La banque en ligne lituanienne Paysera vient de durcir les conditions d’obtention de sa carte bancaire, ce qui représente un coup dur pour les indépendants algériens.
Cette banque est très connue des indépendants algériens qui l’utilisent pour recevoir de l’argent pour leur service en ligne qu’ils convertissent ensuite au marché noir.
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Sur les réseaux sociaux, principalement Facebook, les propositions de conversion en euros de Paysera sont faites dans des groupes et forums spécifiquement dédiés à cet effet. Tout un système s’est créé en Algérie ces dernières années.
Des groupes, des pages d’indépendants algériens sont en émoi ces dernières heures. La raison en est la difficulté d’obtenir la carte Paysera.
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Désormais, pour obtenir la précieuse carte, vous devez être résident dans un pays européen. La nouvelle condition concerne les nouveaux membres. Ceux qui possédaient déjà des cartes sont concernés par une autre mesure, qui est le changement des modalités de paiement des services.
Auparavant, l’ouverture d’un compte Paysera était gratuite et aucune preuve de résidence dans un pays européen n’était requise. L’obtention de la carte était possible en payant en moyenne 16 € en plus des frais de service mensuels d’un euro que les titulaires de compte devaient payer.
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Avec ce compte, vous pouvez recevoir et envoyer de l’argent, mais vous pouvez également payer des articles sur le réseau, ou encore des services tels que des abonnements à des plateformes numériques, etc.
Désormais, il ne sera plus possible d’obtenir la carte sans prouver que l’on réside en Europe. Le prix pour obtenir la carte a également augmenté et sera fonction du pays de résidence mentionné, comme on peut le lire sur une page spécialisée sur Facebook.
Crédit photo : Facebook Paysera
Où sont les banques algériennes ?
Pourquoi les Algériens utilisent-ils le service d’une banque en ligne lituanienne au lieu des banques algériennes ? Un utilisateur de Paysera explique que les banques algériennes n’offrent pas d’avantages, notamment sur le change.
« On perd au change au niveau des banques algériennes. Avec une carte Paysera, on convertit l’euro au prix du marché noir, alors qu’avec les banques algériennes c’est au taux officiel, ce n’est pas vraiment intéressant, ça est une perte sèche », explique-t-il. Dans ce cas, il faudrait retirer de l’argent en euros et le convertir sur le marché informel.
Contacté par la TSA, le président de l’association de défense des consommateurs Apoce, Mustapha Zebdi, met en lumière un autre problème qui est celui de la constitution des réseaux qui s’activent sur ce marché des cartes bancaires, estimant qu’il est une conséquence de la mauvaise qualité des prestations de service. proposés par les banques algériennes.
« Il y a des réseaux qui profitent de la bureaucratie des banques algériennes. C’est plus facile d’obtenir une carte bancaire en devises d’une banque d’un pays de l’Est en quelques jours. Si on fait la même demande à une banque algérienne, on verra la différence », a-t-il expliqué.
Sur les réseaux sociaux, des alternatives à Paysera sont proposées, mais il s’agit toujours du même concept, à savoir une banque virtuelle avec le même processus. Les banques algériennes devraient saisir l’opportunité de conquérir un marché local qui profite aux entités étrangères.