Paris (AFP) – Le Sénat a validé mercredi l’extension de la formation des médecins généralistes dans le cadre de l’examen du projet de budget de la Sécu, en instaurant une quatrième année de stage en priorité dans les domaines sous-conçus en praticiens.
Ces stages doivent se faire « entièrement en ambulatoire » sous la supervision de praticiens puisque les sénateurs ont rejeté une proposition gouvernementale qui ouvrait la voie à des stages également en milieu hospitalier, signe que les étudiants réclamaient.
Ainsi, le Sénat, à majorité de droite, préférerait accepter strictement le projet de loi que le groupe Les Républicains a déposé en octobre.
Le ministre de la Santé François Braun a expliqué que « la médecine générale est la seule personne qui n’a eu que trois ans de formation et aucune année de consolidation ». Il a également confirmé que 14 000 praticiens de la supervision seraient disponibles.
« C’est contre-productif au regard de l’objectif implicite de pallier durablement le manque de médecins », a critiqué la sénatrice écologiste Raymonde Poncet Monge, arguant que la « conversion en avant » serait trop élevée et nuirait à votre qualité de soins.
Concernant la possibilité de faire des stages dans les hôpitaux, le communiste Pierre Ouzoulias a annoncé « une nouvelle catégorie d’assistants de l’hôpital public en faillite ».
La gauche a aussi déploré le « manque de concertation » avec les syndicats étudiants, qui s’inquiètent de voir ces stages envoyés dans des domaines qu’ils n’ont pas choisis.
L’Intersyndicale nationale des stagiaires (Isni), irritée par cette décision, a appelé à manifester le 17 novembre pour retirer cette proposition de quatrième année.
Le ministre s’est défendu en précisant qu' »il n’y a (n’avait) pas d’obligation de pratiquer sur des fins moins rigoureuses » mais « une incitation plus forte pour les élèves à trouver des fins ».
Auparavant, certains sénateurs avaient peiné à imposer des conditions d’installation plus coercitives pour lutter contre les déserts médicaux, sans succès.
Les débats ont été vifs entre ceux qui critiquaient la « coercition » contre-productive et ceux qui critiquaient l’urgence des « sept millions de Français » vivant dans un désert médical.
Mais, comme cela s’est produit à l’Assemblée nationale, le gouvernement et la majorité des sénateurs ont rejeté cette mesure.