L’homme d’affaires, très actif sur le réseau social, réfléchit depuis deux semaines à son acquisition.
Quelle sera la place d’Elon Musk ? L’homme d’affaires américain, qui est à l’origine du constructeur automobile Tesla et de la société spécialisée dans les vols spatiaux SpaceX, s’attaque désormais à Internet. Il est parvenu à un accord définitif avec le conseil d’administration de Twitter pour racheter le réseau social pour 44 milliards de dollars, dans le but affiché de défendre la liberté d’expression.
L’homme le plus riche du monde devient ainsi propriétaire de la plateforme qu’il a annoncé vouloir il y a moins de deux semaines, malgré l’opposition initiale du Conseil.
Lire aussi >> Les réseaux sociaux, premier loisir des Français : une mise en garde
Promotion de la liberté d’expression
« La liberté d’expression est le fondement d’une démocratie qui fonctionne, et Twitter est une place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l’avenir de l’humanité », a déclaré Elon Musk dans un communiqué sur Twitter. Lire aussi : Vider la canalisation : comment trouver une solution efficace ?.
Le site de l’oiseau blanc lui est restitué au prix de 54,20 dollars par action, et il compte en faire une société privée non cotée.
Le conseil d’administration (CA) a d’abord tenté d’empêcher cette prise de contrôle. Mais Elon Musk a indiqué la semaine dernière avoir obtenu 46,5 milliards de dollars pour mener à bien l’opération grâce à sa fortune personnelle et à deux prêts bancaires de Morgan Stanley.
De l’enthousiasme à l’angoisse
La nouvelle a provoqué de nombreuses réactions, de la joie à l’anxiété. Ceci pourrez vous intéresser : Hausse des taux d’intérêt : à quoi s’attendre si vous envisagez d’acheter une maison.
« Twitter a un but et un sens qui concernent le monde entier. Je suis très fier de nos équipes et inspiré par le travail qui n’a jamais été aussi important », a déclaré sobrement Parag Agraval, l’actuel dirigeant de Twitter.
Avec plus de 83 millions d’abonnés, Elon Musk utilise son compte Twitter presque tous les jours pour annoncer l’actualité de ses entreprises, faire des blagues ou attiser la polémique.
C’est aussi l’un des critiques les plus sévères de la plateforme. Il estime que la liberté d’expression y est insuffisamment respectée et estime que la modération des contenus y est trop stricte.
Au contraire, de nombreux élus américains et étrangers considèrent la modération comme insuffisante pour lutter contre la haine et la désinformation. Et regardez vaguement l’arrivée à la tête d’un homme d’affaires libéral.
« Musk n’a pas seulement acheté un nouveau jouet très cher, mais une communauté mondiale qui comprend 330 millions d’utilisateurs réguliers. Contrôler une plateforme aussi importante amène des responsabilités tout aussi importantes », a commenté Jessica Gonzalez, co-directrice de l’ONG Free Press.
Elle lui reproche notamment d’utiliser Twitter pour attaquer des personnes qu’il n’aime pas, souvent de manière « enfantine », encouragé et aidé par sa « meute de fans fidèles ».
« J’espère que mes pires détracteurs resteront sur Twitter, cela signifie la liberté d’expression », a tweeté Elon Musk lundi, avant l’annonce.
Le pouvoir inquiétant des réseaux sociaux
A six mois des élections législatives clés pour la Maison Blanche, une partie de la classe politique américaine redoute cette opération. Joe Biden, le président des États-Unis, s’est dit « préoccupé par le pouvoir des grands réseaux sociaux dans notre vie quotidienne », quel qu’en soit le responsable.
Certains observateurs craignent que l’homme d’affaires ne laisse revenir certaines personnes bannies du réseau, dont Donald Trump, suspendu définitivement de Twitter en janvier 2021 pour incitation à la violence. Lire aussi : A Scrignac, les entreprises ont sélectionné deux résidences pour personnes âgées.
L’ancien président américain, qui a depuis fondé sa propre plateforme, a assuré à Fox News qu’il ne reviendrait pas, même si « Elon Musk est une bonne personne ».
« Le meilleur choix à faire »
Côté nouveautés, le fondateur de Tesla prévoit notamment de pouvoir modifier les messages après publication ou d’authentifier les comptes « humains ».
Le capricieux milliardaire a créé la surprise début avril en annonçant avoir racheté environ 9% des actions du groupe. Il a ensuite été invité à rejoindre le conseil d’administration, mais a décliné cette offre, ce qui aurait réduit sa marge de manœuvre.
Le conseil d’administration a alors adopté la clause de blocage d’Elon Musk, mais le dirigeant d’origine sud-africaine l’a emporté en obtenant des financements et le soutien de certains actionnaires.
« La transaction proposée est un bonus significatif et nous pensons qu’il s’agit du meilleur choix pour les actionnaires de Twitter », a déclaré Bret Taylor, président du conseil d’administration.