Bretagne. Méthanisation en quête de profit !

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Si l’énergie éolienne ou photovoltaïque augmente en ces temps où l’électricité se fait rare, les producteurs britanniques de biogaz se sentent laissés pour compte.

« A ce jour, il y a 222 unités de méthanisation en fonctionnement en Bretagne, dont 187 dans des fermes et 13 dans des collectifs agricoles », rappelle Jean-Marc Onno, éleveur de porcs à Evelys (56) et président de la branche britannique de l’AMMF. Parmi celles-ci, on compte 122 unités de cogénération, qui convertissent le gaz en électricité, « de quoi alimenter 58 000 foyers, l’équivalent des villes de Vannes et Lorient ». Et 78 unités qui injectent le gaz directement dans les canalisations, « de quoi alimenter près de 117 000 nouveaux logements ».

L’AAMF a été créée il y a 12 ans pour accompagner les nouveaux producteurs. Forte de 500 adhérents au niveau national, 110 en Bretagne, elle organise des réunions locales, tous les 3-4 mois, pour la méthanisation et la formation des formateurs des porteurs de projet, avec 10 jours en présentiel et 4 jours en méthanor déjà en place.

Alimenter tracteur et voitures en bioGNV

Au fil du temps, la méthanisation est capable de se diversifier et de répondre à de nouveaux besoins. Ainsi, à La Chapelle-Janson (35), Nicolas Morel a profité de son installation d’injection de biogaz pour trouver, il y a trois ans, une station à la ferme pour un bio-GNV, un véhicule au gaz naturel renouvelable. Après avoir approvisionné les véhicules utilitaires de la ferme, il a également été utilisé, pendant un an et demi, pour un tracteur de 155 ch, qui transfère le lisier, étale la digestion, nourrit le sol. Sur le même sujet : Location de voiture : les prix flambent cet été au Maroc…  » Le gaz est stocké, comprimé, dans des bouteilles,  » dit l’éleveur. « La réserve, située dans les masses, à l’avant, me donne une autonomie de 4 à 5 heures ». Un système qu’il a contribué à mettre en place, en testant le prototype et qui, aujourd’hui, lui donne entière satisfaction.

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Fournir les serristes en CO2

Yannick Laurent, producteur de lait et de porc à Milizac, injecte également du biogaz dans le réseau. Et il discutait avec ses voisins serristes qui ont eu l’idée d’utiliser du dioxyde de carbone, un coproduit de la production de méthane. « Les producteurs de tomates sont de gros consommateurs de CO2, qu’ils utilisent pour favoriser la photosynthèse. » Mais ce n’est pas si simple d’implanter une filière de proximité… « Les unités de méthanisation agricole restent sur de petites surfaces », explique le constructeur. Ceci pourrez vous intéresser : Voitures d’occasion : pourquoi c’est le bon moment pour vendre son véhicule. « Et le secteur est déjà bien implanté, avec des fournisseurs historiques aux Pays-Bas ». Mais les prix augmentent car le CO2 provient de la fabrication d’engrais, dont de nombreuses usines sont fermées, et nécessite de l’électricité pour se comprimer et se liquéfier. « Nos coûts de production approchent. Et une étude de faisabilité est en cours avec GRDF, la Société d’agriculture et un groupement de 9 méthaniseurs ».

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Utiliser les biodéchets des IAA et collectivités

Xavier Le Goff, éleveur de volailles et de viandes bovines à Plouaret (22), a équipé son installation de méthanisation pour pouvoir recevoir des biodéchets. » Le désadaptateur permet de retirer l’emballage. Ensuite, il faut assainir le matériel, pour éliminer les salmonelles et les bactéries. Ces déchets, issus des industries agroalimentaires du secteur de Guingamp mais aussi des cantines ou des restaurants, étaient auparavant enfouis ou incinérés. « Ils produisent du biogaz maintenant », explique l’agriculteur. « C’est un service que nous rendons au territoire : la méthanisation est la meilleure solution pour valoriser ces biodéchets ». Déchets qui ne pourraient pas être utilisés ailleurs. « Les crêpes et les gâteaux, qui peuvent entrer dans la nourriture pour animaux, ne venez pas ici ».

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5 % de maïs

Chargée de cultures qui pourraient servir à nourrir les animaux, la méthanisation se protège. « En Bretagne, les élevages reviennent aux unités de méthanisation », explique Bruno Calle, producteur de lait à Arzal et méthaniseur depuis dix ans. « Par conséquent, nous utilisons d’abord du fumier ou du lisier ». C’est ce que confirme l’étude menée par la Dréal sur 145 unités : les effluents d’élevage représentent en moyenne 56 % des intrants, suivis des biodéchets, boues de centres de traitement urbains ou de l’industrie agroalimentaire, déchets d’abattoirs…, 23% . , déchets verts, 5 %. résidus de culture et Cive, cultures intermédiaires de valorisation énergétique, 11 %. Et le maïs ne représente que 5 % de l’alimentation des méthaniers. « Il est utilisé pour son pouvoir tampon, lorsqu’il y a des problèmes d’acidose », explique Xavier Le Goff.

Des projets à l’arrêt

« Il n’y a plus de projets de cogénération ». Même si l’électricité se fait rare cet hiver, en France, les méthaniseurs se sentent délaissés par les pouvoirs publics. « Avec l’augmentation du coût de la construction, il n’y a plus un seul projet rentable aujourd’hui », analyse Jean-Marc Onno. Ceci pourrez vous intéresser : BMW SERIE 8 E31 850Ci 300cv coupé Bleu d’occasion – 29 990 …. Obligés de revendre toute leur électricité, autour de 0,18-0,19 €/kWh, ils la rachètent, selon les contrats, pour 0,25 à 0,40 €. « Distorsion ».

« La méthanisation est pourtant l’une des seules énergies renouvelables stockées », précise le constructeur. « On pourrait transférer l’injection dans le réseau électrique aux heures de pointe », ce qui n’est actuellement pas autorisé.

Les producteurs souhaitent donc une réévaluation des tarifs de rachat et la possibilité d’une autoconsommation de 10 % de l’électricité produite. « La méthanisation permet de pérenniser l’élevage, rendant les exploitations plus résilientes », précise Bruno Calle. « Sans soutien, nous irons vers le verdissement de la Bretagne ».

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