l’essentiel
Maire de Decazeville depuis 2014 et président de la communauté de Decazeville depuis 2020, François Marty dresse un bilan des actions, projets et perspectives d’avenir de la ville.
Comment voyez-vous l’évolution de Decazeville ?
La désertification industrielle de la France est passée par là. Les activités locales du charbon, de l’acier et de la métallurgie ont quasiment disparu, avec d’innombrables suppressions d’emplois, 333 récemment avec la SAM. Il faut se rappeler qu’il y a 60 ans, Decazeville comptait 12 000 habitants ; nous sommes aujourd’hui 5 500.
Notre défi depuis 2014 est de tout mettre en œuvre pour attirer les habitants et les jeunes qui rendront la ville plus attractive. Pour ce faire, nous nous sommes lancés dans un projet d’investissement très ambitieux (11 millions d’euros d’investissement au premier mandat). Grâce aussi à une très bonne gestion car nous avons dû augmenter la capacité d’investissement tout en réduisant les coûts de fonctionnement et nous avons réduit l’endettement. Nous avons rénové les rues Cayrade, Lassalle et Miramont; obtenu la découverte qui fait le lien entre la partie haute du centre-ville et la partie basse du centre-ville où se situe la zone commerciale ; bloc Lassalle. Nous avons baissé la taxe foncière de deux points ; nous avons réussi à être reconnus comme zone de revitalisation rurale (ZRR) dont nous étions exclus. Nous avons rénové les voiries, rénové et sécurisé les écoles, encore mieux isolées en termes de consommation d’énergie. Nous avons créé un espace jeunesse ; entièrement rénové la piscine et rénové le gymnase Léo-Lagrange.
Comment voyez-vous la ville dans 10 ans ?
Ce serait un peu prétentieux de dire ce qui va se passer dans 10 ans car on voit bien qu’il se passe des choses qui ne sont pas prévues : le Covid, la guerre en Ukraine, le coût de l’énergie, des matériaux et des équipements. Qu’en est-il de l’inflation? Depuis 2014, la dotation de l’Etat DGF a été réduite de moitié pour nous (de 1,4 million d’euros à 740 000 euros). L’impact du bio et des circuits courts sur le coût de la cantine pour nos élèves. Et les récentes pertes financières liées à la liquidation de SAM. Decazeville en sera partie prenante pour la prochaine décennie. Sans oublier la communauté de communes qui est un levier important puisqu’elle dispose de la quasi-totalité des compétences : économie, urbanisme, logement, culture, petite enfance, pôle social, tourisme, eau, santé et ordures ménagères. Decazeville est la ville centrale. Elle continuera à offrir ses services à la population de toute la communauté (éducation, santé, social, espace commercial). Nous donnerons toujours une grande priorité à nos écoles maternelles et élémentaires (100 000 € par an depuis 2014 ; et plus cette année pour créer une cantine à l’école Jean-Macé pour éviter que les écoliers ne descendent dans la rue.
Bien que ce ne soit pas notre compétence directe, nous continuerons à aider le lycée et le lycée (le lycée professionnel qui forme vraiment des jeunes qui correspondent à ce que recherchent les entreprises). Le secteur de la santé concerne ici 40 000 personnes. Et l’hôpital, surtout après l’incendie, doit être reconstruit et rénové pour répondre aux besoins de toutes les générations.
Enfin, Decazeville doit continuer à être un important pôle de divertissement : festivals, conférences, concerts, foire-exposition, salon de tatouage, assemblée de Mécanic Vallée, Salon Made in Aveyron etc.
Quels sont les projets pour la prochaine décennie ?
