Recherche Le 2 octobre, dans le sillage de la manifestation lourdement réprimée, le campus, habituellement moins politisé, se retrouve en première ligne du soulèvement contre le régime.
De ce dimanche soir 2 octobre, Sara garde un goût amer. de gaz lacrymogène « Après, j’étais effrayé, nerveux », raconte-t-il. Je ne pouvais plus manger ni dormir. Le bruit des motos dans la rue me rendait nerveux. Le joueur de 22 ans préfère utiliser un nom d’emprunt. Signal d’un ami paria passe par la messagerie sécurisée pour communiquer avec M Le magazine du Monde.
Alors ce jour-là, Sara, étudiante en chimie, a rejoint un rassemblement de centaines de personnes, des étudiants comme elle, à l’Université de technologie Sharif au cœur de Téhéran. En Iran, le dimanche est un jour ouvrable comme les autres, mais il n’y a aucun doute sur la fréquentation des cours. Le pays est secoué par un soulèvement populaire depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans, après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour « port de vêtements inappropriés ». Les manifestations se succèdent et sont souvent violemment réprimées.
Tirs de paintball et gaz lacrymogène
Le 25 septembre, quatre étudiants de Sharif ont été convoqués au ministère du Renseignement et arrêtés. A voir aussi : VIDÉO – Les poufs arrivent dans les cours d’école, à cause de quels dangers ?. « La direction de l’université a dit à leurs proches et amis : ‘Détendez-vous, on vous promet qu’ils seront libres au plus tard le 1er octobre’. Mais ils nous ont menti ! » Sara est en colère.
Le lendemain de cette date et le lendemain de cette promesse non tenue, et le premier semestre à peine commencé à Sharif, les étudiants ont fait face à leurs peurs. Le rendez-vous était fixé à 15h00 devant le service informatique, un immense bâtiment en brique ocre. Cela commence par un chant protestataire : « Pour la liberté de danser dans la rue/Pour la peur de s’embrasser/Pour ma soeur, ta soeur, notre soeur/Pour changer les mentalités à rebours »… Les élèves syntonisent Baraye (« pour » , en persan). ), l’un des hymnes contestataires les plus populaires du pays depuis plusieurs semaines.
Sara se souvient de la marche vers le bâtiment Avicenne, avec sa haute tour, centre névralgique du campus. Des slogans criaient : « Nous sommes tous Mahsa, continuons à nous battre ! » « ; « Mort au dictateur ! » Mort à Khamenei ! »; « Si nous ne sommes pas unis, ils nous tueront les uns après les autres ! Il se souvient aussi des insultes aux étudiants Bassidji, les jeunes qui étaient au service du pouvoir islamique, qui sont intervenues une heure et demie après le début de la manifestation. Et, soudain, tout bascule : « J’ai vu un des Bassidji passer un coup de fil et au même moment une dizaine de policiers à moto en tenue de ville sont arrivés par l’entrée principale. »
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