Du jour au lendemain, de nombreuses entreprises du Cher, mais aussi de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, de l’Allier et de la Nièvre ont vu leurs noms de domaine disparaître et leur site web devenu inaccessible ou très instable.
Près de 350 entreprises seraient concernées par ces défaillances, qui, selon Annick Pasquier, gérante de la société Equivalangue, basée à Bourges, dureraient depuis « la mi-mai ». Inquiète de la disparition de son site internet, l’entrepreneuse a dû « tout recommencer » pour profiter à nouveau d’une vitrine en ligne pour son activité : « Ça m’a coûté plus de 2 000 €. »
Impayés
La raison de cette disparition brutale de sites Internet, dont certains proposaient de la vente ou de la réservation en ligne, serait le non-paiement de l’hébergeur de ces sites par la société Creative Alfa, basée à Bourges. Ceci pourrez vous intéresser : Combien coûte un site internet? Les dépenses auxquelles vous pouvez vous attendre. Cette agence de communication et de développement web, dirigée par Grace Doumbia (*), a racheté la société Clic en Berry en 2021, ce qui a donné naissance à la création de la plupart des sites perdus.
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André Gentit, ancien gérant de Clic en Berry, a vu affluer les demandes de ses anciens clients, qui souhaitaient restaurer leurs sites. A présent dans une nouvelle aventure professionnelle, dans l’Aveyron, il a essayé d’aider :
« J’ai été prévenu par une première entreprise dont le site était instable et ne pouvait plus accéder aux boîtes mail ni payer en ligne. Tant que je contrôlais les sites, je pouvais transférer certains d’entre eux vers un autre hébergeur. †
André Gentit (ancien créateur des sites disparus)
L’essentiel, dit-il, est que les clients ont payé Creative Alfa pour avoir un site, mais Creative Alfa n’a pas payé l’hébergeur par la suite. †
Plus de peur que de mal pour certaines entreprises, comme ce site touristique du département, qui propose des réservations en ligne : « Nous avons eu une panne de seulement 24 heures. Des clients nous ont prévenus du manque de réservations en ligne et nous avons immédiatement déplacé le site vers un autre hébergeur. migré, pour d’autres les conséquences sont désastreuses. « Un ancien client a perdu 40 % de son chiffre d’affaires sur ses ventes en ligne », constate André Gentit.
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Fédérer les victimes
Quelques mois après la crise sanitaire du Covid-19, qui a fragilisé les entrepreneurs et vu l’explosion du commerce en ligne, André Gentit et Annick Pasquier soulignent les conséquences de la disparition d’un site de e-commerce pour les TPE. Lire aussi : Vacances. Partir en vacances avec son chien : c’est possible !. Annick Pasquier regrette :
« La construction d’un site est payante. Certains entrepreneurs ont tout perdu et ne récupéreront jamais leurs données. »
Annick Pasquier (entrepreneuse à Bourges)
André Gentit, l’ancien développeur web, a lui-même un conflit avec la société Creative Alfa, dont il accuse le gérant d’impayés : « Lors de l’achat, nous avons eu un règlement à l’amiable. Elle en paierait une partie au moment de la signature et le reste sur deux ans. Elle a cessé de payer depuis juillet 2021. J’ai déposé deux plaintes pour fraude. D’autres entreprises ont également signalé des fraudes.
De son côté, Annick Pasquier veut fédérer les entrepreneurs victimes : « Ils peuvent me contacter. †
(*) Nous n’avons pas pu joindre le responsable de Creative Alfa. Le site Web de l’entreprise était en panne ce week-end.
Marion Bérard marion.berard@centrfrance.com