Buzyn, Macron, COVID-19 – {Sciences²}

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Un article long et bien écrit de ma collègue Solenn de Royer revient sur le rôle d’Agnès Buzyn au début de la crise provoquée par le Sars-Cov-2. Rédigé après la lecture d’un « journal » de l’ancien ministre de la Santé et un échange avec lui, il montrait une compréhension, et surtout, une compréhension à cette époque, entre fin décembre 2019 et mi-mars 2020 quand le Britannique Richard l’a dit. Horton, rédacteur en chef du Lancet, une revue internationale de sciences médicales, les dirigeants européens ont tous échoué.

Voici ce qu’il a déclaré dans Le Monde du 26 juin 2020 : « Nous avons publié fin janvier dans le Lancet cinq articles qui expliquaient bien cette nouvelle maladie pour laquelle il n’existe ni traitement ni vaccin, qui s’est traduite par un taux de mortalité élevé , qui s’est propagée parmi les gens. Selon les mots de Gabriel Leung (Université de Hong Kong), « cette méthode de propagation montre la forte possibilité d’une épidémie mondiale ». Nous savions tout cela le 31 janvier 2020. La veille, l’OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale. Et, pendant les six semaines suivantes, la plupart des pays occidentaux n’ont rien fait. C’était une erreur impardonnable. La question : pourquoi [le président français Emmanuel] Macron, [le président du Conseil italien Giuseppe] Conte , pourquoi [le Premier ministre britannique Boris] Johnson, pourquoi [le président américain Donald] Trump n’a-t-il rien fait ? N’ont-ils pas compris ce qui s’est passé ? en Chine? Ne croyaient-ils pas en la Chine ? N’ont-ils pas demandé à leurs représentants diplomatiques à Pékin d’enquêter ? Je ne comprends pas. Le témoignage était très clair, début fin janvier. Je pense donc que les politiciens devraient s’expliquer. »

Agnès Buzyn n’a pas toujours été la plus intelligente dans ses apparitions publiques en cette période importante, notamment lorsqu’elle a succombé à l’indiscrétion et à la forte pression d’Emmanuel Macron pour désigner Benjamin Griveaux comme tête de liste pour les élections gouvernementales. le week-end des 15 et 16 février. Il a donné, selon l’article du Monde, de nombreuses preuves de ses démarches agressives, notamment fin janvier et début février, annoncées par le Premier ministre, Edouard Philippe, et le Président de la République. le nombre de menaces, de maladies et la nécessité de préparer la population à des précautions dangereuses. La suite a été un drame, puisque, très préoccupés par les conditions politiques de l’élection du gouvernement, les deux chefs de l’administration ne se sont résignés à ces mesures qu’à la mi-mars, au lendemain du second tour, soit trop tard. pour éviter des milliers de personnes. mort en raison d’un incendie retardé.

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Jusqu’à ce qu’Agnès Buzyn révèle le contenu des négociations qu’elle a eues avec Edouard Philippe et Emmanuel Macron, notamment le refus de ce dernier de l’accepter dans la période principale – de fin janvier à mi-février -, elle avait du mal à distinguer les rôles. les trois. Il est maintenant clair que lorsque la Cour de Justice de la République est mise en examen et se contente du statut de témoin utile pour Edouard Philippe et… il n’y a certainement rien pour le Président dans l’héritage, il y a fraude. Pendant cette période importante, le ministre essaie d’être vigilant et de relever le chef de l’administration, mais ils ne sont pas à l’écoute. Et, dans une décision remarquable, il a été expulsé du ministère pour tenter une politique locale – mais symbole local très fort depuis Paris – qui aime l’attentisme et la catastrophe.

Comme indiqué dans cet article publié en avril 2021, (le texte intégral est ici), cet attentisme contraste fortement avec la rapidité et l’intensité des actions des autres nations. Au Vietnam, en Corée du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande, des pays auront une meilleure santé et une meilleure économie que la France et de nombreux pays européens (1). Une attitude attentiste est cohérente avec les actions de nombreux gouvernements européens. Il n’en demeure pas moins que la question posée par Richard Horton est terminée. Et cela, pour la France, se confirme sur les shows d’Agnès Buzyn. Ce dernier, face à Emmanuel Macron et Edouard Philippe qui bénéficie d’une vision politique sur son alerte sanitaire, n’a pas osé les opposer. Ce n’est pas rejeter la guerre du gouvernement, se moquer des conditions de la maladie, ni parler publiquement et exprimer son profond désaccord avec sa femme dans la gestion de la maladie qu’il annonce.

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Lui reprocher aujourd’hui est facile, c’est sous-estimer le bas niveau de son statut politique en Macronie, mais surtout le risque d’occulter la grosse erreur commise par les autorités. Et il empêche une véritable étude de la source profonde de la relation entre science, expertise et décisions politiques, par les personnes identifiées comme responsables de ces dernières, qui ont ralenti la mise en œuvre de décisions appropriées. Si l’efficacité de ces décisions change dans d’autres domaines de ce problème de santé.

(1) Aujourd’hui encore, le Vietnam, pays proche du sud de la Chine et donc foyer de la maladie, et qui en montre beaucoup dans son économie et son tourisme, affiche 451 décès par million d’habitants contre 2 338 pour la France.