Au Centre hospitalier Eure-Seine d’Évreux, Suzanne (nom modifié, ndlr) est assise dans la salle d’attente « circuit court » des urgences. « Comme mon médecin est en vacances et n’a pas été remplacé, les urgences étaient la seule solution qui s’offrait à moi », confie ce patient mordu au bras par un chien. Un cas typique de « petite traumatologie » qui peut être traité par un circuit dédié aux pathologies bénignes.
A Évreux, dès mai 2022, ce nouveau circuit court est ouvert en journée, 5 jours sur 7. C’est l’une des mesures prises dans le cadre d’un plan d’action plus large lié aux différents services d’urgences des hôpitaux de l’Eure, qui vise à débloquer les services d’urgence en corrigeant certaines faiblesses précédemment identifiées par la Société française de médecine d’urgence lors d’un audit.
Des changements d’organisation, de procédures ou d’environnement de travail sont actuellement mis en place dans cinq hôpitaux, dont celui d’Évreux, en fonction des besoins particuliers. A Évreux, en plus d’un circuit court, un couple d’infirmiers et d’aides-soignants a été ajouté, par exemple, de jour comme de nuit, et un surveillant de chambre a été installé pendant le pic d’activité.
Un service quand même saturé
Malgré ces mesures, au cœur d’un été marqué par plusieurs vagues de canicule, les services d’urgence d’Évreux restent très sollicités, notamment pour les personnes âgées, comme en témoignent les brancards qui s’accumulent dans les couloirs, faute de box et de médecins. disponible. « Cet été, nous avons connu un pic d’activité avec 140 visites en 24 heures, contre une moyenne d’environ 110 pour le reste de l’année. Lire aussi : Coût : les dentistes, en particulier ceux qui sont exposés, ne fournissent que des soins d’urgence. Et je peux vous dire que 10 patients de plus ou de moins, c’est la différence pour nous », explique François. Martin, responsable de la santé. Résultat : une saturation des urgences, avec une attente moyenne d’environ cinq heures, également due à la fermeture des lits d’été.
Malgré cette hausse de fréquentation, le service a été « relativement épargné » cet été, par rapport à d’autres, rassure le chef du Samu de l’Eure, Karim Mansouri, également responsable de la Fédération de médecine d’urgence Eure-Seine : « Nos urgences fonctionnent Les équipes médicales notent également que l’augmentation du nombre de visites (+25% par rapport à la même période l’an dernier) est en partie liée à l’effet « boomerang » d’un circuit court, où les patients ne s’entendent pas comme un médecin de ville et « donnent leur parole », notamment sur les réseaux sociaux. Depuis l’hôpital, ils invitent les Eurois atteints de pathologies non urgentes à appeler d’abord le 116 117 ou le 15 ou à recourir aux téléconsultations en pharmacie avant de se rendre aux urgences.