Airbnb a enfin fourni ses chiffres officiels pour la capitale. On connaît désormais le nombre d’appartements loués à Paris via cette plateforme : 51 520 (2,5% du nombre total d’appartements à Paris). Dans un contexte de bras de fer avec la mairie de la ville, Airbnb veut affirmer sa légitimité et rassurer.
Airbnb sous la contrainte de mesures dans le cadre de la loi ELAN
La guerre entre la mairie de Paris et Airbnb a déjà fait couler beaucoup d’encre. En novembre 2018, le gouvernement a adopté un amendement dans le cadre de la loi Élan pour réglementer le nombre de nuitées autorisées par an dans le cadre des locations Airbnb. Depuis, le plafond légal est limité à 120 jours par an. De plus, les propriétaires souhaitant louer leur appartement via cette plateforme doivent s’inscrire auprès de la mairie de certaines villes comme Lyon, Bordeaux et bien sûr la capitale.
De plus, depuis le 1er décembre de cette année, les plateformes de location touristique sont tenues de fournir une fois par an à la mairie une liste de tous les logements loués. A voir aussi : La Police renforce le contrôle des utilisateurs de trottinettes électriques à Chalon-sur-Saône – Toute l’actualité gratuite en un clic. Ils doivent renseigner l’adresse, le numéro d’enregistrement et le nombre de nuits.
Il faut dire que la mairie de Paris est très mécontente d’Airbnb et l’accuse souvent de détourner entre 20 000 et 30 000 appartements dans la ville, notamment dans le centre. Des amendes sont prévues pour punir les propriétaires qui dépassent les limites imposées. Airbnb, qui perçoit les profits de ces locations illégales, fait également l’objet de sanctions.
Des chiffres bien loin des estimations de la mairie de Paris
Pourtant, après la publication des chiffres de la plateforme, les accusations de la mairie de Paris sont mitigées. Exactement 7,9 % des 51 520 maisons d’habitation sont effectivement louées plus de 120 jours par an. Le nombre de séjours illégaux est donc de 4 080, ce qui représente 0,3% des résidences privées de la capitale. Ceci pourrez vous intéresser : Assurance prêt immobilier et invalidité : quel contrat en 2022 ?. C’est donc près de cinq fois moins que les vingt mille estimés par la mairie. Mais il est vrai que leur nombre a nettement diminué, de 40% depuis la mise en place du blocage automatique des nuitées début 2019. commence déjà à porter ses fruits », s’enthousiasme Julien Denormandie, ministre délégué au logement.
Comme on peut le deviner, la répartition de ces appartements en location illégale est inégale. Les différences entre les arrondissements sont les suivantes :
Cela donne donc 1 040 appartements dans les quatre premiers arrondissements, soit un peu plus du quart du total des appartements loués depuis plus de 120 jours, même là où Ian Brossat, l’adjoint au maire Anne Hidalgo voulait interdire Airbnb. « Un appartement sur quatre ne sert plus à loger des Parisiens », accusait-il dans Le Figaro l’an dernier. Mais au total, l’Insee recense pas moins de 72 000 logements (logements vacants exclus) dans ces quatre arrondissements. Seuls 1,4% de ces logements sont donc concernés par des locations Airbnb illégales.
Enfin, Airbnb indique que 1 180 appartements sont loués chaque année via sa plateforme à Paris, soit. 2% du total des locations réalisées et 0,1% des résidences de la ville. Dans les quatre premiers arrondissements, 300 habitations sont concernées. A noter qu’il est possible de dépasser légalement le seuil de location de 120 jours en utilisant la location mobile ou en cas de dérogation pour raison médicale ou professionnelle.
Difficile donc de reprocher à Airbnb le manque de logements dans la capitale. Or, Corinne Joly, présidente de De Particulier à Particulier, dénonce un effet néfaste de la plateforme sur l’évolution des loyers : « beaucoup de locataires acceptent des loyers trop élevés par rapport à leurs revenus car ils sous-louent leur appartement plusieurs jours par mois. Cette banalisation de la sous-location contribue à la hausse des loyers. Je ne pense pas qu’Airbnb prive Paris de logements, mais que le système ait des effets pervers, c’est certain », explique-t-elle.

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