« Chers passagers, je suis désolé de vous réveiller, mais à bâbord, à quelques mètres du bateau, deux rorquals bleus se nourrissent… »
Il n’était pas encore six heures du matin lorsque la voix du capitaine, d’abord en français, puis en anglais, retentit de tous les coins du Soléal, navire de la compagnie Ponant.
Personne ne broncha, même si le soleil venait à peine de se lever. Tous les passagers sont sortis de leurs cabines en même temps, beaucoup avec leur parkas par-dessus leur pyjama !
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Une baleine à bosse effectue des acrobaties près de Charlotte Bay.
Lorsque l’on navigue en Antarctique, la simple idée d’y dormir est de toute façon impossible. On l’a vu en février dernier lors de la croisière qui clôturait la saison sud du Soléal.
Presque tous les matins, le Commandant Charbel Therefore réveillait les passagers de leur hibernation pour leur dire quelque chose d’agréable à regarder.
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L’équipage à bord ainsi que les passagers admirent le ballet des baleines à bosse.
Il y a d’abord eu ces deux rorquals bleus si gourmands qu’on voyait leurs sillons ventraux quand ils se gorgeaient de krill. Le lendemain, même scénario pour une dizaine d’orques nageant autour du Soléal par petits groupes.
L’après-midi, c’était l’heure de la sieste, l’annonce fut faite du passage de deux baleines à bosse à proximité. La maman et son bébé nous ont offert les spectacles les plus émouvants, multipliant les acrobaties depuis l’eau à 20m du bateau.
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Une baleine plonge près d’une banquise dans la mer de Weddell.
Des sauts toutes nageoires ouvertes, presque des culbutes et le bruit écrasant de leurs corps massifs tombant dans une pluie d’éclaboussures.
Deux jours plus tard, toujours à l’aube, c’est le paysage qui nous oblige à nous réveiller : le navire s’apprête à s’engager dans un passage étroit, le canal Lemaire, large d’à peine 800 m. Naviguer sur le navire entre les hautes falaises austères de ce chenal, c’est un peu comme passer un fil dans le chas d’une aiguille… un chas qui risque d’être chargé de glace flottante à tout moment, au point que l’on il faut rebrousser chemin.
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L’étroit chenal Lemaire suffit à donner mal à la tête au commandant.
Nous avions également été prévenus à l’embarquement, non que la voix du capitaine servait souvent de réveil, mais plutôt de l’incertitude du voyage. En Antarctique, seuls le vent et la glace déterminent la route… Sous des latitudes aussi inhospitalières, le programme prévu de longue date dans les bureaux marseillais de Ponant n’a pas plus de valeur que le papier sur lequel il est imprimé.
Bien sûr, nous passerions par les îles Shetland du Sud, la péninsule antarctique occidentale et la mer de Weddell, mais dans quel ordre et où exactement seraient décidés par la météo. Intuitivement, nous avions le pressentiment que les découvertes seraient formidables et passionnantes, mais nous ne savions pas en quoi elles consisteraient.
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De la glace flottante recouvre les eaux près du chenal Lemaire.
Mais il fallait d’abord traverser le mythique et terrifiant détroit de Drake, au-delà du cap Horn, là où le Pacifique rencontre l’Atlantique dans un choc aquatique comme nulle part ailleurs. Une traversée de près de 48 heures depuis Ushuaia, en Argentine, dans des vagues de 6 à 7 mètres qui ont fait tanguer le Soléal alors qu’il était équipé d’un système anti-roulis.
« Sans ce système, ce serait l’enfer ; Il ne reste plus rien sur les tables, raconte Rodrigo, l’un des guides nature à bord. Par contre, il n’y a rien à faire pour éviter la houle… » L’Antarctique, c’est un continent qui se mérite, comme on dit. Sur le chemin, plusieurs passagers à bord l’ont compris jusqu’au creux de l’estomac…
Sommaire
Un bout du monde grouillant de vie

PHOTO STÉPHANIE MORIN, LA PRESSE Voir l’article : Transport aérien | Comment acheter son voyage avec instabilité.
Les passagers explorent l’île de Danco à pied
L’équipage a décidé que le navire jetterait d’abord l’ancre dans la mer de Weddell – la mer la plus froide du monde – après une brève escale à Yankee Harbour dans les îles Shetland du Sud. En plus de la météo, le capitaine et son équipe doivent tenir compte des autres bateaux dans la zone avant de définir l’itinéraire.
Autant que possible, veillez à ne pas croiser la route d’autres navires. Parce que cela gâcherait ce sentiment magique (bien que faux) d’être seul au bout du monde, mais surtout parce qu’il est impossible d’atterrir en masse sur le continent sud.
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Un manchot papou pose pour un guide naturaliste.
