Tous les entraînements se déroulent dans l’arène. Datant du XVIIIe siècle, c’est un chef-d’œuvre de l’architecture baroque.©Thierry Sgard
Cheval magazine a eu l’honneur d’être invité à l’école espagnole d’équitation de Vienne. Au cœur de la capitale autrichienne, nous avons réussi à découvrir ce lieu symbolique où se mêlent passion, histoire et tradition.
Il est à peine 6 heures du matin lorsque le premier s’échappe. En plein centre de Vienne, la capitale de l’Autriche, les palefreniers s’affairent déjà dans les écuries de l’École espagnole d’équitation, lieu mythique du dressage au lycée. La cour de l’écurie donne immédiatement le ton. Une immense statue de Pégase plane au-dessus de nos têtes. La magie opère dès que vous franchissez la porte de la chambre. Le bruit du moteur s’estompe pour laisser place au bruit des sabots sur la chaussée. Plusieurs chevaux sortent la tête de leur box, curieux. L’intérieur est traversé par des passages au fur et à mesure que les chevaux terminent leur repas. D’autres attendent que le marié leur passe un dernier peigne et finisse de seller. Ces chevaux sont prêts pour la première séance d’entraînement à 7 heures du matin. Chaque jour, les meilleurs cavaliers du pays viennent chevaucher les célèbres lipizzans et exécuter des tours de lycée à l’école d’équitation baroque de l’autre côté de la rue. La tradition dure plus de 450 ans.
Une école marquée par l’histoire
Inscrite en 2015 par l’UNESCO sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, l’école espagnole d’équitation de Vienne est très liée à l’histoire du pays. Ce n’est pas un hasard s’il se trouve dans le palais des Habsbourg, tout comme le musée Sisi. En effet, l’École a été fondée par la dynastie des Habsbourg, qui a régné sur l’Europe pendant plusieurs centaines d’années. L’empereur Ferdinand Ier serait celui qui serait à l’origine de l’entraînement des chevaux à la cour de Vienne. Il décidera d’importer des chevaux de sa patrie espagnole, d’où le nom : Spanish Riding School. A l’origine, cette école formait de jeunes nobles à devenir cavaliers. Si l’équitation était une activité importante pour la noblesse, elle était aussi et surtout une véritable passion pour les Habsbourg. L’équitation classique de l’école remonte à 400 avant JC, avec les enseignements du général grec Xénophon. Des connaissances qui sont encore transmises aux nouveaux élèves par les cavaliers et maîtres cavaliers. En effet, selon lui, un bon écuyer est celui qui sait dresser les chevaux, mais qui a aussi la capacité d’enseigner. Voir l’article : Hypescrape, un acteur majeur du marché de la sneaker. La communication entre les pilotes et la solidarité au sein de l’équipe sont très importantes. Avant tout, la relation avec le cheval est essentielle, comme le souligne Herbert Seiberl, l’un des principaux cavaliers : « Il faut vraiment avoir une bonne relation avec le cheval. En tant que cavalier, vous n’arrêtez jamais d’apprendre à monter à cheval. Ainsi, depuis plus de 400 ans, les cavaliers transmettent leur savoir aux élèves, qui deviennent cavaliers, etc. Depuis 1735, des entraînements et des spectacles ont lieu dans le manège baroque, considéré comme l’un des plus beaux manèges du monde. Sur ordre du fils de Ferdinand Ier en 1729, elle fut construite en sept ans et c’est aujourd’hui un véritable chef-d’œuvre de l’architecture baroque. Aujourd’hui, l’objectif de l’Ecole nationale espagnole d’équitation de Vienne est de préserver ce patrimoine immatériel, cette tradition du dressage classique : « Le but est de garder cette tradition de l’école espagnole, pas de devenir une sorte de cirque, explique le cavalier en chef Herbert. Seiberl, mais pour garder le style classique conduite enseignée ici depuis plus de 400 ans. L’équitation classique où Hannah Zeitlhofer (voir encadré) s’entraîne depuis plusieurs années. Elle est la première cavalière de l’école, qui était à l’origine un environnement exclusivement masculin.
Retrouvez ce reportage complet sur notre numéro 611, disponible en kiosque et en ligne.