Un moteur suralimenté monté dans la caisse d’un break familial est le cocktail singulier qu’Audi produit avec succès depuis près de trente ans. Les modèles originaux, dont le logo RS, réservé aux productions de Quattro GmbH, la division sportive d’Audi, annoncent clairement la couleur. Ce sont en fait les initiales de Rennsport, une dénomination qui combine les termes Race et Sport.
Après avoir remplacé la RS2, la première du genre, au début des années 2000, la RS4, basée sur la berline A4, en est aujourd’hui à sa quatrième génération. Toujours avec la même recette. Sous son capot, toujours résistant au downsizing et à l’électrification, on retrouve donc un vigoureux V6 biturbo de 2,9 litres emprunté à la Porsche Panamera et bossé pour l’occasion de 330 à 450 chevaux. Malgré son poids conséquent (1 820 kilos en ordre de marche), il confère à ce break des performances époustouflantes avec une accélération de 0 à 100 km/h en seulement 4,1 secondes. Plus impressionnantes encore sont les reprises permises par un couple vigoureux de 600 Nm délivré dès 1 900 tr/min. Beaucoup plus facile, le dépassement est encore plus sûr et plus excitant.
Un Pack Competition à la relance
Pour dompter cette fougueuse cavalerie, le châssis s’incline vers l’arrière, grâce à la fameuse transmission intégrale permanente quattro. Retenu ici dans sa définition Sport, il répartit le couple roue par roue, ce qui, outre une motricité irréprochable par tous les temps, apporte sur les chemins tortueux, une agilité supplémentaire appréciable. Lire aussi : Contrôle de la technologie : puis-je vendre ma voiture avec une visite argumentée ?. Le problème pour Audi, c’est que, même s’il a mis du temps à réagir, la concurrence est désormais beaucoup plus pressante. Notamment du côté de BMW, avec une certaine M3 Compétition, plus puissante (510 ch) et qui peut déjà recevoir en option une transmission intégrale, en attendant d’être déclinée prochainement en break Touring.
La marque aux anneaux tente de réagir en mettant un Pack Compétition au catalogue. Le nom est attrayant, mais le contenu est un peu décevant. Elle propose essentiellement de remplacer les jantes standard de 19 pouces par des pièces de 20 pouces équipées de pneus Pirelli P-Zero Corsa et d’adopter un échappement sport aux embouts noirs. En mode Sport, sa sonorité devient effectivement plus suggestive, agrémentée de beaux retours de flamme lorsque vous descendez ou levez le pied. Il est cependant relativement discret puisque c’est surtout dans l’habitacle que le niveau sonore augmente, grâce (?) à la réduction de l’isolation acoustique du compartiment moteur. Sioux rusés ! Pour le reste, hormis la gestion de la boîte Tiptronic peaufinée pour raccourcir les temps de changement de vitesse, ce Pack facturé la modique somme de 13 300 euros ne propose essentiellement que des modifications esthétiques. Au niveau de la carrosserie, la lame avant et le diffuseur arrière sont donc en carbone mat, ainsi que les ailettes latérales avant et les coques de rétroviseurs. À l’intérieur, on retrouve des sièges sport RS Dinamica ainsi qu’un volant et un levier de vitesses recouverts d’Alcantara avec surpiqûres rouges.
Heureux Allemands !
Tout cela est très joli, mais il n’est pas sûr que cela suffira aux clients les plus radicaux qui, pour suivre le rythme de la M3 Compétition lors des journées piste, n’hésiteront pas à piocher dans la longue liste d’options. (Pack Dynamic à 6 250 euros, avec châssis et différentiel sport, direction dynamique et vitesse maximale de 250 à 290 km/h, ou encore freins céramiques à 7 300 euros). Avec pour conséquence d’alourdir une facture déjà salée : 98 410 euros, assortie d’un malus de 40 000 euros qui passera à 50 000 euros au 1er janvier 2023. Voir l’article : Doit-on abandonner la moto ?. Seule consolation, la BMW qui s’affiche à 11 200 euros même avec toutes roues. conduire
Cela dit, il existe une autre solution pour les plus aventureux : acheter sa voiture en Allemagne. Là, la RS4 Avant est vendue 86 000 euros et, pour 11 875 euros de plus, elle peut recevoir un Pack Compétition Plus, bien plus sportif que celui choisi pour la France. Elle troque, pour commencer, la suspension pilotée d’origine, qui fait la part belle au confort, pour un amortissement plus rigoureux avec des éléments réglables manuellement, tant en compression qu’en détente. Une bague filetée permet également le réglage de la hauteur de caisse ; déjà abaissé de 10 mm, il peut être abaissé de 10 mm supplémentaires en préparation d’une piste. Plus directe, la direction sort du rapport de transmission variable, tandis que le différentiel quattro est reprogrammé pour encore plus de sportivité.
Testée dans cette configuration dans le sud de l’Espagne, la RS4 Avant passe sans difficulté l’épreuve de la piste sur le très beau et très exigeant circuit d’Ascari. Profitant de mouvements de caisse mieux maîtrisés, d’une direction plus précise et informative, ainsi que d’un train arrière plus mobile, le break Audi offre indéniablement un comportement plus sportif et des sensations logiquement plus agréables. Sans s’écarter de ses bonnes manières de rupture familiale.
– Comportement facile et sûr
– Présentation et image édifiantes
– Taux de réfrigération et malus
– Forfait Compétition cher et limité
– Le Pack Compétition Plus n’est pas disponible
– Compétition plus excitante
Puissance : 450 ch à 5 700-6 700 tr/min
Couple : 600 Nm de 1900 à 5000 tr/min
Transmission : quatre roues motrices permanentes
Boîte de vitesses : automatique à 8 rapports
Dimensions (L/L/H) : 4782 × 1866 × 1414 mm
Poids : 1820 kg (4,04 kg/ch)
Émissions de CO2 : 229 g (malus de 40 000 €)