Un maximum de 100 passagers sont tolérés à tout moment à tout moment. Comme nous sommes un peu moins de 200 à bord, les débarquements (généralement deux par jour) se font en plusieurs vagues dans des bateaux pneumatiques.
Il est impossible de coordonner une telle opération lorsque deux ou même trois navires se trouvent au même endroit à la fois.
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Un jeune manchot papou poursuit sa mère pour une bouchée supplémentaire.
Cependant, c’est le monde naturel – vaste et intimidant – qui attire les bateaux de croisière à de telles latitudes, pas la possibilité de croiser un lointain cousin lors d’une escale.
Et en Antarctique, la nature est généreuse de ses beautés. Nous remarquons que la première fois que nous atterrissons à Yankee Bay, il y a des milliers de manchots papous.
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Les manchots papous habitent la région de Brown Bluff de la péninsule antarctique par centaines.
Ça fourmille dans tous les sens, ça ricane joyeusement, ça se dandine… Un véritable chaos d’oiseaux, dans une âcre odeur de déjections vite oubliée.
Les jeunes parents traquent pour un bec supplémentaire, les adultes en mue se précipitent pour un bain glacé sous les yeux indifférents des otaries mâles, dont il faut se tenir à bonne distance. Danger : Les mâles sont agressifs, prévient le chef d’expédition Gérard Bodineau.
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Ne réveillez pas l’animal endormi… Sous son doux sourire, ce léopard de mer cache des dents en forme de rasoir.
Il en va de même pour les gigantesques éléphants de mer que nous croiserons quelques jours plus tard. Attention à ces géants : ils se déplacent très rapidement en rampant, malgré leur poids qui peut dépasser les quatre tonnes.
Nous avons également vu un homme s’éloigner en grognant et en éructant, fatigué d’être au centre d’un groupe de touristes habillés de la même manière. Avec la parka – rouge vif – proposée par Ponant, les passagers ressemblent forcément à une équipe de hockey en tournée !
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Un éléphant de mer mâle et sa femelle se reposent dans l’une des baies des îles Shetland du Sud.
Les pingouins sont assez curieux. Les jeunes en particulier n’ont pas peur de nous approcher, voire de picorer du bout de leur bec pour découvrir ce que cachent nos bottes en caoutchouc.
N’ayant pas de prédateurs sur terre, les manchots n’ont pas l’instinct de fuir les humains.
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Un loup de mer, entre bâillements et grognements…
Dans l’eau, cependant, c’est une autre affaire. Les orcs regardent. Et les phoques léopards, avec leurs dents acérées comme des rasoirs, patrouillent près du rivage, attendant qu’un oiseau errant les dévore.
La force du nombre face à la puissance des mâchoires… Tel est le cycle de vie en Antarctique.
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Un manchot à jugulaire se dandine sur ses pattes courtes.
Si elle y est pour beaucoup, la faune n’est pas la seule responsable du spectacle sous le 65e parallèle sud.
Les paysages en constante évolution sont d’une beauté brute et d’une virginité écrasante. L’oeil ne sait plus où se poser, entre les montagnes aux pics acérés, les glaciers qui grincent dans un grand bruit amplifié par le silence de l’Antarctique, les vastes étendues de glaces flottantes et les icebergs en 50 nuances de blanc, flottant Dieu sait où, dont la partie immergée brille d’une teinte bleutée.
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Coucher de soleil près de Paradise Bay
Dérivant vers une certaine fonte, ces mastodontes de glace d’eau salée finement formée sont des compagnons de mer traîtres – le Titanic en est la triste preuve – mais pas seulement pour les gros navires. Les kayakistes sont également prudents.
Depuis janvier dernier, Ponant propose des balades en kayak de mer dans les eaux glacées de l’Antarctique. L’activité n’est pas incluse dans le prix de la croisière, mais elle permet d’aborder le paysage sous un angle différent, tout en douceur, au niveau de la mer.
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Kayak de mer dans la baie de Charlotte
Vous pouvez naviguer entre les icebergs près de Port Pléneau. Il faut cependant éviter de s’en approcher car de gros fragments peuvent se détacher à tout moment, prévient notre guide Yann, mi-breton, mi-groenlandais : « Les icebergs sont très, très dangereux. S’ils sont instables, ils peuvent basculer à tout moment. »
Dans l’environnement hostile de l’Antarctique, il n’y a pas que les icebergs qui sont à craindre. La neige, le vent, les vagues sont autant d’éléments qui nous rappellent la petitesse de l’homme face à la grandeur de la nature.
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Lorsque vous naviguez à proximité d’icebergs, vous pouvez profiter de toutes les nuances de bleu.
