« On ne s’y attendait pas maintenant, c’est irrespectueux envers notre travail » : Guillaume Ibanez, gérant du concept store The Hemp en centre-ville de Clermont-Ferrand, ne digère pas la décision du gouvernement d’interdire la vente de Produits CBD non transformés. Ces produits comprennent des fleurs, des feuilles et des infusions, qui représentent plus de 50 % du chiffre d’affaires du détaillant clermontois. « Si je ne peux plus vendre ces substances, soit on arrive à changer d’offre, soit on doit partir », regrette Guillaume Ibanez.
Une pratique jamais autorisée

Le timing de l’annonce – le 31 décembre dernier – irrite les professionnels du secteur : « Quand un produit est interdit, la filière est prévenue en amont pour qu’elle puisse s’organiser, tout s’est fait du jour au lendemain là-bas », explique Lou Drieux, vendeuse chez 1001 Herbes Store » . Les magasins ont accumulé des stocks importants qu’ils devront certainement jeter, ce qui représente une perte énorme. Sur le même sujet : Une association tournée vers le bien-être ouvre ses portes.
La vente d’une fleur de chanvre n’a jamais été autorisée en France
« C’est un simple rappel de la loi », ironise Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie du CHU de Clermont-Ferrand. « La vente d’une fleur de chanvre, quel que soit son contenu, n’a jamais été autorisée en France. » Le CBD est moins nocif que le THC, mais le médecin pointe le réel danger de ces produits non transformés. Les fumés, en particulier, ont un effet cancérigène et cardiovasculaire.
Favoriser les autres produits

« L’ingestion de CBD à visée thérapeutique se fait avec des substances transformées, par exemple sous forme d’huile », poursuit Nicolas Authier. Lire aussi : Jurer. L’interdiction levée, les commerçants du CBD soulagés. La boutique Guillaume Ibanez propose également une gamme diversifiée de produits : « On savait qu’on était sur un terrain glissant avec les fleurs, alors on a décidé de travailler avec des crèmes, des huiles… »
Pour l’instant, les professionnels vendent toujours des fleurs et des feuilles de CBD pour écouler le plus de stock possible. Ils attendent la décision du Conseil d’Etat, qui doit instruire une mesure provisoire contre le décret d’interdiction. Si le record se confirme, près de 2 000 magasins en France devront se tourner vers d’autres parties du chanvre, comme les graines, pour survivre…