Compléments alimentaires à base de mélatonine : manque d’informations sur les doses recommandées et les précautions d’emploi

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Suite à la publication en avril 2018 des recommandations de l’Anses sur les risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine, la Commission de répression des fraudes a mené une enquête sur le respect par les professionnels de ces recommandations, notamment en ce qui concerne la vérification des teneur en mélatonine annoncée. Résultats? Les consommateurs qui souhaitent les utiliser pour leur sommeil ne sont pas toujours informés des restrictions d’utilisation applicables.

Les compléments alimentaires à base de mélatonine se sont multipliés au rayon compléments alimentaires ces dernières années. Cette hormone produite par une région du cerveau (glande pinéale) pendant la nuit pour réguler les rythmes quotidiens a en effet eu un certain succès pour atténuer les troubles du sommeil et prévenir les effets du fameux « jet lag » ou décalage horaire. Dans ce contexte, un avis de l’Anses* publié en 2018 avertissait les consommateurs qui souhaitaient s’en procurer pour les aider à s’endormir sur le fait que des effets secondaires ont été signalés qui sont probablement associés à leur consommation : 90 cas d’effets secondaires survenus après la prise de nourriture suppléments contenant de la mélatonine a été transféré à son programme national de surveillance nutritionnelle. Les effets rapportés sont divers, allant de symptômes généraux (maux de tête, vertiges, somnolence, cauchemars, irritabilité) à des troubles neurologiques (tremblements, migraine) et gastro-entérologiques (nausées, vomissements, douleurs abdominales).

L’analyse des cas déclarés et de la littérature scientifique a conduit l’agence à recommander « aux personnes atteintes de maladies inflammatoires ou auto-immunes, aux femmes enceintes et allaitantes, aux enfants, aux adolescents et aux personnes devant exercer une activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence de ne pas consommer de mélatonine sous forme de compléments alimentaires.De plus, selon elle, une prise en charge médicale est requise pour les personnes épileptiques, asthmatiques, souffrant de troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité ou étant sous traitement médicamenteux. sous forme de comprimés à avaler ou à sucer.Dans le cadre du décalage horaire, la dose utilisée est de 0,5 mg avant le coucher, au moins trois jours avant le départ et pour soulager les troubles mineurs du sommeil, la dose est de 1 mg avant le coucher.En France, la législation permet la commercialisation de compléments nutritionnels apportant moins de 2 mg de mélatonine par jour.

« Certaines mentions sont contradictoires avec les recommandations de l’ANSES »

Mais toutes ces précautions sont-elles familières aux consommateurs ? Ces derniers sont-ils bien informés par les professionnels, notamment en ce qui concerne l’étiquetage des produits, les taux de mélatonine annoncés et les allégations santé ? Des progrès dans ce domaine sont attendus selon les résultats de l’étude sur la prévention de la fraude dans ce domaine (DGCCRF**). L’organisme rappelle que seules deux allégations santé sont approuvées : la mélatonine aide à réduire les effets du décalage horaire et la mélatonine aide à réduire le temps d’endormissement. Dans le premier cas, l’allégation ne peut être utilisée que pour un produit qui contient au moins 0,5 mg de mélatonine par les jours suivant le jour de l’arrivée. Voir l’article : Dormir : les tapisseries fonctionnent !. Dans le second, l’allégation ne peut être utilisée que pour un produit contenant 1 mg de mélatonine par portion, et si le consommateur est informé que l’effet bénéfique est obtenu en consommant 1 mg avant le coucher.

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La lutte contre la fraude est intervenue dans 74 entreprises (62 responsables de la commercialisation sur le marché français ou fabricants et 12 distributeurs, dont les pharmacies), et la teneur en mélatonine a été mesurée dans 51 échantillons de compléments alimentaires qui en contenaient. Bonne nouvelle : « l’étude révèle que pour 90% des échantillons prélevés, la teneur en mélatonine mesurée est conforme à ce qui est mentionné sur l’étiquette, et que l’apport quotidien en mélatonine associé à la consommation de compléments alimentaires est inférieur à 2 mg. /jour tel que recommandé par l’Anses », précisent les experts. Cependant, les mêmes résultats indiquent également que le consommateur n’est pas correctement informé sur la dose nécessaire pour obtenir l’effet annoncé (de 1 mg pour la réduction du temps d’endormissement à 0,5 mg pour l’effet du décalage horaire). Ainsi, 45 % des étiquettes examinées ne respectent pas les dispositions du règlement définissant les conditions d’utilisation des allégations de santé relatives à la mélatonine. Qu’en est-il des recommandations de l’Anses concernant les populations à risque ?

A ce sujet, l’étude note une intégration très hétérogène des recommandations pour ces populations sensibles. « Certaines mentions contredisent même les recommandations de l’Anses. C’est par exemple le cas des compléments alimentaires dont l’étiquette indique qu’ils peuvent être consommés par les enfants, ou où la mélatonine est associée à d’autres ingrédients : près de 70 % des étiquettes examinées mentionnent, que la mélatonine est associée à une ou plusieurs plantes/extraits de plantes. », soulignent les experts, qui ont ainsi procédé à 9 mesures de police administrative et continué à rédiger 26 avertissements. Du fait de ce constat, ces derniers insistent auprès des consommateurs les plus sensibles sur l’importance d’être vigilant lors de l’utilisation de ce type de complément alimentaire.Il convient notamment de ne pas hésiter à demander conseil à un professionnel de santé avant de les utiliser.mais aussi de lire attentivement les informations sur l’emballage et la notice du produit, surtout si il est vendu sur Internet.

*Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments **Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes

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