Charentaise et j’en suis fier

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Sous la semelle il est écrit « made in Charente, made by Rondinaud, une maison fondée il y a longtemps ». Cette pantoufle douillette a le profil rassurant et familier du jeu sécuritaire. Et pour cause, c’est une Charentaise pure race, fabriquée par un atelier historique qui a survécu au naufrage de la Charentaise française, qui a failli ou presque sombrer dans l’indifférence générale il y a quelques années. Mais la Charentaise n’a pas dit son dernier mot, portée par un retour en force du cocooning, du made in France et des entrepreneurs déterminés à sauver patrimoine, savoir-faire et emplois. Alors que les températures baissent, focus sur Rondinaud et l’Atelier Charentaises.

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Il faut le dire, la Charentaise est arrivée à deux pas de la correctionnelle. Et outre les acteurs économiques régionaux et les hérauts du Made in France, qui a été touché par cette catastrophe économique et culturelle ? Personne. Pas de gilets jaunes sur les ronds-points pour sauver ce joyau de notre patrimoine. C’était pourtant proche et aujourd’hui profiter des longues soirées d’hiver relève à la fois du bon sens (rien de plus confortable n’a été inventé), d’un certain sens du style (c’est l’air du temps à Saint James, La Pantoufle à Pépère, Jules &amp ; Jenn ou encore Le Slip Français), développement durable et patriotisme économique. Le tout dans une paire de chaussons, pour un budget d’environ 50 euros.

Un peu d’histoire

Crédit photo – L’Atelier Charentaises Lire aussi : L’Opération Tranquillité des Fêtes est maintenant disponible en ligne! – Services Internet du Puy-de-Dôme.

La Charentaise fait partie de notre patrimoine. C’est le produit d’un terroir (et oui). Ce chausson au profil suave est né sur les bords de la Charente au XVIIe siècle, sous Louis XIV avec le développement de l’industrie textile et papetière dont les restes et surplus sont utilisés pour fabriquer un chausson de feutre qui a une progéniture inattendue . Dans les sabots en bois des agriculteurs, il protège les pieds et les garde au chaud. Dans les maisons bourgeoises, le personnel peut entretenir les parquets et se déplacer dans la résidence « à petits pas ». Il l’habille de feutrine au motif à carreaux. La Charentaise de notre grand-père est née. Quelques décennies plus tard, Rondinaud est le plus grand fabricant de chaussons, avec 10 ateliers et 1 300 salariés. La rentrée sera dure. Victime de son succès planétaire, la Charentaise se fait copier et ses acteurs historiques peinent à se défendre face à la concurrence chinoise qui inonde le marché de produits bas de gamme vendus à vil prix. L’activité perdure, seuls quatre ateliers historiques perpétuent le savoir-faire de couture et de tournage auquel on doit le confort et les formes inimitables de la Charentaise. Au bord de la faillite, les Manufactures Degorce, Laubuge, Ferrand et Rondinaud (qui ne comptent plus qu’une soixantaine d’employés) sont rachetées par Renaud Dutreil, ancien ministre des PME de Nicolas Sarkozy, qui lance La Manufacture charentaise. But ? Augmentez le battage médiatique potentiel de la pantoufle de grand-père. Il faudra moins de 18 mois avant que le projet rencontre des problèmes en décembre 2019 et se retrouve en liquidation. Tout le monde se fait virer. Les actifs sont liquidés. Ce dernier virage de la route, qui s’enfonçait dans le mur, dans le même bus, de la les quatre derniers r échappés de cette industrie pourraient signifier la fin de la Charentaise. Non.

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Sauvetage

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Olivier Rondinaud, arrière-petit-fils de Théophile Rondinaud, s’est lancé dans le sauvetage de la Charentaise en 2020, notamment en acquérant des machines des années 1950 servant à fabriquer ce fameux dos cousu, ce qui fait la particularité de ces chaussons qu’il a recréé en a lancé la production avec Michel Violleau sous la marque « L’atelier Charentaises ». Installée dans un ancien atelier de réparation automobile, l’entreprise a réintégré une dizaine d’employés rescapés du naufrage de la Manufacture charentaise, détenteurs d’un savoir-faire qui se perdrait. Ils produisent environ 550 à 600 paires de chaussons chaque jour, toujours à La Rochefoucauld-en-Angoumois. Si l’on est encore loin des 40 000 paires de chaussons qui sortaient chaque jour des dix sites de production de Rondinaud dans les années 1970, il y a de l’espoir.

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Pourquoi la charentaise est contemporaine

Crédit photo – L’Atelier Charentaises Voir l’article : Grue du Canada – Définition et explication.

L’explication peut surprendre ceux qui l’ont vu aux pieds de leurs grands-parents (au coin du feu en ville ou dans les sabots, à la ferme, dans les villages bretons des années 1970), mais ce n’est pas un oxymore. celui-ci. Nous ne les classerons pas tous dans le même ordre en fonction de nos sensibilités. Le confinement a recentré nos préoccupations sur les notions d’intérieur, de confort, de bien-être et renforcé nos convictions sur la nécessité de déplacer certaines productions, accélérant ce retour au made in France, déployé depuis plusieurs années. Par la suite, le produit a bénéficié d’une certaine innovation stylistique qui l’a fait sortir de la naphtaline sans le dénaturer. Enfin, c’est un produit robuste et durable, dont les semelles en feutre sont composées de laine, de coton et de fibres recyclées du dernier lainier français en ce qui concerne l’Atelier Charentaises.

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Secrets de charentaise

Crédit photo – L’Atelier Charentaises

Comme une espadrille, le chausson ne prend pas parti. Pas de pied gauche ou droit pour elle. Fabriquée à la main à partir de feutre de laine, la Charentaise bénéficie depuis 2019 d’une IGP (et oui, elle a son Indication Géographique Protégée) qui protège la technique cousue et retordue propre à la Charente et au Périgord, la démarquant ainsi de la concurrence. fabriqué en Chine. Une victoire pour l’Association pour la Promotion de la Charentaise (APC). Aujourd’hui, si l’on a le choix entre un style traditionnel ou plus contemporain, si la semelle traditionnelle en feutre peut être antidérapante, la technique de fabrication n’a pas changé depuis le début du XXe siècle. Cinq étapes – couper la tige, la couette et la semelle à l’emporte-pièce, coudre, border, assembler et retourner – sont le secret d’un chausson réussi. Je souhaite à tous un bel hiver.

Pour résumer

Sous la semelle il est écrit « made in Charente, made by Rondinaud, une maison fondée il y a longtemps ». Cette pantoufle douillette a le profil rassurant et familier du jeu sécuritaire. Et pour cause, c’est une Charentaise pure race, fabriquée par un atelier historique qui a survécu au naufrage de la Charentaise française, qui a failli ou presque sombrer dans l’indifférence générale il y a quelques années. Mais la Charentaise n’a pas dit son dernier mot, portée par un retour en force du cocooning, du made in France et des entrepreneurs déterminés à sauver patrimoine, savoir-faire et emplois. Alors que les températures baissent, focus sur Rondinaud et l’Atelier Charentaises.

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