Entre caméras cachées et pots-de-vin, un incroyable procès pour corruption se déroule à Marseille

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Dans la petite commune de Marseille, on l’appelle le bateau bleu. Et il y a quelques années, le conseil départemental des Bouches-du-Rhône avait été sérieusement ébranlé par une simple caméra cachée retrouvée un peu au hasard sur une clé USB et soupçonnée de corruption dans la passation de marchés publics. Tout a commencé le 22 mars 2016. Ce jour-là, la police perquisitionne le domicile du patron de France Entretien Marseille Jean-Pascal Battista pour une tout autre affaire. L’homme est en effet connu pour ses liens avec le trafic de drogue, ce qui lui a valu à ce jour deux condamnations. Et les enquêteurs découvrent une vidéo en développement. Il n’y a pas de cannabis sur les photos. Mais on voit Saïd Meliouh, homme d’affaires marseillais proche de Jean-Pascal Battista, remettre les notes à Renaud Chervet, haut fonctionnaire du conseil général des Bouches-du-Rhône.

« A cette époque, tout le monde dans le BTP connaissait le privilège », raconte Me Fabien Perez, l’avocat de Saïd Melioud. Mon client était à la tête d’une grande boîte. Il pensa : « Pourquoi pas moi ? » Nous lui avons proposé de rejoindre le cercle. Il était nouveau. Il se demandait si les promesses seraient tenues. Il ne savait pas qui c’était. Il a atterri dans ce petit monde, cet entre-moi, sans en connaître les codes. Et donc tout s’est effondré. »

En effet, la vidéo qui a été le point de départ de cette incroyable affaire a été réalisée par le redoutable Saïd Meliouh à l’aide d’une caméra dissimulée dans une voiture. Les enquêteurs trouvent également du matériel de tournage discret à son domicile, dont un stylo équipé d’une caméra. La scène clé se situe quelque part à Marseille à 1h25 du matin, une nuit de janvier 2016. Saïd Meliouh est alors à la tête de la Société marseillaise de travaux. Il est également déjà connu des services de justice pour escroquerie organisée et abus de confiance. Dans une vidéo attribuée à Jean-Pascal Battista, Saïd Meliouh remet une modique somme de 10 000 euros à Renaud Chervet, alors directeur du service administration, administration et compatibilité du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Un autre paiement en espèces de 10 000 euros à un haut fonctionnaire est prévu. La raison? Un fonctionnaire territorial a le contrôle sur l’attribution des marchés publics à une collectivité particulière. Dans un pacte suspecté par les enquêteurs, ce pot-de-vin permet à France Interview de remporter un marché public de 600 000 euros auprès du Conseil général le 4 février 2016.

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L’argent a coulé à flots sous le manteau

La vidéo qui ouvrira ce lundi le procès de l’ancien PDG du Conseil général, accusé de corruption passive, blanchiment et trafic d’influence passif en rapport avec 22 marchés passés par le Conseil général des Bouches-du-Rhône sous sa direction. par un certain Jean-Noël Guérin. Voir l’article : Oxygène, association espagnole d’insertion professionnelle. Renaud Chervet a comparu dans l’affaire jusqu’au 4 novembre, en compagnie de dix autres personnes, devant le tribunal correctionnel de Marseille. « En proposant des informations, des conseils ou des services contre rémunération et en monnayant son influence, Renaud Chervet a violé la procédure administrative de passation des marchés dans l’ensemble du Conseil général des Bouches-du-Rhône », constate le parquet dans son ordonnance de non-lieu.

Selon les enquêteurs, le fonctionnaire s’est appuyé sur Jérôme Disdier, le patron d’une société d’ingénierie conventionnée avec le conseil départemental pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage, pour servir d’intermédiaire en échange des bénéficiaires effectuant gratuitement des travaux chez lui. la corruption. « C’était clairement un système avec un mode de fonctionnement fixe, rapporte Me Fabien Pérez. Il y avait une personne qui donnait des pourboires, qui donnait de l’argent… »

De l’argent sous le manteau, qui selon les enquêteurs coulait à flots. « Depuis 2012, Renaud Chervet a complètement abusé de son statut de fonctionnaire territorial chargé de la mission de service public afin de favoriser certains entrepreneurs dans l’obtention de marchés publics, notamment des bons de commande, de trésorerie, des invitations au restaurant, des travaux à domicile , en vacances ou en week-end, le tout pour lui et ses proches dépenses payées en France ou à l’étranger », peut-on lire dans la lettre de motivation.

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L’accusé principal prêt à expliquer son passage « du côté obscur »

En effet, au cours de l’enquête, les enquêteurs s’étonnent que Renaud Chervet et son épouse, également membre du conseil général, « aient adopté un train de vie complètement disproportionné par rapport aux revenus annuels du couple ». Tous deux ont pu effectuer des rénovations majeures dans leur maison, qui ont apparemment été payées en espèces, voyager beaucoup, acheter des voitures haut de gamme et posséder plusieurs propriétés. « Compte tenu des revenus du couple, environ 6.600 euros par mois, ces investissements immobiliers réalisés sur une courte période ont été clairement favorisés par la perception de revenus cachés que Renaud Chervet a perçus des contrats de corruption conclus avec plusieurs entrepreneurs et des travaux réalisés. certains d’entre eux l’ont fait gratuitement », a écrit le juge d’instruction.

« Mon client est terriblement inquiet et ne conteste rien », assure Me Frédéric Monneret, l’avocat de Renaud Chervet. Il veut expliquer pourquoi et comment il a glissé vers l’ombre des choses à un moment donné. Il y avait une certaine atmosphère de désagrégation dans ce conseil général où d’autres actes de corruption étaient condamnés. C’était un gâchis indescriptible. A voir aussi : Après plus d’un an de travaux, la nouvelle partie de l’école de Cloyes-les-Trois-Rivières est prête. Et il est tombé dans ce piège à cause d’une fausse amitié, de cupidité et d’un sentiment d’omnipotence. » Et de juger : « Si la vidéo n’avait pas été retrouvée, je pense que ce système aurait continué. »

Depuis, le fonctionnaire ne travaille plus pour le conseil départemental. « Il avait beaucoup d’affaires », explique son avocat. Il était même livreur de sushis. En tout cas, il ne veut plus rien avoir à faire avec cet environnement. Onze prévenus encourent jusqu’à dix ans de prison et une amende d’au moins un million d’euros.

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