Publié le 23 janvier 2023 à 12 h 20 Mis à jour le 23 janvier 2023 à 18 h 55
Il s’appelle Baptiste et son ambition est maximale. Son premier emploi dans l’économie de marché, il a « faim ». « Je voulais montrer de quoi je suis capable. L’ouvrier de 29 ans commence ses journées à 8h et finit à 22h. Quand il rentre chez lui, il mange et dort. » Je n’arrivais pas à dormir la nuit, sauf entre 6 et 7 heures du matin, avant de devoir reprendre le travail. » Quatre heures de sommeil divisées en deux parties… il est fatigué par le travail, le stress et la pression qu’il s’impose.
Claire, le manque de sommeil s’est lâché en cachette, jusqu’au jour où cet ingénieur et ce médecin dans le traitement de l’image satellite découvrent qu’elle a passé la première semaine sans dormir plus de trois heures par nuit. « J’ai compris alors qu’il se passait quelque chose. « Oui, mais quoi ? « Immédiatement un événement s’est produit dans ma journée, elle a fondu et mon sommeil a été perturbé. Elle a commencé à observer et s’est rendu compte que l’agression qu’elle a subie dans son enfance, mais aussi le harcèlement du membre de la famille, remontent à la surface.
Les conséquences de sa journée de travail sont immédiates : nausées, vertiges, forte sensibilité à la lumière et mémoire à court terme faible. Au cours de sa carrière en ingénierie-recherche, elle a noué des liens avec des personnes merveilleuses dotées d’une sagesse pratique. Elle a commencé à perdre pied : « J’écoutais mais je ne l’ai pas repris. »
Je n’ai pas été à la hauteur des attentes
La baisse des performances est aussi inévitable pour Baptiste, dont le travail demande « une extrême rigueur » : « Je suis dans une dépression qui me fait vite quitter les discussions. Autre effet désagréable : une certaine amertume envers ses amis, et une « inconscience qui le pousse à se tromper », déplore-t-il.
Le problème est que le manque chronique de sommeil vous enferme dans un cercle vicieux. « Je travaille dur pour éviter les erreurs, ce qui me fatigue doublement, donc le travail est difficile à accomplir », a déclaré l’employé des finances. Peut-il imaginer quitter l’industrie pour un travail moins exigeant ? « Non, c’est quand tu es jeune que tu es testé pour notre patience et notre mission. En vieillissant, j’aurai plus de contrôle sur mon emploi du temps. »
Claire a dit qu’elle avait de la chance d’avoir des gestionnaires attentionnés qui lui ont permis de s’adapter à sa routine de travail. Terminé de 9h à 17h. Lorsqu’elle se couchait tôt le matin, elle commençait ses journées en fin de matinée et finissait plus tard que les autres. « Malgré tout, je le sais, je n’ai pas réussi ce qu’on attendait de moi. »
Sommaire
30 % des 25-45 ans en privation de sommeil
Comment expliquer ce manque de sommeil qui détruit peu à peu le quotidien de ces travailleurs ? La principale raison est psychologique et psychique, soulignait d’emblée le docteur Sylvie Royant-Parola. « Les sources peuvent être le stress, l’anxiété, la dépression ou encore le trouble bipolaire. » Et d’ajouter : « Il existe aussi de nombreuses raisons somatiques, liées à un dysfonctionnement physique, comme la privation de sommeil ou ce que l’on appelle le syndrome de la jambe au repos. Sur le même sujet : Chewing-gum au CBD : pourquoi et comment en prendre ?. Ce dernier se caractérise par une sensation désagréable dans les jambes qui amène la personne à changer de position, ce qui perturbe le sommeil. « La cause de ce problème est les nerfs et il peut être traité avec de la dopamine », a déclaré le médecin, également président du réseau Morpheus, qui aide l’insomnie.
La troisième source mise en avant par les experts touche particulièrement les 20-45 ans : l’accélération du mode de vie. Dormir la dernière heure nécessaire entre le réveil et le réveil, consulter son smartphone au lit ou encore se coucher tard et se lever tôt, sont autant de mauvaises habitudes qui réduisent la qualité du sommeil. « La rubrique bien connue ‘jeunesse et vitalité’ pense que le sommeil est une modification de leur emploi du temps souvent chargé, Dr Sylvie Royant-Parola. 30% des personnes âgées sont en manque de sommeil, c’est-à-dire celles qui ont une nuit de moins six heures.
