« Certains mois, j’étais proche de 4 000 $. » L’affirmation de Diego, dans nos colonnes, ce mardi 24 janvier 2023, a peut-être provoqué l’étonnement chez nos lecteurs mais aussi chez les livreurs de repas travaillant aujourd’hui pour les plateformes Uber ou Deliveroo, à Brest.
Cet exemple doit être nuancé. Car ces résultats viennent d’une époque où il y avait beaucoup moins de fournisseurs qu’aujourd’hui, et où la part du gâteau de chacun était forcément plus importante. A une époque également où les plateformes citées cherchaient à développer leur réseau de livreurs et n’épargnaient ni pluie ni primes de week-end. Enfin, Diego nous dit qu’il ne comptait pas ses heures, tous les midis et soirs jusqu’à 1 ou 2 heures du matin. « Je pourrais faire jusqu’à 75 heures par semaine. »
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Un Smic, mais pour combien d’heures ?
Ces dernières semaines, les fournisseurs que nous avons interrogés ont avancé des revenus plus proches du SMIC. Tel Icham, arpentant les rues sept jours sur sept, entre 11 heures et et 14h, puis à partir de 18h. A voir aussi : BMW F 800 GT 2014 à 7290 € sur TREGUEUX – Occasion. jusqu’à 22h Alors, sortons le calculateur, en nous fiant à ses déclarations : disons 1 400 € net (un peu plus que le Smic), pour 49 heures de travail par semaine, ce qui nous donnerait un taux horaire net de 6,60 € de l’heure. Loin du SMIC horaire désormais fixé à 8,92 € net !
Le calcul est cependant relativisé. Car l’activité varie surtout selon le jour et l’heure. Plusieurs fournisseurs nous ont dit qu’ils faisaient systématiquement de bonnes soirées le dimanche, avec un chiffre d’affaires proche de 150 € en quatre heures de travail, ce qui nous amènerait à un taux horaire d’environ 37,50 €, dont il faudrait encore déduire les frais. (essence, assurance, entretien du scooter, etc.) et les cotisations Urssaf (6 à 22 % du chiffre d’affaires selon le profil).
« 8 à 10 € nets de l’heure » selon Uber Eats
S’il est difficile d’identifier un revenu moyen pour ces indépendants, c’est aussi parce que la construction du prix de revient est relativement complexe, avec une « part fixe basée sur l’encaissement au restaurant et la livraison chez le client. part variable en fonction de la distance parcourue », selon Uber Eats. « A cela s’ajoute un ajustement en fonction de l’offre et de la demande, à l’instant T », précise Deliveroo, qui met en avant un prix moyen pour une course de 5,60 €. « Mais cela peut descendre à 2,90 € pour une livraison courte distance. Ensuite, le revenu est indiqué pour chaque voyage, c’est au fournisseur de le prendre ou non ».
Uber Eats assure que le salaire horaire des livreurs, sur les plages horaires les plus attractives (de 11h à 14h et de 19h à 22h) « varie en moyenne entre 8€ et 10€ net d’apport par heure », sans prendre en compte considérez les pourboires, ni le gaz. Sur le même sujet : ProovStation, Michelin et Carrefour étendent le service de retrait….
Alors, livraison rentable ? Au tribunal de commerce de Brest, on touche : « Ils viennent s’immatriculer et on ne les reverra plus. On ne connaît pas leur chiffre d’affaires, on ne déclare jamais faillite, même quand ils arrêtent », note le président Dominique Maguer.
Après une explosion des immatriculations en 2020 et 2021 à Brest, le nombre d’immatriculations de fournisseurs au registre du commerce a fortement diminué en 2022, passant de 415 en 2021 à 219 en 2022. Signe d’une baisse du profit ou saturation de l’offre ?