Les chirurgiens-dentistes appelés à être les régulateurs d’un système de garde coordonné au niveau départemental par le Conseil de l’ordre
Un des métiers, sinon le plus exposé. Inévitablement, le chirurgien-dentiste pratique des actes chirurgicaux invasifs avec un risque important de contamination. De nombreux professionnels ont donc pris des risques importants. Alors, le temps de s’organiser, la profession devait se protéger, protéger les patients, tout en trouvant des solutions aux urgences. « On avait un gros piège en matière de masques et d’équipements de protection individuelle (EPI), explique Jean-Luc Prado, président du Conseil sectionnel de l’Ordre des chirurgiens-dentistes. Notre conseil national a mis en place une cellule de crise efficace, en concertation avec les départements. Sur le même sujet : Charente-Maritime : Voici que faire en cas d’urgence dentaire. Nous nous sommes mis d’accord sur un mode de prise en charge continue. Nous avons demandé aux 2 074 praticiens du département de déprogrammer tous les soins, de fermer les cabinets à partir du 16 mars, mais de mettre en place une ligne téléphonique. ou astreinte électronique pour rester en contact avec les patients, les convaincre, les orienter. Ceux qui n’ont pas l’EPI nécessaire ne doivent plus être en contact avec les patients. »
« Nous avons lancé ensuite un appel aux volontaires »
Par solidarité, le conseil de quartier a dû acheter en urgence du matériel (blouses chirurgicales, baskets, etc.) pour faire face à cette crise sans précédent, en attendant l’attribution des fonds de l’Agence régionale de santé (ARS). « Ensuite, nous avons lancé un appel aux volontaires d’urgence », poursuit Jean-Luc Prado. Cinq secteurs ont été implantés dans le département et deux médecins de garde leur répondront quotidiennement à Marseille. Ce que nous faisons habituellement le dimanche et les astreintes de la fête nationale sont prolongées en semaine (9h à 12h ; 14h à 18h) pour prodiguer des soins invasifs. Sur le même sujet : Comment choisir un dentiste fiable et compétent ? 6 conseils pour éviter les erreurs.. Pour l’heure, ce système pourra être sécurisé normalement car déjà une centaine de libéraux se sont portés volontaires. Le conseil départemental a reçu hier matin 800 masques FFP2 – l’ARS en a promis 400 autres – et recevra 2 000 robes et 2 000 chaussures la semaine prochaine. Par conséquent, seul ce dimanche pourrait poser problème. « Les bénévoles devront certainement venir récupérer le matériel nécessaire, nous les tiendrons informés.
Tous les chirurgiens-dentistes sont donc invités à rester disponibles et à jouer le rôle de régulateur des patients. Ils doivent identifier les urgences, scanner les ordonnances si possible et référer aux praticiens de garde. Les patients doivent donc contacter leur médecin référent pour un réacheminement adéquat, afin de ne pas surcharger inutilement ce système d’astreinte.
Une profession qui, comme d’autres, s’inquiète de la fermeture des cabinets médicaux et de ses conséquences économiques. Jean-Pierre Bordas, de l’URPS Chirurgiens Dentistes de Paca (organisation représentative des praticiens libéraux), a écrit au gouvernement pour avertir : « Il devrait y avoir un fonds d’indemnisation des libéraux, mais quand cela arrivera-t-il ? J’ai demandé à l’État de déclarer une catastrophe naturelle, la seule exigence pour l’assurance est de couvrir les pertes commerciales. Sinon, les entreprises feront faillite, surtout si la crise dure plus longtemps que prévu… »
Au pavillon d’odontologie de la Timone
Après un moment d’hésitation, le pavillon dentaire de La Timone est finalement resté ouvert. « On s’est posé des questions parce que ça amène beaucoup de monde à l’hôpital pour des soins qui ne sont pas forcément vitaux », explique Corinne Tardieu, chef de service. Service réduit depuis le début de la semaine, avec trois fauteuils de soins sur dix tenus de 9h à 16h30 et sept praticiens mobilisés (normalement 20). « Nous invitons les résidents à venir uniquement en cas d’infections, de douleurs ou de traumatismes. Voir l’article : Perpignan : Attention, les consultations aux Urgences du CHU évoluent, on vous explique le nouveau fonctionnement.. Nous prenons les températures et disposons d’une chaise isolée pour traiter les cas suspects. » Si ces soignants sont équipés de charlottes et de blouses, hier il leur manquait encore des masques FFP2.
Il est nécessaire d’appeler avant de se rendre au Pavillon 5 La Timone : 04 91 38 89 00.