Depuis qu’elle a déménagé pour vivre avec un chien, notre chroniqueuse a redécouvert le monde à travers les yeux d’un bouledogue anglais.
«Voulez-vous coucher avec moi ce soir?Voulez-vous coucher avec moi? …
Gitchi-gitchi, ya-ya, da-daGitchi-gitchi, ya-ya, here»
Refrain de la chanson «Lady Marmalade» par le trio LaBelle, 1974
Ça m’embête d’avouer. Voir l’article : Sommeil : pour mieux dormir, il faut manger deux portions de ce fruit la nuit. En même temps, mes yeux s’illuminent quand je l’admets.
Au début, il n’a jamais juré. Qu’il y avait des limites. Sans compter que les personnes qui couchent avec leur chien me semblent reconnaître l’échec de leurs ébats. Et puis je suis revenu de vacances. Et puis, j’ai senti qu’elle n’était pas contente de revenir dans notre maison – j’ai failli ajouter l’adjectif « maritale ». Et puis, elle avait dormi dans le lit du tuteur de son cœur. Alors, en bon capitaine névrosé, je lui ai prêté des sentiments humains et… je l’ai laissée grimper. Maintenant, si je n’ai pas de visiteur, ses ronflements me frappent comme le pot d’échappement d’un camion de plusieurs tonnes sur une route mal goudronnée. Partageons-nous les mêmes rêves ? Je ne jure pas non.
Bien sûr, je me sens un peu ridicule en disant cela. Mais au moins je suis d’accord avec l’époque. Je n’ai jamais autant lu d’articles de magazines ou de forums en ligne sur la place du chien dans le couple que cette année.
je résume. D’un côté, il y a l’idée, reçue 5 sur 5, que l’amour d’un chien est inconditionnel, total, sans ombre au tableau. Pour la vie et la mort, quoi. De l’autre, il y a la réalité des couples humains : le taux de divorce en Suisse qui ne cesse d’augmenter (41,5% aux dernières nouvelles). Et l’idée, solidement ancrée, que les histoires d’amour humaines finissent mal, en général.
Et entre les deux ? Il y a vous, moi, nous qui vivons avec plus d’animaux et donc de chiens qui modifient les relations établies au sein du couple. Premièrement, il y a le temps que vous passez avec votre chien et non avec votre partenaire. Il y a aussi la répartition des tâches domestiques, source de conflits. Les chiens ont besoin d’être essuyés, nourris, blanchis, promenés – et selon une enquête française, c’est surtout Madame qui s’y tient. Et puis il y a tous ces couples où les chiens cristallisent les disharmonies, comme le lui racontait il y a quelques dimanches le magazine Femina. Et les divorces ? L’Espagne y a pensé, qui est devenue le premier pays européen à adopter une loi pour la garde partagée du teckel, du python ou de la perruche à queue rousse. Et ainsi de suite, de problèmes en nouvelles équations relationnelles à résoudre.
Et devrais-je? Pour l’instant, quand j’ai des visiteurs, ma chienne Kimbelle accepte malheureusement de dormir sur le canapé. Mais à quel point serez-vous d’accord avec elle ? Et le résoudre ? Il devra consulter.
La première nuit où j’ai laissé mon chien grimper dans mon lit, je l’avoue, j’ai repensé au plus beau passage d’A la recherche du temps perdu. Lequel voyez-vous? Lisez-le à nouveau. Tout cela au début. Le jeune Marcel demande que sa mère soit avec lui, le soir, dans la chambre de son enfant. La mère hésite. Le garçon fait une scène. Le père arrive. Le garçon a peur de sa colère. Cependant, contre toute attente, l’homme encourage sa femme à coucher avec l’enfant. Le narrateur écrit une page inoubliable sur le cataclysme émotionnel irréversible qui a conduit à ce oui fatal du père renonçant à l’enfant.
Je ne vois toujours pas pourquoi j’ai repensé à ces pages inoubliables où j’ai succombé aux taquineries de mon chien au pied de mon lit. Ou je préfère ne pas voir. Mais je sais une chose. Cet hiver, lorsque vous frissonnerez dans votre chambre froide à cause des restrictions de chauffage, ma Kimbelle et moi nous garderons au chaud.
La chronique précédente de Royal Canin : Kimbelle, dominatrice sm
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