Prix Spécial du Jury Trophées Horizons, Le Paradis des Bulles est une entreprise de plongée qui a créé son propre bateau électrique. Décryptage avec Simon Briot, son co-fondateur.
Prix Spécial du Jury Trophées Horizons, Le Paradis des Bulles est une entreprise de plongée qui a créé son propre bateau électrique. Décryptage avec Simon Briot, son co-fondateur.
L’Echo Touristique : Votre catamaran électrique est le premier en France. Comment est-il né ?
Simon Briot : D’abord de notre activité principale. Le Paradis des bulles est à l’origine une école de plongée ouverte en 2015 sur la côte méditerranéenne à Port-Vendres dans les Pyrénées-Orientales. Dès le début, nous avons voulu adopter une approche différente des écoles de plongée traditionnelles. Nous n’acceptons que de petits groupes, par jour. Ou pendant plusieurs jours et tout le monde dort dans l’eau. Nous voulons vraiment faire du tourisme lent. Nous ne courons pas après la quantité. Nous avons voulu aller encore plus loin, notamment en réduisant notre dépendance à deux moteurs thermiques. C’est ainsi que nous est venu l’idée de fabriquer un bateau tout électrique, alimenté par l’énergie des panneaux solaires. Nous avons récupéré les coques de deux bateaux qui n’avaient pas servi depuis 10 ans. Et nous avons construit notre propre catamaran électrique : le e-Sperança. J’ai étudié l’ingénierie. J’ai donc reçu beaucoup d’aide grâce à mon réseau d’amis d’école. Ce projet est né début 2019. Et nous avons fait le premier voyage en mer le 14 avril 2022.
Les différents modes de transport sont souvent critiqués pour leur impact sur la fabrication. Comment avez-vous fait pour ce catamaran ?
Simon Briot : Nous utilisons beaucoup de matière recyclée, nous travaillons le plus possible dans l’économie circulaire. Une start-up nîmoise, SMVE performance, fait du sur-mesure le moteur. Et notre batterie – si particulière car elle a la même capacité qu’une batterie de voiture électrique quand il faut pousser un bateau de 14m – a été construite à Bordeaux par Mob-ion. L’idée était de faire un bateau fiable, simple et robuste.
Combien a coûté ce bateau ? Avez-vous l’intention de commercialiser les plans?
Simon Briot : Ce bateau, qui peut transporter jusqu’à 30 personnes, a coûté 125 000 euros. Mon but n’est pas de vendre des bateaux. Maintenant, je cherche à tester différentes propulsions sur d’autres types de navires. Ce que je veux maintenant, c’est plus de soutien pour les personnes qui souhaitent passer d’un moteur à combustion à un moteur électrique. Adaptez votre fonctionnement, mettez-les en relation avec nos partenaires, etc. J’aimerais aussi que ces moteurs électriques aient le même prix que les moteurs thermiques et soient complètement autonomes vis-à-vis des panneaux solaires du bateau. A terme, je veux aussi pouvoir faire des tours de trois jours avec le bateau électrique. En janvier, l’obligation pour les ports de disposer d’un certain nombre de postes d’amarrage pour les bateaux électriques est devenue une loi. Ensuite, il se multipliera. Comme nous avons encore peu de données sur ces bateaux, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) quantifie l’impact environnemental de notre bateau. Les résultats sortiront bientôt.
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Pourquoi le jury des Trophées Horizons a-t-il décerné Le Paradis des Bulles, catégorie « Prix Spécial » ?
Le Paradis des Bulles est un prestataire d’activités innovantes qui aborde les questions d’énergie et de diversité à des prix très abordables.
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