Des plans B pas si simples pour éviter le chaos

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

En amont du chantier de construction du tunnel principal, de nombreux automobilistes se creusaient encore la cervelle pour trouver leur « plan B » et éviter l’enfer. L’option qu’ils ont choisie n’est pas toujours aussi simple que celle suggérée par le gouvernement. Voici les témoignages recueillis par Le Journal.

Il est impossible que Sylvie Lepage puisse gérer le trafic du tunnel pendant trois ans.

Les jours où elle travaille, l’ambulancière laissera son conjoint et ses enfants adultes dans le secteur Sainte-Julie dormir et se doucher dans le sous-sol d’un de ses collègues à Montréal.

« Je ne l’avais pas prévu dans le budget. Ma maison est payée depuis trente ans. Je vais devoir payer le restaurant, ça va s’ajouter aux frais », explique celui qui a travaillé aux Urgences-santé pendant 37 ans.

Il reste qu’elle préfère cette option. « Hier, il m’a fallu une heure et demie pour rentrer à la maison. Après des quarts de travail de douze heures dans l’ambulance, vous êtes fatigué. Il faut dormir, le lendemain gardez les yeux ouverts – dit celui qui fait grève dès 5h45 du matin et qui est régulièrement sollicité pour faire des heures supplémentaires.

Un travailleur de la santé serait prêt à dormir sur des matelas pneumatiques dans les bureaux d’Urgences-santé plutôt que de passer par l’enfer du tunnel.

Mais ce premier plan B ne pouvait pas durer longtemps. « Si c’est trop compliqué, c’est une retraite anticipée, c’est sûr », a-t-elle déclaré.

À Lire  ADN du 16 janvier 2023 avance - Sara est enfin réveillée !

Trois fois plus longtemps en bus

François Lemire, qui habite Sainte-Juliet et dirige un centre de formation professionnelle dans l’est de Montréal, a calculé qu’il lui faudrait 1h30 pour rentrer chez lui en transport en commun, soit 29 minutes en voiture, même avec le trafic.

« Les navettes entre la Rive-Sud et Radisson se passent bien. Bloqué à l’est de Montréal. Tout le monde savait que les transports en commun étaient mauvais et personne n’a rien fait – se plaint-il.

Marie-Noëlle Bourduas, infirmière de nuit à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, arrête la circulation du matin en direction sud, avec une seule voie ouverte.

La Longueuilloise pensait laisser sa voiture au parking subventionné de Mortagne toute la nuit pour prendre la navette gratuite vers la station de métro Radisson.

Le problème, c’est qu’elle devra faire une demande au Réseau de transport de Longueuil (RTL) à chaque fois. Il n’y a pas de solution plus simple que de contacter le centre de relation client, lui a-t-on dit.

« Plan B, je n’en ai pas beaucoup. Je ferai comme dit François Legault : « On verra et on s’adaptera », soupire le soignant.

Une énigme même de la Côte-Nord

Manque de chance : Michelle Dunn, qui travaille habituellement de chez elle, doit se rendre de Repentigny à l’Institut universitaire en santé maladie de Montréal le jour J pour régler un problème informatique.

Il n’a pas à passer par le tunnel, mais il a quand même peur du débordement sur les autoroutes 25 et 40. « Mon patron a été compréhensif, je quitterai la maison après le dîner à 12h30. Je cherche toujours à voir s’il y a des petites rues que je peux traverser – témoigne-t-elle.

À Lire  Les "puffs", une aberration sanitaire et écologique dans les collèges...

Hélène Longtin a renoncé à son plan B.

«J’ai essayé les transports en commun vendredi, ça m’a pris 1h30 pour aller et 2h20 pour revenir», raconte le résident de Saint-Amable, qui travaille au port de Montréal.

Les déplacements sont de plus en plus difficiles à planifier car ce n’est que la veille qu’elle connaît son emploi du temps et le lieu où elle sera envoyée sur les 26 kilomètres de côte.

Pour elle, la voiture reste donc l’option la plus simple et la moins chronophage.