France 2022-11-23 21:26 Mis à jour 2022-11-24 08:45
« Trop de patients arrivent » et « il n’y a pas assez de personnel pour les accueillir » pour « laisser des lits libres dans les services », a annoncé Rémi Salomon.
(Photo illustrative de soignants passant devant des patients attendant dans le service de pédiatrie de l’hôpital Robert Debré le 28 octobre 2022)
HÔPITAL – « La situation est grave » aux Hôpitaux de Paris (AP-HP) en raison de la « surpopulation des urgences » liée aux épidémies de bronchiolite, de grippe et de Covid et du manque de personnel qui oblige les lits à fermer, a-t-on estimé mercredi prochain , 23 novembre, Rémi Salomon.
Selon le président de la commission médicale de l’entreprise AP-HP, « le flot des urgences (…) recommence, car des virus circulent ». Outre le Covid-19, il y a « la bronchiolite chez les enfants, (…) la grippe chez les personnes âgées », qui est « assez forte cette année », a-t-il noté sur France Inter.
Dans un message adressé lundi aux directeurs et chefs de service des Hôpitaux de Paris, le directeur général Nicolas Revel et le professeur Salomon écrivent que « les services d’urgences pour adultes de l’AP-HP ont des difficultés depuis plusieurs jours » à trouver des lits « inférieurs », ce qui abouti à l’utilisation d’un « très grand nombre de brancards ».
16% de lits fermés en octobre
« Il est nécessaire d’analyser localement les besoins en lits d’hôpitaux et de procéder à une reprogrammation médicale si nécessaire », ont indiqué les responsables dans une lettre consultée par l’AFP. Sur le même sujet : Ramadan 2022 : une série de conseils sanitaires illustrés contre le Covid-19.
Pour Rémi Salomon, « trop de patients arrivent » et « il n’y a pas assez de personnel pour les accueillir » pour « laisser des lits dans les services ». Cela génère une « surcharge » et un « niveau de stress élevé chez les soignants qui se retrouvent dans une situation où ils se savent incapables de mener à bien le traitement », prévient un médecin de France Inter.
Avec 10 % d’infirmiers en moins qu’en 2019, les 38 hôpitaux de l’AP-HP comptaient 16 % de leurs lits fermés en octobre, soit deux fois plus qu’avant le Covid, a constaté mardi Nicolas Revel.
« Non seulement l’hôpital n’a pas été consolidé » avec la crise du Covid, « il est plus fragile aujourd’hui », a commenté le professeur Salomon.
Situation tendue en France
Les passages aux urgences et les hospitalisations pour bronchiolite ont rebondi « à un niveau très élevé » en France après la baisse liée aux vacances scolaires de la Toussaint, ont indiqué mercredi les autorités sanitaires. Ceci pourrez vous intéresser : Dentiste à Caen : pourquoi est-il difficile de prendre rendez-vous ?.
Pour la troisième semaine consécutive, les hospitalisations pour bronchiolite représentent « la moitié des visites aux urgences des enfants de moins de deux ans », souligne l’agence de santé dans son rapport hebdomadaire.
Au total, 6 882 enfants de moins de deux ans se sont rendus aux urgences pour bronchiolite en France métropolitaine durant la semaine du 14 au 20 novembre, soit une augmentation de 24 % par rapport à la semaine précédente. Au final, 2 552 enfants ont été hospitalisés.
Il y a deux semaines, l’agence a signalé des visites aux urgences et des hospitalisations à un record « depuis plus de 10 ans ».
Sous pression, le ministre de la Santé a lancé il y a deux semaines, précise l’ORSAN, un plan national de contingence prévu pour les urgences sanitaires pour « renforcer encore les moyens des ARS et permettre à l’ensemble de l’hôpital de se concentrer aujourd’hui sur ce dossier particulièrement pressant ».
François Braun avait précédemment annoncé de nouvelles mesures, notamment pour les services pédiatriques, pour un total d’environ 400 millions d’euros.
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