Alex Ramirès : « Je pense qu’on peut être comédien politique sans être en colère »

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Pensez-vous que les opinions des gens sur l’homosexualité ont changé ?

Oui, pas seulement les autres, mais aussi moi. Nous avons toujours peu d’idées, même lorsque nous parlons de notre propre communauté. Si je participe à l’évolution des pensées, c’est super. Je n’ai pas eu de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux, par exemple, car j’ai tout repris.

Pensez-vous que votre sens de l’humour est effrayant?

Si vous m’aviez posé la question il y a cinq ans, j’aurais été très réticent à qualifier mon sens de l’humour d’émeutier. Je ne voulais pas être mannequin, diplômée ou politicienne parce que j’avais peur. Mais la vérité est que parler de questions comme la pression sociale ou psychologique, clarifier des informations sur l’homosexualité pour la corriger, est politique. Je pense que je veux participer à l’amélioration de la société. Faire connaitre. C’est pourquoi il faut faire attention à l’humour. Sous couvert de blagues, les idées viennent aux gens. Je pense que vous pouvez être un comédien politique sans être en colère. Même pas besoin d’être professeur, je me base sur mes observations. Mon image sur le fardeau de l’esprit, j’ai demandé à mes amis qui ont vécu.

L’humour est parfois le domaine de l’éloignement de la norme. Le film a-t-il cette responsabilité de s’ouvrir aux autres ?

Je pense que c’était tout le contraire. La plupart des gens qui dépeignent les gens viennent de milieux minoritaires. J’ai déjà parlé de Muriel Robin, mais Florence Foresti a aussi mis l’accent sur le quotidien de la mère célibataire. Je pense aussi à Jamel Debbouze. Je crois que les obstacles et les échecs sont le meilleur endroit pour développer l’humour et le fait d’être issu d’une minorité permet de le trouver facilement, sans regret. Il y a de la déception, des choses à expliquer… Un poème dont je dis « D’accord, je suis très heureux » ne sera pas très heureux.

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Cinq ans plus tard, quel est le facteur distinctif ?

Être qui tu veux, quand tu veux, avec qui tu veux, t’habiller comme tu veux, parler de ce que tu veux. Plus nous sommes sensibles, plus nous sommes puissants. La virilité n’est pas un objectif à atteindre. Nous sommes nombreux et il faut arrêter de se mettre dans une case.

Illustrée par Alex Ramirès, une exposition dirigée par Alexandra Bialy. On le verra le 8 octobre au Théâtre Femina de Bordeaux et le 13 octobre au Casino de Paris. Les billets sont en vente ici.