-
La maison résiliente - Pistes, astuces et partage de savoir-faire pour un habitat autonome
-
Résilience! L'eau - Manuel Pratique: Comment Collecter, Gérer, Transporter, Stocker, Filtrer et Purifier l'Eau
-
Vivre ET survivre: Se préparer, s'adapter et faire face à la fin du monde ou aux crises du quotidien
-
Préparer votre RESILIENCE et votre autonomie EN VILLE: Guide Pratique
-
La Permaculture dans un petit jardin - Créer un jardin auto-suffisant
-
Sécher et déshydrater ses aliments - Fruits, légumes, plantes aromatiques et champignons...
-
Le Guide de Base du Survivalisme
-
Le Livre des Conserves & Confitures: Édition originale 1852
Lorsque vous commencez une rénovation domiciliaire, vous vous souciez peut-être de créer une maison résiliente et plus autonome. Des considérations environnementales peuvent vous inciter à réduire votre impact. Nous avons interviewé l’auteur d’un livre sur cette question. Il nous donne quelques conseils.
Si vous cherchez à rénover votre maison, vous vous souciez peut-être de réduire votre impact environnemental. Un livre peut vous aider à franchir le pas. « La maison résistante : trucs, astuces et transfert de connaissances pour un espace de vie autonome » est un livre qui vient de paraître chez Terran-Verlag. Didier Flipo, l’un des auteurs, a mis un terme à sa carrière vidéoludique pour revenir dans sa ville natale du Cantal. Il suit ensuite une formation de maraîcher bio tout en rénovant une ancienne maison de campagne. Il partage ses connaissances sur la chaîne YouTube My Pleasure Vegetable Garden depuis 2016. Le deuxième auteur, Rémi Richart, est passé de l’informatique à l’installation d’énergies renouvelables. Il a ensuite rénové une ferme pour en faire un îlot résilient. Il propose actuellement des diagnostics de résilience pour les personnes qui souhaitent rendre leur logement plus autonome.
L’objectif principal du livre est de guider le lecteur pas à pas dans un projet de rénovation ou de construction écologique et autonome en milieu rural. « Nous voulions faire le livre que nous espérions trouver depuis une décennie. Il y a une douzaine d’années, avec le co-auteur Rémi Richart, nous avons commencé à rénover nos maisons dans le but d’une plus grande autonomie et d’une plus grande résilience. Il y avait des livres qui traitaient spécifiquement d’un sujet ou d’un autre, mais à chaque fois ils restaient trop précis sur ce sujet », explique Didier Flipo.
L’auteur définit une maison résiliente et autosuffisante : « Une maison autosuffisante est une maison dans laquelle on est relativement indépendant des réseaux au sens large, de l’électricité, de l’eau, du traitement de l’eau mais aussi des approvisionnements énergétiques comme le chauffage. Une maison résiliente est capable de s’adapter aux perturbations de ces différents réseaux. Nous sommes conscients que les ressources naturelles s’amenuisent, que l’économie dans laquelle nous vivons est relativement fragile. Avec une petite pierre dans la transmission, beaucoup de choses pourraient moins bien se passer. »
Le livre part du constat que notre empreinte écologique dépasse depuis longtemps la capacité de notre planète. Didier Flipo souligne : « La théorie de l’effondrement est plutôt caricaturale. Je crois davantage aux risques que certaines parties de notre système économique s’effondrent et s’effondrent plus progressivement, pas comme dans les films catastrophes. Les coupures d’eau sont de plus en plus fréquentes pendant les sécheresses. Il nous faut un plan B, au cas où. L’effondrement a déjà commencé dans certains domaines, notamment sur le plan écologique, et cela affecte notre façon de vivre. »
Pour l’auteur, la première question à se poser est le choix de la maison et du terrain. Didier Flipo recommande entre 1 000 et 2 000 m² de terrain pour être indépendant lorsqu’on pense à un potager : « C’est vraiment un chiffre à relativiser, selon la région où l’on se trouve, selon la qualité du sol aux compétences individuelles. Ça donne une petite idée de la superficie dont on pourrait avoir besoin. » Le but est une maison bioclimatique : « C’est une maison conçue pour profiter beaucoup mieux d’un climat donné. Le but est d’avoir moins sous le pied pour subir les effets négatifs. aspects de ce climat. Ce sera une maison qui utilise mieux les rayons du soleil en hiver pour pouvoir profiter de la chaleur du soleil en hiver. Mais en été elle souffrira beaucoup moins, avec des ouvertures intelligemment placées, sur le façades droites, avec gardes.
