En 2022, le marché immobilier français a commencé à décliner

Rédactrice passionnée depuis plus de de 15 ans. Sara vous trouve les dernières infos

Publication : 26 janvier 2023 à 13h20.

Une rupture sur les prix a été constatée à l’été. En cause, la remontée rapide des taux d’intérêt et la réglementation sur le taux d’usure qui vient d’ailleurs d’être modifiée. Autre tendance, la recherche de biens situés à proximité des villes pour contrecarrer la hausse des carburants.

« Atterrir » ou simplement « tourner » ? Les prix de l’immobilier ancien ont commencé à s’adoucir en 2022, selon les derniers baromètres des professionnels, alors que l’envie de vert et de maisons nées du confinement commence à s’estomper. Lire aussi : Les étudiants sont les plus touchés par les conséquences de….

Sur le même sujet :
Contrairement aux idées reçues, vous pouvez perdre beaucoup d’argent en bourse. Ainsi,…

LIRE AUSSI : Jean-André Miniconi  : « Faire baisser drastiquement la pression immobilière »

« Tout le monde sait que le marché a changé cet été », a déclaré mardi Charles Marinakis, président de Century 21 France. Voir l’article : La municipalité emprunte pour financer la construction de la maison de repos.

Tout au long de l’année 2022, le prix moyen au mètre carré a atteint des niveaux record, selon les données annuelles de ce réseau d’agences. Ces chiffres cachent toutefois une rupture en milieu d’année, lorsque les prix ont commencé à baisser.

D’autres professionnels observent des tendances similaires. Laforêt observe « un marché de l’ancien en deux phases », avec de fortes hausses jusqu’en juillet puis un marché plus calme. Orpi a enregistré « un léger ralentissement de la hausse des prix, surtout à partir de septembre, qui agit directement sur la signature des engagements ». Et selon Meilleurs Agents, les prix au mètre carré ont augmenté de 3,6 % entre janvier et juin, mais seulement de 1 % entre juillet et décembre.

À Lire  Recherche de logement en Suisse pour les réfugiés ukrainiens

A voir aussi :
Les Journées européennes du patrimoine auront lieu les samedi 17 et dimanche…

LIRE AUSSI : Plus-values immobilières en Corse : taxe validée, et maintenant ?

Première cause : la hausse rapide des taux d’intérêt et la réglementation française sur le taux d’usure, qui a réduit l’accès au crédit. Voir l’article : Immobilier : d’Angoulême à Troyes en passant par Aurillac, 31 villes….

« Le moteur de l’élan qui s’arrête, c’est le crédit », explique Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleurs Agents. Il y a « des répercussions sur le marché immobilier, principalement là où il est le plus dépendant du crédit, donc dans les grandes villes ».

Dans plusieurs villes, les prix, devenus très élevés, ont baissé, comme à Paris, Lyon ou Bordeaux, où les acheteurs ne peuvent plus suivre. « Quand c’est trop cher, c’est trop cher ! résume Charles Marinakis, qui voit cette tendance se poursuivre jusqu’en 2023.

Émergences. Maison des Mères : chantier bientôt lancé
Ceci pourrez vous intéresser :
Abonnez-vous au journal papier?& # xD;Profitez des avantages inclus dans votre abonnement…

Les biens à proximité de la ville plus prisés

Chacun voit s’essouffler la ruée vers les maisons individuelles avec jardin, amorcée à la sortie du confinement en 2020.

« Il y a toujours un dépassement des prix des maisons par rapport aux appartements, mais cela a tendance à diminuer », analyse Thomas Lefebvre. Laforêt parle même d’un « retour à la ville », porté par les familles, les personnes âgées ou les jeunes actifs trop éloignés des services ou de l’emploi.

À Lire  Immobilier. Filtres thermiques : et après ?

« On avait vu les prix des maisons en milieu rural s’envoler parce que chacun voulait son jardin et sa maison individuelle, mais il n’y avait pas de raison, comme une gare TGV qui sortait de terre ou un bassin d’emploi qui fleurissait », a-t-il jugé avec le président da Laforêt , Yann Jehanno.

La hausse des prix de l’énergie et du carburant a également, dit-il, incité les familles à réfléchir à deux fois : une maison plus grande coûte plus cher à chauffer et une propriété éloignée de la ville augmente la dépendance à l’égard de la voiture.

LIRE AUSSI : Moins de logements à louer sur le marché français, à qui la faute ? 

Century 21 prédit que pour calculer les ressources d’un ménage, il faudra bientôt estimer non seulement les mensualités d’emprunt, les impôts et taxes, mais aussi les dépenses d’énergie et de déplacement !

Mais, note Thomas Lefebvre, « on a quand même des zones rurales qui continuent de surperformer, ce qui s’explique par le fait que les prix restent relativement abordables sur ces territoires ». Il estime que le retour en ville des familles brûlées par le coût de l’énergie n’est pas un phénomène massif, car ce sont surtout les familles à faible revenu qui achètent en périphérie.

Une tendance qui s’aggrave, au risque de creuser encore les inégalités.

« Si dans certaines villes périphériques le prix du mètre carré ne cesse d’augmenter, il est principalement soutenu par des transactions dans des biens immobiliers plus grands et souvent plus prestigieux », observe Corinne Bérec, vice-présidente d’Orpi.

« On observe très clairement le phénomène en Île-de-France : alors que les première et deuxième couronnes présentaient de belles opportunités pour les familles les moins aisées, bientôt il n’y aura plus d’atouts pour répondre aux besoins du plus grand nombre », craint-elle.