Le piège du somnifère miracle
Une fois construit, que faire ? Baptiste souffre d’insomnie chronique depuis cinq ans et a toujours refusé d’être diagnostiqué, persuadé que cela ne servait à rien. Adèle, conseillère financière, sans sommeil (prénom changé), « se sent comme un zombie ». Une fois, ils ont pris rendez-vous avec son médecin qui lui a immédiatement prescrit des somnifères… qu’elle n’a pas pris de peur d’en devenir dépendante. Lire aussi : Arrêter de fumer : avant quel âge vaut-il mieux arrêter de fumer ?. « Je suis habitué à l’idée que je ne peux jamais bien dormir. José, un vendeur de 34 ans, a dépensé beaucoup d’argent dans des applications censées améliorer le sommeil. « Malheureusement rien n’y fait. »
Cependant, il existe des solutions. Malheureusement, il est souvent difficile d’y accéder pour les patients. « L’insomnie est l’insomnie la plus courante, 15 à 20% de la population française en souffre selon les études, mais c’est la moins bien soignée », déplore le docteur Robin Jouan, psychiatre et médecin. Il reconnaît que ses collègues, pour la plupart des médecins généralistes, ont tendance à imaginer facilement la solution miracle des somnifères. « C’est définitivement un piège ! il rit. Ils sont efficaces à court terme, les patients dorment plus longtemps, mais quand on étudie leur sommeil, on s’aperçoit qu’il est de mauvaise qualité. Au fil des semaines, l’efficacité du somnifère s’est estompée. »
Pour cet expert, un accord international a été établi sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour l’insomnie. « On travaille sur les sensations et les pensées du sommeil. Il faut aussi changer les habitudes. Il conseille par exemple de sortir du lit si on ne s’endort pas au bout de 30 minutes afin de supprimer l’insomnie de la position « lit ». « Allez dans le salon et revenez vous coucher au premier signe de somnolence », a-t-il expliqué.
Le rôle clé de la lumière naturelle et artificielle
Il existe des techniques plus spécifiques pour ajuster le besoin de sommeil dans la routine que nous souhaitons avoir dans notre vie sociale et professionnelle. Dr. Robin Jouan cite la mélatonine, aussi appelée hormone du sommeil, ou luminothérapie. Lire aussi : Comment choisir un porte-bébé confortable pour le bébé et pour soi ?. Cette dernière consiste à exposer le patient, généralement le matin, à de grandes lampes ou à des miroirs qui lui envoient de la lumière dans les yeux pendant 10 à 30 minutes. « Cela agit sur des cellules spéciales situées au fond de l’œil qui, à leur tour, envoient des messages au cerveau pour modifier la sécrétion de mélatonine. »
La lumière est la clé de notre sommeil, que le développement exponentiel des écrans a perturbé. « C’est une source lumineuse avec des tons bleus dans la lumière qui est très mauvaise. D’autant plus qu’on la tient dans les yeux, parfois en dormant… cette lumière fonctionne comme un signal fort qui dit au cerveau ‘C’est le jour’. Elle bloque la mélatonine quand on est au seuil du sommeil », explique Sylvie Royant-Parola.
Au lieu de contaminer les cycles chronobiologiques de cette lumière artificielle, le médecin recommande d’en rechercher l’origine naturelle. « Il faut prendre l’habitude de s’exposer au soleil, de se promener entre midi et deux heures de l’après-midi, de prendre un café dans la terrasse… Il faut donner au cerveau des informations dans lesquelles on se trouve pendant la journée. Cela aide à façonner le mode de sommeil. »
Il va sans dire que l’écran du smartphone ou du PC nous ramène souvent au travail, source de stress mental. « Pour dormir, vous devez être capable de vous mettre dans une situation où vous sortez », explique le Dr. Sylvie Royant Parola recommande plutôt que de fermer votre routine du coucher : enfilez votre pyjama, tirez les rideaux, brossez-vous les dents, faites un tour dans la maison ou encore lisez ou discutez. « Toute une série de signaux qu’on appelle les habitudes de sommeil qui vont dire au cerveau, ‘faites attention, on va dormir’. »
L’activité sportive
L’exercice est très efficace pour réduire l’anxiété. Les spécialistes recommandent aux insomniaques de pratiquer vingt minutes de sport chaque jour au lieu de deux heures une fois par semaine, une constance qui assure une bonne qualité de sommeil.
Le but général de ces stratégies est de rééduquer notre esprit, qui n’a rien à voir avec cela, à faire le contraire de ce que nous voudrions. C’est en partie pourquoi les médicaments ont des effets limités dans le temps. Claire, l’ingénieur astronome a fait un constat amer. « Lorsque les somnifères ont cessé de fonctionner, j’ai eu des pensées suicidaires… même si ma vie allait bien. » Elle a fini par tout essayer, de l’acupuncture au massage en passant par le test de ses intolérances alimentaires. « Cela m’a permis d’éliminer les aliments qui me causaient des irritations intestinales (gluten, lactose) et des insomnies. »
Elle a également aligné sa vie sur ses valeurs fondamentales. « J’ai enfin compris ce qui me tracassait dans mon travail, personnel et matériel, et j’ai réorganisé ma vie, j’ai évalué mes priorités (enfant, travail, relation amicale et professionnelle, etc.). Cela a eu un effet fort sur mon sommeil », dit celui qui dort maintenant 7 à 8 heures, la durée normale pour un adulte. Elle travaille également sur un cours de formation qui intègre tout ce qu’elle a appris de son travail de cas au cours des cinq dernières années, afin qu’elle puisse aider les insomniaques. « Il faut comprendre que l’insomnie n’est qu’une conséquence. Comme une fièvre, elle montre un problème profond. En cela, on peut même y voir une opportunité. »
Ressources utiles
Vous souffrez d’insomnie et votre médecin n’arrive pas à résoudre le problème ? Le réseau Morphée ou l’association France Insomnie, qui lutte pour une prise en charge de qualité et la reconnaissance de l’insomnie, peuvent vous guider.