l’essentiel
Depuis novembre dernier, la liste des victimes d’arnaques à l’achat de voitures en monnaie Le Bon ne cesse de s’allonger. Corinne a perdu 14 000 euros et espère un jour retrouver cette somme. Comme d’autres, elle a été victime d’une arnaque par un homme se faisant passer pour un concessionnaire automobile.
Recherche Peugeot 5008, bon état, peu de kilomètres… C’est le type de recherche que David* a effectué en septembre dernier sur internet pour remplacer son véhicule. Comme tout consommateur, il s’est tourné vers les sites de petites annonces en ligne les plus populaires, dont la plateforme de pièces Le Bon.
Rapidement, ce Haut-Garonnais est tombé sur une annonce plutôt alléchante. La fameuse 5008 avec tout juste 10 000 kilomètres, peinture neuve, pour un prix de 27 800 euros. Cette voiture est vendue par un « professionnel », un numéro de Siret accompagne son profil sur le coin Buena. De quoi rassurer l’acheteur. Ce dernier décide de contacter cet homme qui se présente comme un coureur automobile.
110 000 euros escroqués
« Il parlait bien, semblait sérieux et bien informé », témoigne une des victimes de cet escroc. Plusieurs e-mails et appels téléphoniques sont échangés avant que David ne verse un premier acompte de 3 780 €. « Alors vous m’assurez que la livraison de mon véhicule est imminente, que la voiture est en Italie », lance cet homme de 38 ans, choqué. Pour « activer » l’arrivée du véhicule, le vendeur demande de verser la somme restante de 24 000 euros. Le transfert se fait sereinement mais une fois fait, les jours passent et la voiture n’arrive toujours pas. « Il m’a répondu à chaque fois en s’excusant, il m’a expliqué qu’avec le Covid les délais étaient allongés. Puis il m’a assuré que la voiture était dans un autre pays et puis silence radio », raconte le trentenaire, encore sidéré par cette expérience.
Comme lui, une dizaine de personnes ont été transformées en farine par cet homme qui se cache derrière une entreprise « fantôme » basée à Toulouse. Corinne*, une habitante de la périphérie de la Haute-Garonne, a payé le prix et le désespoir de voir jamais les 14 000 euros déboursés pour l’achat d’un Dacia Duster. Au contact, les différentes victimes dispersées en Occitanie mais aussi dans toute la France ont vite compris que le modus operandi de ce fraudeur était bien rodé. « J’ai quand même signalé son profil dans la devise Bon », souligne Corinne. Ceci pourrez vous intéresser : Vous pouvez tout comprendre sur le scandale « Uber Files » en 5 points et 10 minutes. Attendant patiemment que les enquêtes post-dépôt aboutissent, Corinne met régulièrement à jour un document recensant les différentes victimes. Et selon ce document, ce vendeur de rêve aurait utilisé cette méthode bien ficelée pour frauder environ 110 000 euros.