Copyright : trois IA générant des images poursuivies

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Les tribunaux seront-ils bientôt remplacés par des débats entre IA avec écrans interposés ? Souvenez-vous : la semaine dernière, nous apprenions qu’une start-up appelée DoNotPay envisageait de « révolutionner » le marché de l’intelligence artificielle en amenant son propre chatbot dans les salles closes du tribunal de San Francisco. Avec deux affaires de contraventions pour excès de vitesse en vue, la société prévoit que l’avocat de la défense porte des écouteurs sans fil directement dans la salle d’audience le jour du procès, prévu en février prochain. A travers les écouteurs, l’IA doit enregistrer en temps réel les arguments du plaignant, avant d’expliquer sur cette base à l’avocat ce qu’il faut dire au juge. Et DoNotPay de se vanter d’avoir créé « le premier robot avocat au monde ».

Droit d’auteur et propriété intellectuelle

Tant pis pour la défense. Mais, face à l’essor des outils de génération d’images et de textes, d’autres voix beaucoup moins douées techniquement se font également entendre. Jusqu’à l’attaque de l’intelligence artificielle au tribunal. Dans un tout autre registre, le média américain Ars Technica nous apprend que trois artistes américains se sont rencontrés le 13 janvier pour poursuivre en justice les créateurs de Midjourney, DreamUp (DeviantArt) et Stability AI. Sur le même sujet : Doit-on avoir peur d’augmenter le prix de nos services en 2022 ?. Trois services de génération d’images en ligne particulièrement populaires les accusent depuis plusieurs mois d’utiliser sans autorisation des milliards d’images protégées par le droit d’auteur pour entraîner leurs algorithmes. Ironiquement, le recours collectif a également été déposé à San Francisco. En toute logique, on peut donc s’attendre à ce que la plainte soit examinée au moment précis où l’IA de DoNotPay plaidera dans une pièce voisine…

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Faut-il mieux protéger les artistes face aux IA génératrices d’images ?

Dans le détail, les trois artistes concernées sont Kelly McKernan (connue pour ses illustrations futuristes et psychédéliques), Karla Ortiz (illustratrice au style plutôt réaliste) et Sarah Andersen (auteur de BD très appréciées, notamment depuis le succès de sa série Sarah’s Scribbles) , est représenté par le cabinet d’avocats Joseph Saveri. Il invoque le Digital Millennium Copyright Act, une loi américaine votée en 1998 pour protéger le droit d’auteur et la propriété intellectuelle à l’ère numérique, tout en interdisant aux entreprises qui publient ces IA des pratiques « anticoncurrentielles » accusées Sans prétendre leur avoir pris leurs propres œuvres, le trio de créateurs tente avant tout « de mettre fin à cette violation flagrante et énorme des droits [des artistes], et cela avant d’éliminer la profession dans son ensemble est un programme informatique. Voir l’article : Quelle est la récompense en couverture salariale pour les profils IT ?. entièrement alimentés par leur travail acharné », selon le texte officiel de la plainte.

Concrètement, les plaignants espèrent donc « prouver que les sociétés d’IA bénéficient commercialement et profitent largement de cette utilisation d’images protégées par le droit d’auteur », selon ArsTechnica. Selon toute vraisemblance, les deux reproches imputés à l’IA concernent une forme de concurrence illégale (car elles s’inspirent du style des artistes et le reproduisent grâce à un algorithme), ainsi que la violation du droit de la publicité (car elles permettent aux gens de demander œuvres « dans le goût » de certains artistes sans leur permission). Deux points qui sont accueillis favorablement par le juge.

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Pas de copier-coller

En revanche, contrairement à ce que dit le texte de la plainte, Midjourney, DreamUp (DeviantArt) et Stability AI ne se contentent pas de « reproduire » ou de « copier » des images préexistantes. Promus avec le machine learning, les algorithmes en question génèrent systématiquement de nouvelles illustrations dont le contenu s’écarte plus ou moins (et sans grande originalité, certes) de ceux dont ils s’inspirent. Voir l’article : Les « mompneures », ces mères de famille qui quittent leur travail pour…. Pour le site ArsTechnica, c’est là que réside le problème, cette « réalité technique » est « potentiellement susceptible de remettre en cause l’argument des plaignants concernant la violation du droit d’auteur ».

En tout cas, l’annonce semble avoir piqué l’intérêt d’un certain nombre d’acteurs du secteur. Le lendemain, mardi 17 janvier, l’agence photo américaine Getty Images a annoncé qu’elle s’apprêtait également à poursuivre Stability AI devant la Haute Cour de Londres, l’accusant d’avoir utilisé ses photos pour entraîner son algorithme de génération d’images. « Stability AI a illégalement copié » depuis Internet « et retraité des millions d’images protégées par le droit d’auteur », accuse Getty dans un communiqué. Pour l’instant, un porte-parole de Stability AI a seulement déclaré que l’entreprise « prenait ces problèmes très au sérieux ». Il serait temps.

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Publié le 23.11.2022 – 18:14Mis à jour le 23.11.2022 – 18:02A l’occasion…