Chômage : Créons un conseil d’assurance-chômage pour rendre les réformes impartiales

Written By Sara Rosso

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

Les macronistes de gauche sont mal à l’aise. En effet, les deux premières réformes explosives du second quinquennat de Macron sont clairement marquées à droite. Le premier, sur l’assurance-chômage, vise à durcir le dispositif d’indemnisation pour inciter les demandeurs d’emploi à accepter les 700 000 emplois – selon Bruno Le Maire, le ministre de l’économie – qui ne sont pas pourvus. Et la réforme des retraites, qui va repousser l’âge légal de la retraite, est critiquée par l’ensemble de la gauche car elle frapperait des salariés à bas salaires qui ont commencé à travailler jeunes. Deux réformes qui ont pourtant été mises en place Olivier Dussopt, ministre du travail, défection du PS et président des Territoires de progrès… Pas simple.

Concernant l’assurance-chômage, les dirigeants des Territoires de Progrès, ce parti qui regroupe les « macronistes de gauche », veulent faire entendre leur voix. Sans remettre en cause la réforme, ils veulent au moins apaiser la polémique entre la droite, qui accuse notre système d’être laxiste envers les chômeurs, et la gauche, qui dénonce les failles de notre filet social. Dans cette chronique, publiée par Challenges, ils font une proposition intéressante : créer un « Conseil d’assurance chômage » sur le modèle du COR, le Conseil d’orientation des retraites, qui rendrait les débats insupportables avec des enquêtes d’experts indiscutables. Pas sûr que ça suffise. Les travaux du Comité des Régions n’ont pas réussi à enrayer la vive polémique autour de la réforme des retraites. Mais au moins, ils ont fourni une base de connaissances statistiques précieuse et largement partagée sur notre système. C’est déjà le cas.

Créer un conseil de l’assurance chômage

« Le débat sur l’assurance-chômage oppose carrément ceux qui dénoncent sa générosité à ceux qui déplorent ses insuffisances. Les deux camps s’appuient souvent sur des anecdotes, des cas tests ou des arnaques fracassantes, mais rarement sur des faits solides, statistiquement bien établis, les seuls pouvoir légitimer des règles qui s’appliquent à tous. Voir l’article : Assurance habitation apprenti – Comparatif et devis gratuit. Cette situation inquiétante est logique, dans la mesure où ni les indicateurs ni la gouvernance ne permettent d’apprécier de manière claire et précise le fonctionnement du système actuel. L’Unédic est contenue en moins d’une dizaine de lignes, et aucun gouvernement n’a jamais produit un seul des rapports annuels sur l’administration de l’assurance-chômage que la loi l’oblige à publier, et il n’existe pas non plus de données publiques de contrôle systématiques, détaillées, exactes, sans comptabilité analytique, susceptibles d’éclairer sur les effets de ces règles d’assurance-chômage, qui pèsent 40 milliards d’euros par an.

À Lire  Vous souhaitez limiter votre voiture ou votre moto pour payer moins d'assurance ?

Toute réflexion élaborée est noyée sous les lieux communs

Quand on ne peut rien dire, on peut aussi tout dire sans trop risquer d’être contredit. C’est bien là le problème : tout le monde a une opinion – généralement à cœur saignant – sur l’assurance-chômage, un dispositif pourtant éminemment complexe, tous mis sur le même plan. Toute réflexion un peu élaborée se noie vite dans les platitudes, les idées reçues, la stigmatisation et une pléthore de solutions à des problèmes au mieux mal décrits. A voir aussi : AppleCare+ pour iPhone avec couverture vol bientôt disponible en France. Pourquoi s’embêter avec la réalité ou son absence quand quelques arguments performatifs d’autorité suffiront ? L’adaptation des droits à la conjoncture économique ou la récente contestation des suppressions d’emplois n’échappent pas à ces règles. Le problème lié au mauvais équilibre entre l’offre et la demande d’emplois, à l’organisation de la vie, aux freins sur les coûts des transports, du logement ou du pôle d’emploi et d’éducation des seniors reste de plus en plus des zones d’ombre.

Cependant, il existe de bonnes pratiques dont nous pouvons nous inspirer pour améliorer notre système de fonds de sécurité sociale. S’il y a une chose à importer du Canada, c’est la Commission de l’assurance-emploi, un organisme tripartite créé il y a plus de 75 ans, qui en vertu de son mandat très large (définition des cotisations et des règles d’indemnisation, révision des paramètres, etc.) publie . chaque année un « rapport de suivi et d’évaluation » extrêmement complet.

Plus proche de nous, avec des pouvoirs plus limités, se trouve le Conseil d’orientation des retraites (COR), où sont représentés les partenaires sociaux, les retraités, les familles, les administrations concernées et des experts. Depuis 2000, son objectif est de partager des faits, des analyses, de fournir un aperçu et un rapport continu sur le système de retraite. Dans ces deux cas, contrairement à ce qui se passe avec l’assurance-chômage dans notre pays, s’est ainsi constituée une base factuelle à la fois très complète, bien établie, accessible à tous, difficilement contestable, qui dessine un univers de possibles . Cela n’empêche pas chacun d’avoir son avis, ses valeurs, sa vision de ce qu’il faut ou ne faut pas faire et des priorités qui en découlent. Le débat se place donc là où il doit être, sur les solutions et non sur les faits.

À Lire  Assurance RC Pro : Assurance des dommages causés lors de la prestation

Reprendre le modèle du COR, le Conseil d’orientation des retraites

Il est nécessaire de mettre en place un Conseil de l’Assurance Chômage, commission de réflexion et d’évaluation dont la composition, les missions et les pouvoirs s’inspireront de ceux du Comité Régional. Les partenaires sociaux pourraient se sentir privés de contrôle sur le système paritaire le plus important qui subsiste dans notre système social. Voir l’article : Prison pour avoir vendu le voleur d’une moto. Un conseil multipartite avec un cahier des charges similaire à ceux du Comité des Régions apparaît comme une option équilibrée, garantissant une observation continue de la gestion opérationnelle du dispositif, un diagnostic commun, des objectifs de négociation plus consensuels, le tout alimentant un débat public . plus rationnel et paisible. La cogestion retrouverait la discrétion, là où l’État, de son côté, assure la gestion objectivée et rigoureuse qu’il dit vouloir, sans toutefois la pratiquer.

Aude de Castet (déléguée régionale Normandie et porte-parole national des axes de progrès) et Jean-Marc Pasquet (délégué régional d’Ile-de-France et futur délégué national des axes de progrès).

Moto retrouvée grâce aux réseaux sociaux
Ceci pourrez vous intéresser :
Une Honda CBR1000RR Fireblade dérobée par un « client » lors d’un essai La…