Accusé de réduire l’accès au crédit immobilier, le taux d’usure augmentera sensiblement le 1er octobre. Cela a été confirmé par la Banque de France.
L’appel des courtiers portera-t-il ses fruits ? Mardi 20 septembre, ils étaient plusieurs dizaines à manifester devant le siège de la Banque de France à Paris, pour réclamer une hausse significative du taux d’usure, c’est-à-dire le taux légal maximum auquel les établissements de crédit ne peuvent accorder de prêts. . L’institution a apparemment répondu favorablement à cette demande, puisqu’à partir du 1er octobre les tarifs de l’habillement devraient augmenter sensiblement.
Depuis le début de l’année, le taux d’usure est attaqué par les critiques. Face à la hausse des taux immobiliers, elle bloquerait l’accès au crédit pour de nombreux logements selon les acteurs du secteur. Cependant, son utilité et son mode de calcul sont souvent méconnus du grand public.
Taux d’usure : intérêt, mode de calcul et effet ciseau
Comme le rappelle le site d’information MoneyVox, le but principal du taux usuraire est de protéger les emprunteurs des éventuels taux abusifs qui leur sont proposés par les établissements de crédit. Des taux d’intérêt trop élevés risquent en effet de les placer dans une situation financière difficile. Sur le même sujet : Laisse le reste vivre. Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont fixés à 2,57 % pour les prêts immobiliers entre 20 et 25 ans et à 2,60 % pour ceux de moins de 20 ans.
En théorie, la Banque de France, qui recalcule les taux tous les trois mois, fait la moyenne des taux des prêts accordés au cours des trois derniers mois, tous frais compris (assurance emprunteur, frais de dossier, etc.). Cela correspond au fameux taux annuel effectif global (TAEG), et augmente le résultat d’un tiers.
Le problème relevé dans ce mode de calcul est que la donnée utilisée par la Banque de France correspond plutôt à celle du début de trimestre. Par conséquent, si les taux des prêts accordés par les banques continuent d’augmenter au cours de la période, les taux d’intérêt ne suivront pas l’augmentation des taux moyens des prêts. Un écart qui provoque un effet de ciseau et restreint l’accès au crédit immobilier pour de nombreux ménages.
Si ce mode de calcul ne semble pas poser de réel problème en période de baisse des taux d’intérêt, la forte hausse que nous connaissons actuellement met en lumière ce blocage. En effet, le taux moyen actuel est de 2% sur 20 ans, et cela n’inclut pas les frais annexes.
40 % des demandes de prêt refusées en raison du taux d’usure
Ainsi, une enquête OpinionWay réalisée début août pour le compte de 6 associations professionnelles d’intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP) montrait notamment que 40% des courtiers en crédit constataient que 40% des demandes de prêt se retrouvaient bloquées par le banques en raison du taux d’usure. Un constat démenti par la Banque de France, qui affirmait de son côté début septembre, que ces résultats « ne sont pas très crédibles. Voir l’article : Ces dix biens recherchent des acquéreurs à moins de 1 000 € le mètre carré. De plus, aucune association représentative des emprunteurs et des familles n’a demandé une augmentation du taux d’usure. »
Cependant, après avoir reçu une délégation de plusieurs courtiers, la Banque de France semble avoir légèrement revu sa position. Elle a annoncé dans un communiqué que « ainsi le taux d’usure augmentera normalement le 1er octobre, de manière bien proportionnée et plus marquée qu’en juin dernier, en accord avec le ministre de l’Economie et des Finances ». Si la méthode de calcul ne doit pas être modifiée, les données utilisées devraient être plus précises.