L’accusé est en liberté depuis jeudi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, présidée par Catherine Bonnici. Il a déjà purgé un an et demi de détention provisoire.
Le 23 octobre 2016 vers 1 heure du matin, alors qu’il arrondissait ses fins de mois en travaillant comme portier dans un club libertin à Cannes, l’accusé, ainsi qu’un employé de la collectivité et un pompier volontaire, ont poussé un Américain de 63 ans touriste, invité. de l’hôtel voisin, le faisant chuter de 15 mètres de profondeur, dans le hall d’entrée du club.
Le portier non anglophone a tenté de faire comprendre aux touristes non francophones que la soirée était réservée aux couples.
« J’étais stressé, fatigué, il a bloqué la porte, d’autres clients voulaient partir. Mon attitude maladroite l’a fait tomber. J’étais perdu, surpris », a expliqué le prévenu d’une voix blanche dans le bar. haché…
« Je suis loin d’imaginer qu’avec cette attitude, la personne va mourir », a-t-il déclaré. Salvatore Mendes a soufflé : « J’ai pris la vie et c’était difficile ».
« S’il n’a pas tué intentionnellement c’est une conséquence qu’il peut envisager », a déclaré, pour sa part, Alain Guimbard, l’avocat général. Ceux qui s’appuyaient sur une version différente ont été envoyés par l’accusé en garde à vue puis devant le juge pour enquêter, avant d’admettre qu’il avait bousculé la victime ainsi.
Le procureur insiste : « Il est dans la dissimulation, dans le mensonge. C’est une personne qui obéit à l’impulsion de son cœur et qui a une carrière qui n’est pas sans défauts. »
Et le marteau : « La réalité de ce qu’il est, la réalité de sa carrière se traduit par un passage à l’acte. Il n’y a pas de fatalité dans ce drame, Salvatore Mendes est une bombe à retardement. » Et pour lui ce n’est pas un « concours d’Etat ».
Pour le côté civil, maître Poumarède a aussi provoqué des « dissimulateurs ».
« Cet homme a une noble capacité à mentir », a-t-il déclaré. « Sa première déclaration a été monstrueuse, il a essayé par tous les moyens d’esquiver sa responsabilité », a poursuivi Laurent Poumarède. Qui décrit un accusé « qui peut menacer, avec des problèmes de colère ».
Il résume le drame : « M. Mendes a poussé, il a tué, il a fermé la porte, il est allé voir le corps et il est parti… même s’il était pompier ! ».
Dans l’intérêt des accusés, Maître Valiergue a commencé : « Il est clair que la cour d’assises ne juge pas que des monstres, elle juge aussi des victimes de la vie qui ont commis un acte volontaire aux conséquences dramatiques ».
Il ne veut rien minimiser, juste s’en tenir aux faits et à la réalité : « En une fraction de seconde la victime a basculé dans le vide et mon client est passé d’honnête homme à accusé ».
Pour lui, les faits sont simples : « Une poussée volontaire, un déséquilibre, une marche arrière, une rambarde, une chute de 15 mètres ».
Puis Maître Valiergue s’est enquis du mensonge de son client : « C’est là que le dossier est faux », a-t-il dit. « Il me fait penser à un renard dont la patte est prise dans un piège, il va broyer jusqu’à ce qu’il la coupe et il va mourir. Il sait qu’il n’est pas un tueur ».
L’avocat de la défense ne s’est pas levé, il n’y a pas eu d’offense au procureur, « Divers facteurs ont contribué à l’infraction. Bar, petit local, terrain humide »… Et au début « le problème de compréhension de la langue ».
Le verdict est attendu en fin d’après-midi.