relation très positive ou positive avec eux.
« Les travaux menés par la FNAIM sont particulièrement innovants car ils visent à anticiper les évolutions du travail de son secteur afin de prendre les bonnes décisions qui garantissent la liberté des acteurs économiques, la sécurité des travailleurs et des consommateurs. Il faut saluer cette envie », explique Laurent Grandguillaume, vice-président de la Fondation Work Else.
« Les agents commerciaux représentent peut-être la majorité de notre force de vente, mais jusqu’à présent, il n’y a eu aucune recherche sérieuse sur cette population de travailleurs. C’est pourquoi la FNAIM a soutenu cet observatoire. Nous remercions M. Ottmann et la Fondation pour leur travail. Cet observatoire doit être le premier d’une longue lignée. Nous espérons, en effet, qu’elle grandira et s’inscrira dans la durée en devenant une référence. Nous poursuivrons ce travail et examinerons la faisabilité des recommandations qui nous seront données », conclut Jean-Marc Torrollion.
Les 8 recommandations de la Fondation