Didier Flipo rappelle l’importance d’une bonne isolation : « L’isolation est fondamentale. Afin de dépenser beaucoup moins en chauffage, vous devez d’abord isoler votre logement. C’est la première chose à faire. Il ne s’agit pas seulement de vous dire que vous avez de grands murs de pierre dans votre maison, car la pierre n’est pas un isolant. Cela apportera de la morosité donc nous aurons une maison qui mettra plus de temps à se refroidir au début de l’hiver mais une fois qu’il fera froid il fera vraiment froid. Il faut se munir d’isolateurs et penser à les utiliser intelligemment. Isolons-nous à l’extérieur ou à l’intérieur ? Il n’y a pas de réponse toute faite à cela, car cela dépendra du mode de vie de chacun, mais aussi des possibilités financières. De nombreux paramètres doivent être pris en compte. »
Comme pour une panic room, l’auteur évoque la possibilité de créer une « chambre de confort » : « L’idée est de créer une petite pièce spéciale à l’intérieur de la maison au cas où les hivers très froids seraient trop rigoureux lorsqu’il n’y a pas assez de chauffage pour que la maison se soucier. Il consisterait à se retirer dans ce petit espace. Tout y serait pour vivre relativement confortablement quelques semaines voire deux à trois mois. Cet espace permettrait de dépenser dix fois moins en chauffage que toute la maison, pour passer un hiver confortable sans avoir à chauffer toute la maison.
Pour le jardinier bio, il faut se poser la question de la récupération des eaux de pluie : « Sauf pour quelques maisons exceptionnelles, où l’on a la chance d’avoir un petit ruisseau qui ne tarit jamais, ou un puits qui ne tarit jamais non plus, il y a pas une multitude de solutions. La collecte des eaux de pluie est une ressource qui pourrait être la ressource en eau la plus importante. Il est relativement facile à collecter, stocker, traiter. C’est la solution générique qui fonctionne pour tout le monde. »
Il aborde le sujet de la production d’électricité : « L’idée est d’abord d’être indépendant de tout réseau électrique. Il est également recommandé de créer les conditions nécessaires pour avoir sa propre électricité le jour où le réseau ne fournit pas d’alimentation. Le plus souvent cela consiste à installer des panneaux solaires et cela reste la meilleure solution rapport qualité prix. Il peut aussi s’agir d’une éolienne ou d’une micro centrale hydroélectrique.
Nous pouvons fournir un mini système solaire thermique pour l’eau chaude et photovoltaïque pour l’électricité.
•
© Didier Flipo
L’auteur recommande le mode de chauffage au bois : « Le bois brut sous forme de bûches est préférable, pas sous forme de granulés. On le voit, certains hivers aux périodes un peu tendues, les prix des pellets flambent et il est parfois difficile de s’en procurer. L’idée est de devenir autonome, car avec les granulés on reste prisonnier du fournisseur. » Didier Flipo explique que, contrairement aux tendances actuelles, la pompe à chaleur n’est pas une bonne idée : « Techniquement, c’est très fragile. Il tombe en panne beaucoup plus facilement qu’un poêle à bois et les performances ne sont pas forcément exceptionnelles. Lorsque nous sommes dans des conditions hivernales un peu douces, ce n’est pas trop grave, mais dès que nous arrivons dans des hivers beaucoup plus rigoureux, la consommation électrique monte en flèche. Dans ces cas, il n’y a pas beaucoup de systèmes photovoltaïques qui nous permettraient une grande autonomie pour faire fonctionner une telle pompe à chaleur.