Brune Poirson : ‘Nous avons besoin d’inclusion et de diversité : c’est une condition de l’innovation’

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Directrice du développement durable chez Accor, Brune Poirson détaille ses priorités pour 2022. Pour elle, les transformations en faveur du développement durable sont indissociables d’une dimension sociale au sein du groupe. Entretien.

Hôtellerie : Vous n’avez jamais travaillé dans l’hôtellerie ou la restauration auparavant. Ceci pourrez vous intéresser : Oxygène, association espagnole d’insertion professionnelle. Comment percevez-vous ce secteur ?

Brune Poirson : C’est un domaine que j’ai toujours trouvé passionnant. Je suis originaire du Vaucluse, et j’ai vécu en Inde, dans la péninsule d’Indochine ou aux Etats-Unis, régions et pays à forte dimension touristique. Au quotidien, j’ai pu observer l’impact positif du tourisme, mais aussi son impact sur l’environnement : il correspond à 8 à 11% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Alors quand Sébastien Bazin, le PDG d’Accor, m’a proposé de rejoindre le groupe, j’étais très enthousiaste car c’est l’un des secteurs où il y a encore des choses à clarifier en termes de durabilité, de diversité et d’inclusion. Accor est une entreprise ancrée dans l’hôtellerie et centrée sur l’humain. Elle emploie plus de 260 000 talents dans le monde. C’est motivant.

Quelles sont les priorités actuelles de Accor en matière de développement durable ?

Tout d’abord, je ne pars pas d’une page blanche. Le groupe est connu pour son engagement environnemental et social, notamment avec le programme Planet 21, mis en place il y a plus de dix ans. Accor, désormais membre de la Sustainable Hospitality Alliance, est l’un des pionniers dans ce domaine. Quant à mes priorités, la première est sociale. Et derrière cela, je ne pose pas seulement le problème du recrutement. J’y vois plutôt le signe qu’il faut changer les choses en profondeur, notamment en mettant l’accent sur le concept de mobilité sociale. Il ne faut pas seulement parler de carbone et d’effet de serre. La dimension sociale et la justice sociale doivent accompagner ces changements que nous comprenons bien chez Accor. La preuve : en pleine crise sanitaire, le groupe a lancé le fonds ALL Heartist, qui a reçu 70 millions d’euros pour soutenir nos salariés et partenaires en difficulté financière. A cela s’ajoutent trois autres priorités : préserver la biodiversité notamment par l’alimentation, mais aussi optimiser les ressources naturelles et éliminer les plastiques à usage unique, ainsi que gérer nos déchets, notamment à l’heure où nous venons de franchir la cinquième frontière planétaire. Nous avons été le premier groupe de l’industrie à annoncer que nous visons la neutralité carbone d’ici 2050, avec un niveau initial de 46 % d’ici 2030. À cette fin, Accor a spécifiquement émis une obligation indexée sur le développement durable indexée sur le développement durable. du groupe d’objectifs. De cette manière, la stratégie financière et la stratégie de développement durable sont combinées, et le taux d’intérêt sur le refinancement de notre dette est aligné sur la performance de réduction de carbone. Enfin, notre relation avec les communautés qui incluent nos hôtels est également importante car nous avons un impact territorial, ce qui est sérieux et peut contribuer à faire revivre des territoires entiers.

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Ces décisions sont-elles visibles pour les clients dans les établissements du groupe Accor ?

Il est impératif de les partager avec vos clients. C’est notre logique de transformer pour rendre l’expérience de chaque client durable par défaut. Nous souhaitons les aider à changer leur perception du monde et à faire évoluer leur comportement après avoir séjourné dans l’un de nos hôtels. Premier exemple : Vous ne pouvez pas manger de la viande tous les jours car il existe de délicieuses alternatives. Deuxièmement : l’absence de nettoyage quotidien des locaux réduit la consommation de produits chimiques et d’eau.

Au-delà du développement durable, le groupe Accor vous a également confié l’intégration et la diversité. Quelles sont vos premières initiatives sur ces questions ?

Pendant la crise sanitaire, nous avons accueilli des femmes victimes de violences conjugales. Nous poursuivons ce travail avec la Fondation des femmes pour ancrer cette action dans la durée, également avec la Maison des femmes, grâce à un partenariat de 5 millions d’euros sur cinq ans pour que nos hôtels continuent d’être un refuge pour les personnes vulnérables. Le groupe est également très engagé dans la lutte contre les discriminations envers les personnes handicapées. Ainsi, Accor, partenaire des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, vient de rejoindre Valuable 500 : cette initiative vise à intégrer les personnes handicapées dans le plan d’action des entreprises multinationales. En ce qui concerne l’égalité des sexes, nous avons augmenté le nombre de femmes dans les postes de direction, mais aussi dans les conseils d’administration et les comités exécutifs. Par ailleurs, selon une étude de McKinsey, Accor présente la plus grande diversité de nationalités dans les instances dirigeantes et offre les plus grandes perspectives aux personnes peu diplômées. Accor doit être un ascenseur social à l’heure où la crise sanitaire a plongé des millions de personnes dans la pauvreté. Nous avons besoin d’intégration et de diversité : c’est une condition de l’innovation.

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Quelle est votre vision de l’hôtellerie et du voyage de demain ?

Hôtel 2030 sera plus intégré à son territoire et plus actif. Il fournira une alimentation locale de haute qualité, augmentant la demande d’agroécologie et offrant une expérience à ses visiteurs. Ils pourront par exemple rencontrer des agriculteurs et des producteurs approvisionnant l’usine. Hotel 2030 sera également prêt à partager car il produira plus d’énergie renouvelable qu’il n’en consomme. Enfin, le voyage de demain aura du sens : il contribuera à réparer et à régénérer l’environnement et la société.

#Accor #BrunePoirson # Développement durable

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