Carte postale | Dormir dans une benne à ordures pour encourager le Canada

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(Doha, Qatar) Frédérick Langlois et Alexandre Dodelet ne sont pas des fans de football ordinaires. Ce sont des passionnés. Mordu. Les vrais. Preuve : l’abonnement de Frédéric au CF Montréal est antérieur à l’entrée du club en MLS il y a 10 ans. Respect.

Lorsque le Canada s’est qualifié pour cette Coupe du monde, deux amis se sont joints à la liste d’attente pour acheter des billets. Bingo, leurs noms ont été tirés au sort. Les gars étaient paniqués. Mais ce n’était pas exactement une dépense budgétaire…

En cherchant un logement, ils ont réalisé, comme beaucoup de touristes, que le Qatar est un très, très petit pays. La taille de leur région, la Montérégie. Doha est une ville avec de nombreux hôtels, mais jamais assez pour accueillir un million de touristes par mois. Les quelques chambres disponibles au printemps étaient trop chères.

« Notre première option, explique Frédérick, était de dormir sur un bateau de croisière dans la baie de Doha. En plus de 1 500 $ pour trois nuits, nous avons décidé que cela n’en valait pas vraiment la peine. »

PHOTO ALEXANDRE PRATT, PRESSE

Frédérick Langlois et Alexandre Dodelet

En approfondissant leurs recherches, ils sont tombés sur une offre intrigante : une chambre avec deux lits, toilettes, douche, réfrigérateur et climatisation, pour seulement 200 $ la nuit. Un prix d’aubaine extraordinaire. Presque trop beau pour être vrai. C’est ce qu’ils ont décidé de réserver. « La photo de l’intérieur qu’ils nous ont envoyée est exactement ce que nous avons. Sauf que la photo de l’extérieur…”

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En dehors de la photo, cela ressemblait à un bloc. Dans un immeuble résidentiel. Nous pensions dormir dans l’immeuble. Ce n’est que plus tard que nous avons découvert que nous allions rester dans une colonie de conteneurs.

Dans le désert – littéralement – des dizaines et des dizaines de conteneurs maritimes ont été convertis en habitations temporaires. « Ils sont une vingtaine à la suite, tous ligotés, dos à dos », raconte Frédérick. « L’intérieur est minimaliste, mais confortable. Cependant, il n’y a pas d’isolation phonique. Notre conteneur est coincé sur la route. Les camions commencent à passer à 5h00. Nous ne dormons pas beaucoup, mais ça va. »

PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR FRÉDÉRICK LANGLOIS

L’intérieur du container où dorment Frédérick Langlois et Alexandre Dodelet

Les espaces communs comprennent une cafétéria, des comptoirs alimentaires, une aire de pratique extérieure et des écrans géants où les touristes peuvent regarder les matchs, écrasés dans un pouf.

PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR FRÉDÉRICK LANGLOIS

Les touristes peuvent regarder les matchs sur des écrans géants, recroquevillés dans un pouf.

« Il y a un tapis vert synthétique au sol », explique Alexandre. À certains endroits, vous pouvez encore voir des vis ou d’autres petits morceaux qui traînent. Vous pouvez voir qu’ils l’ont fait rapidement. La fin n’est pas là. Nos toilettes fuient. Notre douche aussi. Jeudi, il y avait une énorme flaque d’eau à côté de leurs lits.

« Nos voisins avaient aussi des problèmes », raconte Frédérick. Quand nous sommes arrivés, les gens sortaient les toilettes des conteneurs. Deux jours plus tard, les toilettes sont toujours là, entre nos deux blocs. »

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PHOTOGRAPHIE FOURNIE PAR FRÉDÉRICK LANGLOIS

Les toilettes sont situées devant le conteneur.

Les garçons en parlent et en rient. Ils comprennent tout cela philosophiquement.

« Disons, pour 625 USD pour trois nuits, nous n’accepterions jamais cela d’une chambre d’hôtel normale. Mais nous ne faisons que dormir ici, donc ça va. Nous mettons cela dans la colonne « Expérience de voyage« , m’ont-ils écrit le lendemain. notre rencontre au stade.

Et leur parcours est extraordinaire. « Pour nous, conclut Frédérick, être ici, ce n’est pas seulement venir à la Coupe du monde. Tant que c’est le cas, nous aurions pu aller en Russie [2018] ou en Afrique du Sud [2010]. Être ici, c’est avoir l’opportunité d’assister à deux matches de notre pays à la Coupe du monde. Et c’est un rêve devenu réalité. »