Covid-19 : « J’aimerais qu’on puisse voir de vraies performances…

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Après le traumatisme du développement non rapide en France par des chercheurs et/ou des entreprises d’un vaccin contre le virus Sars-Cov-2, contrairement à ceux à ARN messager, innovants et efficaces, réalisés en un temps record par BioNTech-Pfizer, Moderna. .. de nombreux chercheurs français feront le point le 2 février 2023 à la Sorbonne (voir encadré) sur leurs recherches durant cette crise du Covid-19. Même leurs succès, méconnus du grand public, seront mis en avant, comme ceux sur « les modèles cellulaires et les modèles animaux« , comme le souligne Thierry Damerval, qui rappelle aussi qu’aujourd’hui, 21 brevets (tests diagnostiques, agents protecteurs, réponse immunitaire, etc.) ont été livrés après les travaux menés pendant la crise par environ 700 équipes. Ce qui frappe rétrospectivement, c’est la capacité de mobilisation dont ont fait preuve les chercheurs, tant pour mener leurs études dans les domaines « classiques » de la biologie concernant une maladie infectieuse (virologie, épidémiologie, immunologie, etc.) que dans le domaine large des sciences humaines et sciences humaines. études sociales. La question de la confiance (dans les scientifiques, les résultats de la recherche, etc.), les rumeurs, la désinformation et les fake news, l’opposition radicale à la vaccination ne sont pas des moindres des problèmes mis en lumière par la pandémie et qu’il est important d’analyser pour se préparer à la futur.

Sciences et Avenir – La Recherche : Comment l’ANR, l’agence française de financement de la recherche sur projets, s’est-elle adaptée à la crise du Covid-19, à l’heure où l’on voit le nouveau président de l’Académie des sciences, le docteur Alain Fischer juger que « le biomédical la recherche est en déclin en France avec des moyens insuffisants, une stratégie floue… » dans un rapport du think tank Terra Nova publié le 18 janvier ?

Il y a eu une mobilisation et une réactivité extraordinaires des chercheurs pour concevoir et soumettre les projets, mais aussi du côté des évaluateurs, avec un comité scientifique pluridisciplinaire propre à l’ANR, animé par Antoine Gessain (Institut Pasteur). C’est ainsi que nous avons lancé, le 26 février 2020, un premier appel à projets et 44 d’entre eux ont démarré le 25 mars, avec un financement d’amorçage (premier financement dit « flash », encadré de lecture). Et ce, sur la base des priorités retenues par l’OMS, après avoir fait l’annonce, fin janvier, de l’ampleur mondiale de cette nouvelle maladie apparue fin 2019 en Chine et de l’urgence dans laquelle le monde s’est retrouvé.

Des modèles cellulaires et animaux développés très rapidement

Ces recherches se sont donc orientées vers les domaines couverts par l’ANR – en amont des actions de développement de vaccins et de la recherche clinique. Dans le but d’apporter très rapidement des réponses à des questions de prévention, de physiopathologie, d’épidémiologie et aussi, très important, en sciences humaines et sociales. Voir l’article : Île-de-France : premier désert médical de France. Il était primordial de collecter les données et toutes sortes d’informations disponibles au début de la maladie, qui s’est développée très rapidement.

Quels succès, selon vous, de cette mobilisation très précoce ?

Modèles mobiles et modèles animaux sont développés très rapidement, ce dernier par l’équipe de Roger Legrand (1), qui est alors largement utilisé par de nombreux laboratoires. Les causes génétiques des formes graves du Covid-19 ont été caractérisées par l’équipe de Jean-Laurent Casanova dans le cadre d’un financement « flash », puis d’une nouvelle conversation… Les résultats publiés dans Science ont été considérés par Nature comme l’un des dix plus importants les résultats de 2020.

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Le caractère « holistique » des projets ANR en France

Ce que je souhaite pendant le symposium, c’est que l’élément négatif perçu de ne pas se faire vacciner ne soit pas seulement examiné, mais que l’on puisse également voir la véritable réussite des chercheurs français. En plus de toutes les expertises développées dans des domaines aussi variés que la perception de la vaccination, les inégalités face au Covid, la prévalence de la maladie selon le milieu socio-professionnel, le taux de dépistage selon les populations. A voir aussi : Grève des médecins généralistes : les services d’urgence débordés…… une expertise utile aux pouvoirs publics , pendant la crise et au-delà, mettant en évidence les liens entre recherche amont et transfert vers la recherche clinique.

Ce travail a-t-il été réalisé dans le cadre de collaborations internationales ?

Pour rester très pragmatiques, nous avons volontairement décidé de ne pas lancer d’appels à projets communs avec nos agences partenaires, qui elles-mêmes lançaient leurs propres projets (2). Par contre, il a été décidé d’échanger pour que tous les travaux soient connus, pour générer des coopérations, qui peuvent réussir avec le Québec, avec le Japon… Au final, 43% des 820 publications sur les actions que nous avons soutenues ont co-auteurs internationaux. L’OCDE, qui a analysé les actions menées dans les différents pays, a également souligné le caractère « holistique » des projets ANR en France, au regard des questions de sciences humaines et sociales.

