Explosion de Beyrouth : le juge chargé de l’enquête jugé à…

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26/01/2023 11:49

| AFP

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Poursuivi après avoir subi d’énormes pressions politiques, le juge indépendant chargé de l’enquête sur l’explosion meurtrière dans le port de Beyrouth a déclaré mercredi qu’il n’abandonnerait pas son enquête.

Le procureur général du Liban avait décidé plus tôt dans la journée de poursuivre ce juge, Tarek Bitar, répondant à sa propre inculpation dans le contexte d’un bras de fer judiciaire qui menace de brouiller l’enquête.

L’explosion du 4 août 2020, qui a fait plus de 215 morts et dévasté des quartiers entiers de Beyrouth, a été causée par le stockage imprudent de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium dans un entrepôt portuaire.

Des ONG et des familles de victimes accusent les autorités libanaises d’entraver l’enquête locale et de rejeter une enquête internationale.

Mercredi soir, les ONG Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont exhorté le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à « adopter d’urgence une résolution pour créer une commission d’enquête impartiale ».

« Il est tout à fait clair que les autorités libanaises sont déterminées à faire obstruction à la justice », ont-elles déclaré dans un communiqué conjoint mercredi soir.

A Washington, le porte-parole du département d’Etat Ned Price n’a pas directement commenté les développements, mais a appelé le Liban « à mener une enquête rapide et transparente sur cette terrible explosion ».

« Nous pensons que les responsables doivent être tenus responsables », a-t-il ajouté.

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M. Bitar avait décidé lundi, à la surprise générale, de reprendre son enquête suspendue depuis 13 mois en raison des pressions d’une grande partie de la classe politique, dont le puissant Hezbollah pro-iranien.

Il avait inculpé plusieurs personnalités de haut rang, dont le procureur général Ghassan Oueidate et deux hauts responsables de la sécurité, une première dans l’histoire du Liban.

« Coup d’Etat mafieux »

Dans une déclaration à l’AFP, M. Voir l’article : Comment passer à Gboard sur les téléphones Samsung Galaxy (2023). Oueidate a annoncé qu’il avait décidé de poursuivre le juge Bitar pour « rébellion contre la justice » et « usurpation de pouvoir », un fait rare.

Le juge est également frappé d’une interdiction de quitter le territoire libanais, a ajouté le procureur de la Cour de cassation. M. Bitar doit comparaître jeudi matin.

« Je suis toujours en charge de l’enquête et je ne me débarrasserai pas de ce dossier. Le procureur n’a pas la prérogative de me poursuivre », a réagi le juge Bitar dans des déclarations à l’AFP.

Selon un responsable du tribunal qui a requis l’anonymat, il a refusé de comparaître jeudi.

« C’est un coup mafieux contre ce qui reste de légalité », a déclaré à l’AFP l’avocat Nizar Saghié, directeur de l’ONG juridique libanaise Legal Agenda.

« Nous sommes dans un état où l’accusé est en guerre avec le juge chargé de l’enquête. Il poursuit le juge qui l’a dénoncé il y a deux jours, légalement ce n’est pas possible », a-t-il ajouté.

L’explosion a été attribuée par une grande partie de la population à la corruption et à la négligence de la classe dirigeante.

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Le procureur a également ordonné la libération de 17 personnes détenues sans jugement depuis l’explosion massive, dont un ressortissant américano-libanais, ainsi que les directeurs des douanes Badri Daher et le directeur du port Hassan Koraytem.

Ces trois personnes ne faisaient pas partie des cinq détenus que M. Bitar avait ordonné la libération lundi, lorsqu’il a décidé de reprendre l’enquête.

Des correspondants de l’AFP ont vu plusieurs détenus sortir du centre de Rihaniyé où ils étaient incarcérés, près de Beyrouth, jeudi soir.

Cette bataille judiciaire entre le procureur et le juge chargé de l’enquête menace d’éclipser l’enquête sur l’explosion, et la libération des détenus a provoqué la colère des familles des victimes.

Le parquet « n’a pas le droit de relâcher. C’est de la folie », a déclaré Cécile Roukoz, l’une des avocates des familles des victimes, qui a perdu son frère dans l’explosion.

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