l’essentiel
Près de 10 000 Français partent chaque année à l’étranger, séduits par la promesse d’une chirurgie plastique à moindre coût. La Turquie, la Tunisie, la Hongrie ou encore Dubaï sont le nouvel Eldorado de ce tourisme médical où l’on conjugue intervention esthétique et séjour dans des palaces. Mais les échecs ne sont pas rares et les risques sanitaires existent.
Un sourire de George Clooney ? Un ventre aussi plat qu’un mannequin glamour ? Chaque année, environ 10 000 Français sont séduits par la chirurgie esthétique et les offres alléchantes du nouvel Eldorado de la beauté, Turquie, Tunisie, Hongrie ou Dubaï…
Là-bas, le concept florissant du tourisme médical low-cost est élevé au rang d’une nouvelle industrie qui attire de plus en plus de femmes et d’hommes à se réapproprier leur corps, pour des prestations deux à trois fois moins chères qu’en France. . Un séjour dans un hôtel cinq étoiles face à la mer avant une liposuccion abdominale à moins de 3 000 € quand l’intervention avoisine les 5 000 € en France, l’offre est alléchante.
Mais de retour en France, les patients déchantent parfois très vite. « Depuis quelques mois, des publicités et des offres promotionnelles d’agences de tourisme étrangères inondent le réseau social Instagram pour proposer ce type d’intervention. Le public féminin est majoritairement ciblé, mais il y a un vrai danger derrière cette industrie à moindre coût », prévient le docteur Catherine Bergeret Galley, secrétaire générale du Syndicat national de chirurgie plastique reconstructive et esthétique, à Paris.
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« Ces agences font appel à de jeunes médecins inexpérimentés, parfois non qualifiés pour exercer, et proposent des forfaits voyages avec, comble de la déception, la possibilité de se détendre dans des bains à remous quand on vient de se faire opérer ! » Selon ce spécialiste, la chirurgie esthétique, qui nécessite une longue formation intégrant la chirurgie générale, est soumise à une concurrence de plus en plus féroce de la part de ces officines qui n’hésitent pas à démarcher sur le sol français une clientèle écoutant les sirènes du « corps parfait ».
A Paris, au printemps dernier, des médecins turcs en lien avec ces agences de tourisme sont venus consulter librement des patients potentiels, provoquant l’ire des syndicats et des professionnels français dénonçant « l’exercice illégal de la médecine ». Cela n’empêche pas les candidats de se ruer dans les cliniques turques, tunisiennes ou hongroises pour se refaire les dents ou se débarrasser de quelques kilos de graisse jugés trop disgracieux.
Avec des pannes qui nécessitent souvent des (re)prises en charge en France, prises en charge, selon les cas, par l’assurance maladie. « Sur 10.000 patients qui sortent, un tiers nécessite des soins avec des séquelles plus ou moins graves », assure le docteur Catherine Bergeret Galère. Et les exemples sont légion. Récemment, une mère de famille de 38 ans, partie en Turquie, sans prévenir son mari, pour une liposuccion du ventre et des cuisses, a fait un malaise dans l’avion à son retour. Elle s’est retrouvée aux urgences pour une transfusion après avoir perdu trop de sang.
« Le niveau de complication est très bas, de 0,1 % », défend un dirigeant turc
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Ce type d’intervention, qui connaît un grand succès, coûte environ 4 000 € en France (la moitié en Turquie). Mais il obéit à des protocoles bien précis puisque la quantité de graisse retirée ne doit pas dépasser 10 % de la surface corporelle du patient. Un autre jeune client qui a choisi Dubaï pour un « sourire hollywoodien », vit un véritable cauchemar depuis son retour. Le pont intégral s’est détaché des racines. Une panne qui nécessite également un suivi et des interventions correctives.