Dans la continuité de ce que nous avons fait depuis 2014, nous poursuivrons la transformation de la ville. Récemment, nous avons été choisis parmi 19 communes de l’Aveyron et 1600 « Petites villes de demain » françaises. Cela nous a permis de réviser notre projet de mandat, en cohérence avec le projet du Ministère pour ses compétences ; le projet de la Région 2022-2028 est actuellement finalisé, le PETR… Côté projet, nous allons créer avec l’ANRAS une résidence de jeunes en cœur de ville, rue Clémenceau. Ce sera un symbole important. Avec l’enseignement supérieur au lycée, il y a des besoins en logement pour les jeunes étudiants, mais aussi pour loger des jeunes à la recherche d’un premier emploi. Cette résidence accueillera 20 jeunes. Les travaux devraient débuter en 2023 pour une livraison prévue en 2024. Nous réalisons également des petites maisons individuelles avec Aveyron Habitat. Après la démolition de la Cité du Baldy, nous avons un projet à court terme de 5 maisons. Si ça marche, on peut en créer 5 par planche, soit quinze au total. Les jeunes recherchent cela; ils ne veulent plus aller dans les anciens bâtiments sociaux. Le démarrage de la nouvelle zone commerciale prévu fin 2022 devrait permettre de retrouver les clients qui se sont rendus sur les places de Figeac et Rodez ; et cela attirera en même temps pour nos entreprises du centre-ville. C’est mon espoir. Les personnes âgées ne sont pas oubliées car avec Aveyron Habitat nous sommes en train de terminer la résidence autonome de Bellevue. Aveyron Habitat investit 2,8 millions d’euros mais ensuite nous payons le loyer. Les deux anciens bâtiments ont été rénovés et un nouveau bâtiment a été créé entre les deux bâtiments rénovés. Voici 41 unités très accueillantes pour nos aînés. Après l’appel à projets, nous avons accueilli 35 agents de la DGFIP. Ce sont de nouveaux emplois, de nouvelles familles qui vivront pour plusieurs dans la commune et le territoire de la commune. Avec la communauté de commune, la rénovation des soufflantes principales pia en 2023 sous réserve d’un vote favorable. Nous travaillons également sur les halles de Vallourec (protégées de l’eau et de l’air avec un toit qui pourrait être recouvert de panneaux photovoltaïques) et les murs des anciens fours (végétalisation et sécurisation), et la création d’une route vers la Découverte. Nos engagements pour la création d’emplois et l’attractivité de notre ville ont donné confiance aux investisseurs privés. Avec de grands projets : Les Halles de la Découverte ; la restructuration de maisons anciennes avec Soliha Habitat 12 pour le compte de l’UDAF rue Emma-Calvé (8 logements) et rue Gambetta (12 logements). La municipalité contribue par des subventions à ces programmes pour accueillir les personnes gérées par l’UDAF. Il y a aussi un Age & La vie à deux en colocation pour les seniors qui ne peuvent plus rester chez eux et veulent être rassurés. Ce projet doit être réalisé à La Vitarelle. Il y a aussi le projet de résidence seniors dans l’ancien Hôtel de France. Et la transformation de la Tour Cabrol : une promesse d’achat a été signée avec 2 B Construction, qui est désormais en phase de préparation du dossier de permis de construire et d’étude du coût du projet. Il a trois ans pour mener à bien le projet. Nous continuerons à favoriser le développement de nos emplois industriels. On espère que le SNAM continuera à prendre des parts de marché et ainsi augmenter ses effectifs. Il est bien dommage que Phoenix après des années d’études n’apparaisse plus dans le projet du groupe. Nous continuerons à améliorer l’attractivité du GR 65 sur la route de San Giacomo. Nous travaillerons sur les transports doux, les pistes cyclables autour d’un schéma directeur sur le territoire de la commune de Decazeville. I Il faudra poursuivre les travaux de rénovation thermique des bâtiments communaux énergivores. Cette année, 850 000 € sont prévus pour les Laminoir I et II. Un des grands projets très attractif avec la communauté de la commune sera également l’aménagement du Parc de la Découverte. Decazeville a la chance de disposer d’un magnifique lac et de 600 hectares d’espace au pied de la ville. Réfléchissons aux dix actions à faire. Dans 10 ans, nous reverrons le square Ségala, la place Decazes et la place Cabrol. Il y a aussi l’espoir que le site de l’ancienne AFPA trouvera un lieu utile pour servir à la fois une économie sociale (on pourrait parler d’un tiers-lieu car il est proche de la ville), mais c’est l’Etat qui en est propriétaire. L’Etat vient de vendre la partie résidentielle, rachetée par un loueur, ce qui est une bonne chose car il s’agira aussi d’accueillir des jeunes. Mais il y a encore de nombreux bâtiments où vous pouvez faire quelque chose d’intéressant.
Comment le maire voit sa ville dans 10 ans
Ce qui déterminera ces projets, c’est la capacité à investir. Je pense que tout ce que j’ai dit est réalisable en 10 ans. Mais tout dépendra aussi de l’ampleur que prendront tous ces imprévus. A voir aussi : Immobilier à Rennes : les prix au m2 en 2022. Si les énergies continuent aux niveaux actuels, cela risque d’être difficile. Ici, nous avons la chance que certains bâtiments publics soient reliés à la chaufferie bois.