L’installation d’Amazon sur la base 217 en 2019 n’est pas passée inaperçue à Brétigny-sur-Orge (Essonne) et au-delà. Avec ses 142 000 m2, l’immense entrepôt de la multinationale représente le premier centre logistique français. Il a permis la création d’environ 4 000 emplois. C’est aussi l’un des centres Amazon les plus robotisés (plusieurs milliers de robots).
Mais l’arrivée du géant controversé du e-commerce a suscité des critiques, à commencer par certains élus du département. « Les conseillers associatifs de l’agglomération Cœur d’Essonne sont les champions du « même temps ». Ils créent la Ferme de l’Envol, organisent la Fête de l’Humanité et ouvrent du même coup les bras ouverts à Amazon, dont la contestation sociale pratiques que nous connaissons », tacle le maire d’une ville proche de l’aire métropolitaine.
Controverses
Les propos laissent indifférents la majorité des élus de l’agglomération. « Ils sont jaloux, ils n’ont pas compris que notre modèle repose sur plusieurs projets. Notre modèle est destiné à concilier emplois, culture et agriculture durable », répond Sylvain Tanguy, maire DVG du Plessis-Pâté, président de l’entreprise publique locale ( SPL) Air 17 – en charge du développement de la base – et vice-président de l’agglomération Cœur d’Essonne.
« Nous avons créé à ce jour plus de 5 000 emplois dans tous les quartiers de l’ancienne base, bien plus que les 2 000 initialement prévus », s’est félicité Eric Braive, le président de l’agglomération. A voir aussi : Laurent Dubois (ex L’Oréal) et ses associés ont fondé le cabinet de conseil P.B.C.. Parmi les grandes entreprises qui ont depuis déménagé sur la Base 217 figurent East Balt, filiale du groupe mexicain Grupo Bimbo, leader de la boulangerie industrielle, ou Nippon Paint, le groupe japonais de peinture automobile.
Le projet de la multinationale d’installer un immense data center (centre d’hébergement de données informatiques) à côté de son entrepôt est préoccupant. Celui-ci devait être construit à la place d’un deuxième centre logistique initialement prévu par Amazon.
Une majorité de maires d’agglomérations se disent préoccupés par les conséquences environnementales de l’arrivée du data center, une installation qui serait extrêmement gourmande en électricité. Le dossier d’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), déposé par Amazon pour son data center, a été contesté par la préfecture d’Ile-de-France en juin 2021. Le géant du e-commerce s’apprête à déposer une nouvelle demande auprès des services préfectoraux.
Remous en interne
L’affaire Amazon empoisonne également certaines valeurs en interne. Les élus de l’agglomération Cœur d’Essonne se sont notamment montrés désemparés sur la répartition de la manne financière (3 millions d’euros de taxe d’aménagement) versée par le groupe. Voir l’article : Airshare – Pour transférer des fichiers entre tous vos ordinateurs. La ville de Brétigny et l’agglomération ont toutes deux revendiqué le droit de percevoir la taxe – la première en tant que commune d’accueil et Cœur d’Essonne pour les travaux d’aménagement et d’entretien avant l’arrivée d’Amazon. Au final, un accord est trouvé qui divise la poire par deux : 50% pour Brétigny, 50% pour Cœur d’Essonne.
Cependant, la polémique, très vive, a laissé des traces au sein du Conseil communautaire, dont la plupart des décisions doivent être prises par consensus. Dans le dossier du data center, une partie des élus de l’agglomération Nicolas Méary a accusé le maire (Horizons) de Brétigny de « faire cavalier seul » en approuvant officieusement l’arrivée du centre. Ce dernier, de son côté, a indiqué qu’il « n’avait pas d’avis clair sur la question » et attendait des éclaircissements d’Amazon.