Chute mortelle dans le club libertin : sept ans de prison requis…

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Sept ans de prison avaient été requis ce vendredi après-midi contre Salvatore Mendes, 46 ans, inculpé de  » coups et blessures ayant causé la mort sans intention de le donner « .

Publié le 25/09/2020 à 17:51, mis à jour le 25/09/2020 à 17:54

Le suspect a été remis en liberté depuis jeudi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, présidée par Catherine Bonnici. Il est en détention provisoire depuis un an et demi.

Le 23 octobre 2016 vers 1h00 du matin, le suspect, également employé de la collectivité locale et pompier volontaire, alors qu’il arrondissait ses fins de mois en travaillant comme portier dans un club libertin à Cannes, a poussé un touriste de 63 ans, invité de l’hôtel voisin, provoquant une chute de 15 mètres dans le hall d’entrée du club.

Le portier qui ne parle pas anglais a tenté d’expliquer au touriste qui ne parlait pas français que la soirée était réservée aux couples.

« J’étais stressé, fatigué, il a bloqué la porte, d’autres clients voulaient sortir. Mon geste maladroit a provoqué sa chute. J’étais perdu, choqué », a expliqué sans ton le prévenu au bar.

« Je ne pouvais pas imaginer que la personne mourrait avec ce geste », poursuit-il. Salvatore Mendes souffle : « J’ai pris une vie et c’est très dur ».

« S’il n’avait pas l’intention de tuer, c’est une conséquence qu’il aurait pu envisager », a plaidé Alain Guimbard, le solliciteur général. Lequel s’appuie sur les différentes versions que le suspect a livrées en garde à vue puis devant le juge d’instruction, avant d’admettre qu’il avait bien poussé la victime.

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Le parquet insiste : « Il est dans le secret, dans le mensonge. C’est un impulsif avec un parcours qui n’est pas sans faute ».

Et de marteler : « La réalité de ce qu’il est, la réalité de sa carrière se traduit par un passage à l’acte. Il n’y a pas de fatalité dans ce drame, Salvatore Mendes est une bombe à retardement ». Et pour lui ce n’est pas un « concours de circonstances ».

Pour la partie civile, Maître Poumarède en appelle aussi à « un hypocrite ».

« Ce type a une capacité assez glorieuse à mentir », dit-il. « Ses premières déclarations ont été monstrueuses, il a essayé par tous les moyens d’esquiver sa responsabilité », poursuit Laurent Poumarède. Il décrit un suspect « qui pourrait être menaçant, avec des problèmes de colère ».

Il résume le drame : « M. Mendes pousse, il tue, il ferme la porte, il va voir le corps et il s’en va… même s’il est pompier ! ».

Dans l’intérêt du prévenu, Maître Valiergue débute : « Il est clair que la cour d’assises juge non seulement des monstres, mais aussi des victimes de la vie qui commettent un acte volontaire aux conséquences dramatiques. Une poussée, une chute et le résultat l’emporte sur l’acte. « .

Il ne veut rien minimiser, juste s’en tenir aux faits et à la réalité : « En une fraction de seconde, la victime a basculé dans le vide et mon client est passé du statut d’honnête homme à celui de suspect ».

Pour lui, les faits sont simples : « Une poussée volontaire, un déséquilibre, un recul, une balustrade, une chute de 50 pieds ».

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Puis Maître Valiergue s’enquiert des mensonges de son client : « Ici le dossier est faux », dit-il. « Il me fait penser à un renard dont la patte est prise au piège, il va la ronger jusqu’à ce qu’il la coupe et il va rencontrer une mort certaine. Mendes a essayé de sortir maladroit, stupide, désespéré, parce qu’il sait qu’il n’est pas un meurtrier est ».

L’avocat de la défense ne bronche pas, n’en déplaise à l’accusation, « Divers facteurs ont contribué à l’infraction. Le bar, l’exiguïté des lieux, le sol humide »… Avec un « problème de compréhension de la langue » au départ.

Le verdict est attendu en fin d’après-midi.