« Ce sont les eaux les plus dangereuses du monde pour la navigation », a déclaré le commandant. Un seul glaçon suffit à endommager le bateau et il faut compter avec les baleines au comportement imprévisible. « Un juste exercice d’humilité imposé par l’un des derniers territoires presque vierges du monde…
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Trois excursions en kayak de mer ont été proposées durant la croisière.
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Des kayakistes s’approchent d’un iceberg dans la mer de Weddell.
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Un Zodiac revient au Soléal à Paradise Bay.
Le coût de ce voyage a été pris en charge par Ponant, qui n’a exercé aucun droit de regard sur le contenu du rapport.
Quelle est la capitale de l’Antarctique ?

antarctique | |
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pas de titre | |
capitale | Pas de capital |
Région | 14 107 637 km² |
population | 1 500 habitants |
Qui vit en Antarctique ? Il y a le manchot Adélie, le manchot papou, le manchot royal, le manchot empereur, le manchot sauteur, le manchot à jugulaire, le manchot de Magellan et le manchot doré. Environ 12 millions de manchots vivent dans les conditions relativement douces de la péninsule antarctique. A voir aussi : Vacances d’été 2022 : les meilleurs voyages à la montagne.
Quelle est la différence entre l’Arctique et l’Antarctique ?
L’Arctique est donc une vaste mer de glace enclavée qui s’étend sur six pays de l’océan Arctique : le Canada, l’Alaska (États-Unis), le Groenland (Danemark), la Russie, la Norvège et l’Islande. Lire aussi : LES MAISONS DU VOYAGE – Conseillers en voyages / Forfaits H/F – CDI – (Paris 6. 100% télétravail possible) | Annonces | TourMaG.com, spécialiste des médias touristiques francophones. L’Antarctique, quant à lui, est considéré comme un continent à part entière.
Quels sont les pays du continent Antarctique ?
Les sept pays revendiquant une partie de l’Antarctique sont : la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, l’Argentine, le Royaume-Uni et la Norvège.
Pourquoi l’Antarctique est important ?

Pourquoi l’Antarctique est important En particulier, le courant circumpolaire antarctique est le principal moyen d’échange d’eau et de chaleur entre les bassins océaniques, et l’océan Austral est un puits majeur pour le dioxyde de carbone libéré par les activités humaines.
Pourquoi protéger l’Antarctique ? L’Arctique et l’Antarctique abritent de nombreux animaux et plantes et contribuent à l’équilibre climatique de la planète. En un mot, ces régions sont un véritable paradis de glaces éternelles. En les protégeant, nous préservons le climat de la planète.
Quels sont les enjeux de l’Antarctique ?
Son objectif principal est d’explorer ce territoire uniquement à des fins pacifiques et scientifiques. Le Protocole de Madrid de 1991 a réaffirmé cet objectif en déclarant l’Antarctique « Réserve naturelle dédiée à la paix et à la science ».
Pourquoi personne ne vit en Antarctique ?
Impossible pour les hommes de s’y installer durablement car c’est la région la plus froide du monde avec -80°C certains jours. De plus, les vents sont les plus forts sur terre et peuvent atteindre 300 km/h !
Pourquoi l’Antarctique est un continent et pas l’Arctique ?

L’Arctique n’est presque rien d’autre que de la glace de mer, de l’eau de mer gelée à l’exception de quelques îles, celle du Canada, celle du Spitzberg et la plus grande, le Groenland. En Antarctique, il y a un continent sous la glace, avec des terres, des montagnes, des volcans.
Quelle est la différence entre l’Antarctique et l’Arctique ? Et l’Arctique consiste essentiellement en un océan gelé, la banquise. L’Antarctique a des paysages principalement montagneux et quelques volcans qui surplombent l’océan. L’Arctique est plus plat mais possède également des paysages alpins.
Comment ne pas confondre Arctique et Antarctique ?
Pour ne pas confondre Arctique et Antarctique, référons-nous au nombre de lettres du mot Antarctique : il contient plus de lettres qu’Arctique, donc il est plus lourd (rappelez-vous la lourdeur du continent), et il « coule » et se trouve dans le hémisphère sud.
Est-ce que l’Antarctique est un continent ?
L’Antarctique est un continent centré autour du pôle Sud et entouré par l’océan Austral, dont la limite nord se situe à 60 degrés de latitude sud. Il se compose donc d’une grande île, également appelée Antarctique, et d’une série de petites îles dans l’océan Austral.
Pourquoi l’Antarctique est considéré comme un continent ?
Contrairement à l’Arctique, qui est un océan recouvert de glace (glace de mer), l’Antarctique est un continent. Il est complètement entouré par les océans Atlantique, Indien et Pacifique et est très isolé des autres continents car il se trouve en fait à 3 600 km de l’Afrique du Sud et à 1 000 km de l’Amérique du Sud.