Climat : L' »hiver artificiel » d’un apiculteur inventif s’est bien propagé

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Ils vont butiner aux moindres rayons de soleil et sont surpris par le froid. Xavier Dumont, apiculteur à Latrape, au sud de Toulouse, estime que le réchauffement climatique est responsable de la mortalité des abeilles sous notre latitude. Pour lui, la saison clémente trompe les butineurs, devenus trop aventureux. Sans oublier que les reines pondent des œufs au lieu de dormir, attirant au nid des parasites qui aiment les larves, comme le varroa gourmand par exemple. D’où l’idée de recréer « l’hiver artificiel ».

A la saison d’hiver 2020-2021, le bio-informaticien à la retraite a tenté d’expérimenter seul dans son coin, ou plutôt à la cave. En gardant la fraîcheur, ses quatre ruches ont non seulement survécu mais ont produit une quantité « extraordinaire » de miel. Fort de ces premiers résultats, l’apiculteur a convaincu une trentaine de collègues, issus de 23 départements différents, de tenter l’expérience dès la saison suivante. Au total, 523 ruches ont participé au test. Parmi ceux-ci, 280 restent « sous contrôle » des ruches pendant l’hiver habituel. 243 autres sont gardés pendant soixante-dix jours en « hivernage artificiel », en cave pour une trentaine d’entre eux, exposés au nord pour la plupart, voire complètement déplacés sur le versant nord.

« 30 % à 50 % de miel en plus »

Après avoir recueilli les retours de ses collègues, peaufiné ses tables, fait et refait ses calculs, au point d’embêter sa femme avec le temps passé plongé dans ses dossiers, Xavier Dumont l’assure, les résultats « dépassent largement [ses] attentes ». . « Il y a environ dix fois plus de ruches mortes dans le témoin que dans les ruches sous hivernage artificiel », précise-t-il. Sur le même sujet : Bon sommeil : boire de l’eau ou dormir, il faut choisir. Même satisfaction sur la « vitalité de la colonie » : « il y a eu 30 à 50 % de récolte de miel en plus dans 28 ruches tests par rapport au témoin ». Rigueur scientifique oblige, l’apiculteur n’a gardé que ces 28 ruches, car les expérimentateurs, emportés par leur enthousiasme ou ayant trop peu de colonies, ont mis toutes leurs abeilles dans le même panier et ne sont pas sortis de la ruche test.

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Globalement, 24 des 31 expérimentateurs se disent « très confiants ou confiants avec la méthode », bien que les résultats de protection contre les acariens Varroa soient plus difficiles à interpréter en raison du protocole très strict requis.

Xavier Dumont, lui, n’est plus convaincu. Il tournera ses ruches vers le nord « dans une semaine » avant de les descendre à la cave pour la troisième saison consécutive. Il ne reproduira probablement pas ses expériences chronophages à grande échelle. Mais il espère que les scientifiques, « avec plus de méthodes », poursuivront leurs recherches et en feront du miel.

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