Recherche « flash » en temps de crise

S’il a été possible de lancer des appels à projets très rapidement, c’est d’abord parce qu’il existait un dispositif dit « flash ». « Il a été mis en place lors de l’ouragan Irma en 2017, pour mobiliser très rapidement la recherche et favoriser la collecte de données et d’informations au cœur de l’événement, apporter des réponses pendant la crise puis en tirer des leçons », explique Thierry Damerval. La nouveauté du Covid-19 a consisté à avoir des appels à projets continus pendant un an et demi (après Flash Covid-19, deux autres appels appelés Recherche-Action Covid-19 et Résilience Covid-19), « sachant que tous les projets étaient conçu par les chercheurs (« Investigator-driven » – « à l’initiative des chercheurs »), précise le PDG de l’ANRS, adapté à l’urgence et utilisé pour accompagner les politiques publiques en quasi temps réel ».

En temps de crise, les fausses nouvelles, la désinformation, ont attaqué les esprits, même si des recherches sérieuses ont été faites. Pourriez-vous réagir ?

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Une simplification de la gestion administrative

A l’ANR nous soutenons la recherche et il n’aurait pas été approprié que nous soyons des émetteurs, ce sont ceux qui ont fait la recherche qui ont été les plus à même de communiquer. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’à partir du 31 janvier 2020, notamment avec le Wellcome Trust qui nous avait contactés, nous avons cosigné l’appel à la diffusion immédiate de tous les résultats de la recherche. Lire aussi : Des conseils pour favoriser l’adoption d’objets de santé connexes par les consommateurs. Maintenant, après l’urgence et la pression de la crise, avec ce colloque qui réunira les acteurs de la recherche que nous avons soutenus, nous pouvons prendre le temps de tirer des enseignements et de mieux préparer l’avenir.

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Lors d’un colloque à l’Institut Diderot en juin 2022 sur « les nouvelles stratégies de prévention pour vivre et vieillir en bonne santé », le chiffre du financement de la recherche biologie-santé n’était cité que de 18,3% sur les 2,2% du PIB consacrés à la R&D & ampli ; D en France, déjà trop faible par rapport aux 3% préconisés par la stratégie de Lisbonne. Pouvez-vous changer cette situation ?

Les financements de la recherche en France ont en effet été plus faibles ces dernières années que ce qui a été fait en Allemagne, aux USA où c’est incomparable, en Corée du Sud… A l’ANR, notre budget total s’est considérablement développé, passant de 750 millions d’euros en 2020 à 1,2 milliard aujourd’hui. La part de la biologie-santé à l’ANR est d’environ 35%, un taux qui peut être comparé à ce qui se pratique en Suisse (Fonds national suisse), en Allemagne (DFG), au niveau européen (ERC). Quant au taux de sélection (projets proposés et finalement soutenus par notre agence), il est passé de moins de 10% en 2015 à 24% en 2022, avec une programmation budgétaire établie dans la loi qui suppose qu’il sera de 30% en 2027.

En valeur absolue, pour 1200 projets soutenus en 2020, plus de 1700 ont été soutenus en 2021. Et nous voulons augmenter les financements (jamais moins de 15 000 €) qui peuvent varier de 100 000 € à 1 M€ par équipe, à des conditions moyennes de quatre ans. A noter que l’on ne demande plus aux chercheurs un rapport scientifique intermédiaire qui conditionne le financement et cela simplifie la gestion administrative. Nous avons également créé un portail d’appels à propositions (3) et rappelons qu’il s’agit d’une recherche entièrement gratuite et ouverte, pas du tout prescriptive.

Vers quels grands axes cette recherche « biologie-santé » doit-elle s’orienter ?

Les orientations les plus importantes telles que « One Health », humain, animal, végétal, impact de l’homme sur l’environnement, ndlr), transition écologique, science de la durabilité, etc. sont débattues par les communautés de recherche, intradisciplinaires ou interdisciplinaires, lors de échanges… En tant qu’institution d’appui à la recherche, notre rôle est d’offrir une place à ces domaines émergents, mais sans être prescriptif.

1) Université Paris-Saclay, Inserm, CEA. Il interviendra le matin du 2 février sur le thème « Pathogenèse de l’infection par le SRAS-Cov-2 dans un modèle de primate non humain : traitements et prévention (titre provisoire) ».

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2) Avec des partenaires qui se sont associés pour financer les projets, la Fondation pour la Recherche Médicale, la Fondation de France et plusieurs régions. En lien avec le consortium REACTing (RECherche et Action visant les maladies infectieuses émergentes), un consortium pluridisciplinaire regroupant des équipes et des laboratoires de plusieurs partenaires – Inserm, IRD, Institut Pasteur, CEA, CNRS, Cirad, etc. a été créé en 2013 sous la forme d’un partie d’une crise d’Ebola.

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