Communication des institutions agricoles ? « Nous sommes à l’âge de pierre ! » » précise Thierry Bailliet. L’agriculture telle qu’on la voit dans les films publicitaires des entreprises agroalimentaires, coopératives, chambres d’agriculture et autres organisations agricoles véhicule une image fantasmée du métier d’agriculteur. « Si on laisse nos mains entre les mains des institutions, on verra une agricultrice avec un foulard sur la tête », s’agace l’agriculteur du Pas-de-Calais, youtubeur depuis 10 ans sous le pseudo, plus connu, de Thierry, agriculteur d’aujourd’hui. .
« Les agriculteurs aiment parler de l’agriculture, et il faut la montrer telle qu’elle est », dit-il. A moins toutefois de soigner un peu l’image. « Pas question de laisser traîner de vieilles canettes de phyto » notamment. L’agriyoutubeur raconte le quotidien de sa ferme à ses 100 000 abonnés. 150 hectares en polyculture avec une ferme équestre, poireaux bio sur 20 hectares et cinq salariés. Les vidéos, pour lui, sont l’occasion de faire un peu d’éducation, de raconter les vendanges et d’expliquer pourquoi on s’occupe tôt le matin.
« Il faut décrire le travail tel qu’il est. Les producteurs doivent présenter ce qu’ils font, notamment l’élevage de porcs à terre ou de volailles, insiste Thierry Bailliet. Certes, c’est plus compliqué que de parler de récoltes, mais il faut, pour expliquer pourquoi le porc est restreint, donner des précisions sur le prix du produit, etc. »
« L’important est de savoir cibler »
Jean-Baptiste Vervy et Thierry Bailliet sont partis pour un tour de France en tracteur, une opération de « communication positive sur l’agriculture » baptisée CoFarming tour. Pendant les étapes, l’agriyoutuber diffuse des vidéos. «Il y a une mise en scène du contenu, donc les gens regardent et interagissent. Voir l’article : Offres Smartwatch : les meilleures offres Prime Days. On passe le message d’une autre manière que dans certains salons qui attirent de moins en moins de monde et où les tribunes sont très chères ». L’opération est parrainée par des entreprises, une marque de tracteur par exemple. « Quand un YouTuber influent fait la promotion de tracteurs, les gens ont forcément envie de le voir de plus près, et la marque peut les vendre grâce à cela », souligne Jean-Baptiste Vervy.
« Mettre les contenus en scène »
La communication d’une manière différente, moins institutionnelle, s’applique également aux entreprises du secteur agricole et para-agricole en matière de recrutement. « Un entrepreneur agricole qui rencontre des difficultés pour trouver du travail peut, par exemple, créer un escape game pour présenter son entreprise, suggère le président de l’association CoFarming. Voir l’article : Un week-end pour découvrir le savoir-faire de la Sécurité Civile à Nogent-le-Rotrou. Ceux qui y participent peuvent donc se rendre compte que le métier en question n’est pas celui qu’ils imaginaient ! »
Une telle opération de communication n’est valable que pour un public précis. Identifier votre cible est la règle numéro un.
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