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Dans la bande-annonce d’un court-métrage, l’auteur d’Anéantir s’amuse au lit avec une jeune femme à Amsterdam.
Le célèbre écrivain, déjà apparu dans plusieurs films, apparaîtrait pour la première fois… dans un film pornographique ! C’est du moins ce que laisse entendre la bande-annonce mise en ligne le 24 janvier par le collectif néerlandais KIRAC (Keeping It Real Art Critics). Le scénario qui y est décrit est surprenant. Dans la séquence, le visage de l’auteur des Particules élémentaires apparaît hagard et échevelé, comme un étrange oiseau tombé du nid. La voix off de Stefan Ruitenbeek, le réalisateur, explique que Michel Houellebecq l’a contacté suite à l’annulation d’un voyage de tourisme sexuel au Maroc. Elle « avait commencé un mois à l’avance à lui arranger des prostituées », explique-t-il à propos de Qianyum Lysis, la femme de l’auteur, qui apparaît furtivement à l’arrière d’une voiture. Mais, par crainte des « extrémistes musulmans », la soirée de débauche a finalement été annulée.
La fausse rumeur du voyage de noces
Ne paniquez pas ! Stefan Ruitenbeek a plus d’un tour dans son sac. « Je lui ai dit que je connaissais plein de filles à Amsterdam qui coucheraient avec le célèbre écrivain par curiosité. » Le réalisateur lui aurait proposé une orgie de secours aux Pays-Bas. En échange ? « Permis de tout filmer ». Un deal mi loufoque mi sordide… que l’auteur semble avoir accepté. C’est du moins ce que laisse entendre la fin du teaser, qui le montre dans les bras d’une jeune femme légèrement vêtue, qui l’embrasse langoureusement dans une chambre d’hôtel. Voir l’article : Géolocalisez vos enfants pour les confirmer, la démarche peut…. Le film complet sera mis en ligne le 11 mars. Comment l’auteur de Serotonin s’est-il retrouvé dans une telle situation ?
Premièrement, le synopsis présenté par la bande-annonce raconte-t-il la véritable histoire, ou est-il purement mis en scène ? « Tout est vrai », déclare le réalisateur Stefan Ruitenbeek au Figaro. Celui-ci refuse néanmoins l’étiquette de « film porno » et préfère parler de « film de sexe ». Une nuance qui pourrait vous faire sourire. « C’est vraiment une question de mots », admet-il, « il y a beaucoup de place pour l’intimité physique et l’érotisme ».
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Le réalisateur affirme que Houellebecq l’avait déjà contacté après son film sulfureux Honeypot, dont il avait apprécié l’actrice principale, Jini Van Rooijen. Celui-ci n’apparaît pas dans la bande-annonce, mais joue aussi dans le film, précise Stefan Ruitenbeek. L’intéressée a également publié une photographie d’elle avec l’auteur de Soumission sur les réseaux sociaux.
Il est cependant difficile d’identifier les véritables motivations de Michel Houellebecq dans cette scabreuse entreprise. Cela devrait-il être considéré comme le pur cynisme d’un autre accouplement incorrect ? Y avait-il un élément de chantage ? Le célèbre écrivain, un temps pressenti pour le prix Nobel qui a finalement été attribué à Annie Ernaux, ne s’est pas exprimé sur le sujet. Récemment, Michel Houellebecq avait déjà suscité la polémique suite à des propos sur les musulmans, tenus dans le cadre d’un échange avec Michel Onfray pour le Front populaire.
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Le collectif néerlandais KIRAC (Keeping It Real Art Critics), connu pour ses vidéos controversées, se définit comme « recherchant l’amour, sous forme de vérité ». Le court-métrage « sexuel » sera le 27e épisode d’une série de vidéos dont la publication a débuté en 2016. A mi-chemin entre critique artistique et court-métrage, elles traitent de différentes questions de société, comme le consentement sexuel (épisode 9) ou l’immigration (épisode 14 ), avec une pâte revendiquée libertaire et anticonformiste. Un poste qui n’est pas étranger à Michel Houellebecq.