En soumettant aux partenaires sociaux, la veille de Noël, un projet de décret qui durcit encore le droit aux allocations chômage en cas de situation de « plein emploi », l’exécutif fragilise une nouvelle fois le « dialogue social » qu’il revendique pourtant.
La réforme de l’assurance chômage et son durcissement constituent un acte de « pure déloyauté » selon la CFDT. (Magali Cohen/Hans Lucas. AFP)
C’est tellement indécent qu’on veut croire que le gouvernement n’est pas maître de la date. Vendredi, la veille de Noël, les équipes d’Olivier Dussopt au ministère du Travail ont transmis un projet de décret aux partenaires sociaux sur les modalités d’application des futures règles de l’assurance-chômage. Et ce, deux jours seulement après la promulgation de la loi votée cet automne au Parlement. Magie des dispositions réglementaires, les syndicats découvrent dans ce texte actuellement destiné au Conseil d’Etat qu’outre une réduction de 25% de la durée d’indemnisation des nouveaux chômeurs lorsque le taux de chômage est – comme aujourd’hui – inférieur à 9% de la nationale. Niveau, cette période pendant laquelle le demandeur d’emploi peut bénéficier d’une allocation sera réduite de 40% lorsque le pays est en situation de « plein emploi », c’est-à-dire avec un taux de chômage de 6% comme décidé par l’exécutif.
Le coup est tellement trompeur qu’il a soulevé l’ire du patron de la CFDT, Laurent Berger. « Découvrir dans le projet de décret une disposition encore plus dure pour les chômeurs sans que cela ait été discuté en concertation avec les partenaires sociaux. C’est de la pure déloyauté de la part du gouvernement et c’est encore une fois un coup dur pour les chômeurs », a-t-il dénoncé. sur Twitter le soi