Entre tradition et bien-être animal, l’interdiction de la tauromachie est-elle inévitable ?

Written By Sara Rosso

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« Ugly practice », « une exposition qui n’a plus sa place dans notre société ». Quand il évoque la tauromachie, Aymeric Caron, fervent militant sur la question du bien-être animal, ne mâche pas ses mots. Le député de La France insoumise a annoncé samedi 3 septembre avoir déposé une proposition de loi visant à « abolir la tauromachie en France ». Un texte qui, selon lui, devrait recueillir le soutien des parlementaires Renaissance et LR, en plus des membres de la coalition des partis de gauche réunis au Nupes.

Présentez maintenant mon projet de loi pour abolir la #corrida, déjà signé par 63 autres députés. Ce n’est que le début du processus qui peut conduire, très rapidement, à la fin de cette pratique ignoble qui nous déshonore. #abolir la corrida pic.twitter.com/ctHOVIR4Ia

Cet été, comme chaque année, de nombreuses expositions taurines ont eu lieu dans le Sud de la France, comme ce week-end où des corridas auront lieu à Arles ou à Dax. Cependant, la pratique est en déclin. « Vingt-sept communes des régions où la corrida est autorisée ont cessé d’organiser la corrida depuis 2005 », assure Claire Starozinski, présidente de l’Alliance contre la tauromachie. « Pour la Pentecôte à Nîmes, le nombre de corridas est passé de neuf à six entre 2013 et 2020 », précise-t-elle.

En la matière, le désamour du grand public ? Selon un sondage Ifop réalisé en 2021 pour l’association militante, 81 % des Français sont contre les exhibitions avec mise à mort du taureau, et 80 % sont favorables à une interdiction aux moins de 14 ans.

« Aucune loi anticorrida n’est jamais passée »

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Malgré les menaces croissantes, les aficionados sont sereins. « La corrida traverse une période compliquée car une minorité très aisée dans les médias joue sur la corde sensible de la mort d’un animal, constate Corentin Carpentier, porte-parole du collectif Touche pas à mes traditions, mais je ne pense pas que le -politicien au pouvoir veut qu’ils mettent le feu à ces territoires ruraux en bannissant ce qui constitue leur identité culturelle. A voir aussi : Le bien-être des femmes de familles rurales. Le jeune Nîmois, fondateur d’une association de défense de la tauromachie, a lancé mi-août une cagnotte en ligne pour financer la réalisation d’un clip faisant la promotion de la pratique. Elle a déjà récolté près de 12 000 €.

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« En tout cas, depuis 1921, aucune proposition de loi contre la tauromachie n’a abouti. Alors la suite ne me fait pas peur », assure Roger Margé, éleveur de taureaux de combat dans l’Aude.

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Le droit au divertissement contre le droit animal

Que cette loi soit adoptée ou non, Olivia Symniacos, avocate spécialisée dans les droits des animaux, est convaincue que la lutte contre la tauromachie sera couronnée de succès dans les années à venir. « Grâce aux études scientifiques, nous comprenons que les animaux sont des êtres conscients, sensibles et qui peuvent souffrir. Par conséquent, le bien-être animal prend de l’ampleur depuis plusieurs années. »

Une évolution qui finit par se traduire dans la législation : « La loi évolue selon la société, qui elle-même évolue selon la conscience. Le législateur continuera-t-il à considérer le droit au divertissement comme supérieur aux droits des animaux ? La tradition plutôt que l’évolution ? La logique veut que l’évolution prime. Ceci pourrez vous intéresser : Fleur de CBD à vendre : double détente pour Plouton. Et ça a déjà commencé. « Le 30 novembre 2021, les peines pour les actes de cruauté envers les animaux ont été alourdies : « On est passé de deux ans de prison et 30 000 € d’amende à trois ans et 45 000 €. C’est un signe. »

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« Faire rentrer la pratique dans les clous »

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En cas d’interdiction, la tauromachie ne lâchera rien : « Il y a 10 000 choses à faire pour améliorer le bien-être animal avant que la tauromachie ne soit abordée. Nous résisterons jusqu’au bout », insiste Roger Margé, qui rappelle que 78% des habitants des communes taurines estiment que la tauromachie fait partie intégrante de la culture locale, selon une autre enquête Ifop réalisée en -2022 pour Sud Radio.

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Au lieu d’une interdiction brutale, Olivia Symniacos soutient plutôt une évolution progressive de la pratique : « Il est tout à fait possible d’interdire la mise à mort du taureau pour faire entrer la pratique dans les griffes d’une société en évolution. Sur le même sujet : Au nord de Lyon, CBD chanvre et vaches cohabitent dans les champs. »

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La corrida, une exception du code pénal

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L’article 521-1 du Code pénal dispose que « le fait de maltraiter gravement ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou gardé en captivité, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende ».

Toutefois, un paragraphe du texte indique que ces dispositions « ne s’appliquent pas aux corridas lorsqu’une tradition locale peut être invoquée sans interruption ».

Ces zones sont précisées par un arrêt du 3 avril 2000 de la cour d’appel de Toulouse, qui explique « qu’elle ne peut être contestée que dans le sud de la France entre le pays d’Arles et le Pays basque, entre la garrigue et la Méditerranée ». , entre Pyrénées et Garonne, en Provence, Languedoc, Catalogne, Gascogne, Landes et Pays Basque, il existe une forte tradition taurine ».